PRB 03-28F LA RÉPARTITION DE L’EXCÉDENT BUDGÉTAIRE FÉDÉRAL Blayne Haggart Division de l’économie Le 28 novembre 2003 PARLIAMENTARY RESEARCH BRANCH DIRECTION DE LA RECHERCHE PARLEMENTAIRE La Direction de la recherche parlementaire de la Bibliothèque du Parlement travaille exclusivement pour le Parlement, effectuant des recherches et fournissant de l’information pour les parlementaires et les comités du Sénat et de la Chambre des communes. Entre autres services non partisans, elle assure la rédaction de rapports, d’études générales et de bulletins d’actualité. Les analystes peuvent en outre donner des consultations dans leurs domaines de compétence. THIS DOCUMENT IS ALSO PUBLISHED IN ENGLISH LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT TABLE DES MATIÈRES Page CALCUL DE LA RÉPARTITION DE L’EXCÉDENT BUDGÉTAIRE FÉDÉRAL ......................................................................... 1 A. Réductions d’impôt....................................................................................................... 2 B. Augmentation des dépenses.......................................................................................... 3 C. Réduction de la dette..................................................................................................... 5 D. Année de référence ....................................................................................................... 7 RÉSULTATS FINALS.......................................................................................................... 7 CONCLUSION...................................................................................................................... 9 LA RÉPARTITION DE L’EXCÉDENT BUDGÉTAIRE FÉDÉRAL En 1997-1998, le gouvernement fédéral a enregistré son premier excédent budgétaire en plusieurs décennies. En 2002-2003, il a atteint un excédent cumulatif de plus de 100 milliards de dollars. Pendant les consultations prébudgétaires que le Comité permanent des finances de la Chambre des communes a tenues en 2003, de nombreux groupes ont fait des recommandations sur la façon dont l’excédent budgétaire fédéral(1) devrait être réparti. Comme par les années précédentes, les témoins étaient divisés sur la question de savoir si les fonds devaient servir à la réduction de la dette, aux dépenses de programmes, aux réductions d’impôt ou à une combinaison des trois. Pour situer le débat, le présent document examine la façon dont le gouvernement fédéral a réparti ses excédents budgétaires dans la période de l’après-déficit. Le calcul de la répartition de l’excédent présente certaines difficultés et les résultats sont très sensibles au choix de l’année de référence, mais une analyse des finances du gouvernement fédéral pendant cette période indique que la plus grande partie des fonds excédentaires a servi à réduire le déficit accumulé et que moins de fonds ont été consacrés aux dépenses de programmes et aux réductions d’impôt. CALCUL DE LA RÉPARTITION DE L’EXCÉDENT BUDGÉTAIRE FÉDÉRAL Des difficultés surgissent lorsqu’il s’agit de déterminer comment le gouvernement fédéral répartit ses excédents budgétaires depuis 1997, ainsi qu’on le verra ci-dessous. (1) L’excédent englobe les fonds de la réserve pour éventualités et ceux de la mesure de prudence économique, qui, s’ils ne sont pas dépensés, deviennent des fonds excédentaires. LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 2 A. Réductions d’impôt Les recettes fiscales sont liées à la croissance économique : quand l’économie est en période de croissance, les recettes fiscales augmentent généralement, et quand elle se replie, les recettes font de même. Il est possible d’estimer le montant d’éventuelles réductions d’impôt en établissant comme point de comparaison constant le ratio des recettes fédérales au PIB pour une année de référence donnée. La différence entre les recettes fédérales réelles pour une année donnée et les recettes fédérales qui auraient été générées si le ratio recettes-PIB était demeuré constant représente une estimation des changements d’ordre fiscal(2). Par exemple, si les recettes fédérales de l’année de référence sont de 100 $ et si le PIB est de 1 000 $, le ratio recettes-PIB est de 10 p. 100. Toutes choses étant égales par ailleurs, si le PIB augmente de 100 $ pour atteindre 1 100 $ et si le gouvernement fédéral prélève la même proportion d’impôts qu’au cours de l’année de référence (c.