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L’effet du statut socioéconomique sur la mortalité
à la suite d’un infarctus du myocarde aigu
Voici le résumé d’un article rédigé par Wei-Ching Chang, Padma Kaul, Cynthia M. Westerhout, Michelle M. Graham
et Paul W. Armstrong.
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L’étude constate que le statut socioéconomique influe grandement sur la fréquence des consultations aux urgences pour
cause d’infarctus du myocarde aigu (crise cardiaque), ainsi que sur la prestation des soins et l’issue de l’infarctus.
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Le taux de mortalité des suites d’un infarctus du myocarde aigu dans la population canadienne étudiée, dans l’année
suivant l’épisode initial, est inversement proportionnel à la hausse du revenu du ménage.
•
L’effet du statut socioéconomique sur la mortalité varie en fonction de la revascularisation (rétablissement de la
circulation sanguine cardiaque). Plus précisément, le lien entre le revenu et la mortalité au cours de la première
année est le plus concluant chez les patients qui n’ont pas été soumis à la revascularisation.
Le statut socioéconomique défavorisé, sur la foi du revenu médian des ménages du voisinage, est corrélé avec la hausse de l’incidence
de l’infarctus du myocarde aigu (crise cardiaque), la baisse du nombre d’interventions médicales, comme l’angiographie coronaire,
et l’accroissement du taux de mortalité. Ces liens ont été démontrés à la fois dans des milieux de soins communautaires et des
milieux hospitaliers. Les auteurs de l’étude ont examiné l’effet du statut socioéconomique sur la mortalité dans la première année
suivant une crise cardiaque et ont tenté de savoir si la revascularisation (restauration de l’apport sanguin au cœur) avait une
incidence sur cette corrélation.
D’autres études révèlent que le statut socioéconomique est un indicateur prévisionnel de la mortalité dans l’année suivant une crise
cardiaque. La présente étude constate que le revenu du ménage est, quant à lui, un indicateur prévisionnel de la revascularisation.
Si on prend en considération uniquement les patients n’ayant pas subi d’interventions chirurgicales, on constate que le poids du
statut socioéconomique en tant qu’indicateur prévisionnel de la mortalité est encore plus grand. Chang et ses collaborateurs ont
analysé la modulation de l’effet en tenant compte de la comorbidité, notamment du diabète, et l’accès au traitement énergique,
offert dans les grands centres hospitaliers urbains.
Les données analysées dans l’étude portent sur plus de 5 000 patients, tous âgés de plus de 18 ans, qui se sont rendus aux urgences
en Alberta au cours d’un premier infarctus du myocarde aigu, entre 1998 et 2002. Les services médicaux nécessaires étaient couverts
pour tous ces patients.
Les données font la lumière sur trois aspects de l’inégalité des soins offerts aux personnes à faible revenu ayant subi une crise
cardiaque, comparativement aux soins offerts aux patients à revenu moyen ou élevé.
Visite aux urgences : À la suite d’une crise cardiaque, les personnes issues de communautés défavorisées du point de vue
socioéconomique sont plus nombreuses à se rendre aux urgences que les personnes d’un autre statut, et les interventions
diagnostiques effractives sont moins fréquentes pour ces patients.
Hospitalisation : L’analyse des données fait ressortir qu’il est moins fréquent pour les patients à faible revenu d’être hospitalisés
dans l’immédiat parce qu’il est plus probable qu’ils décèdent au service des urgences. Les patients pauvres sont plus nombreux à
mourir aux urgences parce qu’ils sont plus nombreux, que les patients à revenu moyen ou élevé, à présenter deux autres facteurs
de risque : un plus grand nombre de maladies concomitantes, tel le diabète ou l’angine, et le fait de résider près d’un petit centre
hospitalier qui n’offre pas les interventions chirurgicales d’urgence ou de restauration fonctionnelle.
Revascularisation : Dans toute la population, les patients défavorisés sont ceux qui sont le moins soumis à la revascularisation.
Toutefois, le statut socioéconomique perd sa qualité prévisionnelle quand le volume de patients au service des urgences de l’hôpital
est pris en compte. Le traitement moins énergique des patients à faible revenu tiendrait, semble-t-il, à la distance qui les sépare
d’un grand hôpital qui offre ces traitements.
Même lorsque l’état de santé général et la revascularisation sont pris en considération, le statut socioéconomique défavorisé se
traduit par un taux de mortalité plus élevé dans l’année suivant la première crise cardiaque. En réalité, le lien entre le revenu et
le décès dans l’année est plus élevé parmi les patients qui n’ont pas reçu de traitement effractif.
Suggestions
Selon les auteurs, les patients qui profiteraient le plus de la revascularisation sont les personnes à faible revenu subissant une
crise cardiaque; en général des femmes âgées qui ont moins de chance de recevoir la revascularisation et courent un plus grand
risque de décès dans l’année. Les auteurs préconisent une démarche sélective pour améliorer la qualité des soins offerts aux patients
à faible revenu subissant une crise cardiaque, notamment rehausser la conformité aux normes de conduite dans la prestation
des soins et augmenter la rapidité du transfert de leur communauté à un hôpital qui propose la revascularisation.
Référence
Chang W-C et coll. 2007. “Effects of Socioeconomic Status on Mortality after Acute Myocardial Infarction.” The American
Journal of Medicine; 120: 33 – 39. (en anglais seulement)
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Veuillez noter que ce résumé est une interprétation et n’est pas nécessairement approuvé par les auteurs des travaux cités.
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