-à-d. 10 p. 100 du PIB), les recettes fiscales s’élèveront à 110 $. En revanche, si le gouvernement fédéral réduit les impôts, toutes choses étant égales par ailleurs, le ratio recettes-PIB sera inférieur à 10 p. 100 et les recettes inférieures à 110 $. Elles pourraient s’élever à 101 $, par exemple, auquel cas la différence entre 110 $ et 101 $, c’est-à-dire 9 $, représenterait le montant de la réduction d’impôt. Dans le tableau 1, qui vise la période de 1996-1997 à 2002-2003, la première colonne présente les recettes fédérales réelles pour chaque année et le total pour la période d’excédent (1997-1998 à 2002-2003). La deuxième colonne présente le PIB nominal et la quatrième colonne, les recettes budgétaires fédérales prévues, en supposant qu’elles demeurent à 16,8 p. 100 du PIB, leur niveau de 1996-1997. La troisième colonne fait voir que le ratio recettes-PIB a en fait dépassé 16,8 p. 100 jusqu’en 2000-2001, pour descendre sensiblement sous ce niveau en 2001-2002 et en 2002-2003. Selon le raisonnement exposé plus haut, les années où les recettes réelles (première colonne) sont plus élevées (jusqu’en 2000-2001) que les recettes prévues (quatrième colonne), il y aurait eu hausse d’impôt (les chiffres positifs de la dernière colonne), et les années où elles sont moins élevées (après 2000-2001), il y aurait eu réduction d’impôt (les chiffres négatifs de la dernière colonne). Pour l’ensemble de la période d’excédent, il y aurait donc eu une réduction cumulative de presque 21,5 milliards de dollars. (2) En raison de la nature progressive du régime fiscal canadien, les recettes exprimées en proportion du PIB tendent à fluctuer dans le creux et au sommet du cycle économique. Il est donc difficile d’évaluer la part des changements dans les recettes fiscales d’une année donnée qui résulte de baisses ou de hausses d’impôt et la part attribuable aux changements du niveau de l’activité économique. Cependant, sur toute la durée d’un cycle économique et toutes choses étant égales par ailleurs, les changements dans les recettes gouvernementales devraient suivre l’état de l’économie. LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 3 Tableau 1 : Recettes budgétaires (fiscales) fédérales et PIB nominal, 1996-1997 à 2002-2003 Recettes réelles Année PIB nominal(1) Ratio recettes-PIB Recettes prévues Différentiel des pour un ratio recettes(2) recettes-PIB fixe de 16,8 % en millions de dollars s.o. s.o. 1996-1997 en millions de dollars 140 853 836 864 % 16,8 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 152 116 156 146 166 112 182 748 171 688 177 561 882 733 914 973 982 441 1 075 566 1 107 459 1 154 949 17,2 17,1 16,9 17,0 15,5 15,4 148 299 153 715 165 050 180 695 186 053 194 031 3 817 2 431 1 062 2 053 -14 365 -16 470 Total, 1997-1998 à 2002-2003 1 006 371 6 118 121 16,4 1 027 843 -21 472 (1) Calcul basé sur le revenu; moyenne des données saisonnières trimestrielles. (2) Différence entre recettes réelles et prévues, si le ratio recettes-PIB n’est pas maintenu à 16,8 p. 100. Un résultat négatif signifie que les recettes fiscales d’une année donnée auraient été plus élevées si le ratio avait été maintenu à 16,8 p. 100. (Conformément au raisonnement exposé au début de la section, une différence négative équivaut à une réduction d’impôt.) Sources : Statistique Canada (pour le PIB); ministère des Finances, Tableaux de référence financiers 20022003; et calculs de la Bibliothèque du Parlement. B. Augmentation des dépenses Dans le vocabulaire économique, on désigne comme des hausses « réelles » les augmentations de dépenses gouvernementales qui dépassent les augmentations nécessaires pour tenir compte de l’inflation et de la croissance démographique. Lorsque les augmentations des dépenses publiques correspondent au taux d’inflation et au taux de croissance démographique, les économistes disent qu’il n’y a pas eu de hausse « réelle ». On calcule les augmentations « réelles » de dépenses de programmes en soustrayant les dépenses de l’année de référence (corrigées en fonction de l’inflation et de la croissance démographique) des dépenses de programmes réelles; on suppose que le résultat correspond aux augmentations de dépenses supérieures au niveau nécessaire pour absorber les dépenses nécessitées par la croissance démographique et l’inflation. LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 4 Par exemple, supposons des dépenses de 100 $ au cours de l’année de référence et de 110 $ au cours de l’année suivante et un total du taux d’inflation et du taux de croissance démographique de 5 p. 100 d’une année à l’autre. Si les dépenses avaient augmenté seulement en fonction de la croissance démographique et de l’inflation, les dépenses de la deuxième année auraient été de 105 $. En soustrayant les dépenses attribuables à ces deux facteurs (105 $) des dépenses réelles (110 $), on obtient la hausse « réelle » des dépenses (5 $). Le tableau 2 présente les taux de croissance démographique et d’inflation (mesurés par l’indice d’ensemble des prix à la consommation ou IPC). Il s’agit de données pour l’année civile. Comme les données financières fédérales valent pour l’année financière, les taux de changement ont été appliqués d’aussi près que possible aux données de l’année financière pour les calculs du tableau 3, c’est-à-dire que les taux d’inflation et de croissance démographique de 1999 sont appliqués à l’année financière 1999-2000. Tableau 2 : Taux d’inflation et de croissance démographique, 1997-2002 Année Taux d’inflation Taux de croissance démographique Total des taux d’inflation et de croissance démographique % 1997 1998 1999 2000 2001 2002 1,6 0,9 1,7 2,7 2,6 2,2 1,1 0,9 0,9 0,9 1,0 1,0 2,7 1,8 2,6 3,6 3,6 3,2 Source : Statistique Canada, base de données CANSIM II. La première colonne du tableau 3 montre le niveau des dépenses fédérales réelles de 1996-1997 à 2002-2003 et donne le total des dépenses de programmes pour toute la période d’excédent (1997-1998 à 2002-2003), tandis que la deuxième colonne présente les dépenses qui auraient été enregistrées si elles avaient augmenté seulement en fonction du taux d’inflation et du taux de croissance démographique par rapport au niveau de 1996-1997. La hausse réelle des dépenses varie grandement d’une année à l’autre; comme le montre la troisième colonne, on passe d’une baisse réelle de 25 millions de dollars en 1999-2000 à une hausse réelle de 12,4 milliards de dollars en 2002-2003. Pour toute la période d’excédent, on constate une augmentation réelle de 30,3 milliards de dollars au total. LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 5 Tableau 3 : Calcul des dépenses de programmes fédérales, 1996-1997 à 2002-2003 Année Dépenses fédérales réelles 1996-1997 102 260 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 106 864 109 995 109 583 118 694 125 018 133 323 Total, 1997-1998 à 2002-2003 703 477 Dépenses de l’année de référence corrigées en fonction de l’inflation et de la croissance démographique (1) en millions de dollars s.o. 105 021 106 887 109 608 113 433 117 342 120 886 673 177 Hausse réelle des dépenses (2) s.o. 1 843 3 108 -25 5 261 7 676 12 437 30 300 (1) Niveau des dépenses fédérales si les dépenses de programmes avaient augmenté en fonction des taux de croissance démographique et d’inflation (d’après l’IPC) par rapport au niveau de l’année de référence 1996-1997. (2) Différence entre les dépenses de programmes fédérales réelles et ce qu’auraient été les dépenses si elles avaient augmenté seulement en fonction du taux de croissance démographique et du taux d’inflation par rapport à l’année de référence 1996-1997. Sources : Statistique Canada, base de données CANSIM II; ministère des Finances, Tableaux de référence financiers 2002-2003; et calculs de la Bibliothèque du Parlement. C. Réduction de la dette Il est plus simple de calculer les fonds affectés à la réduction de la dette que les montants consacrés aux réductions d’impôt ou aux dépenses de programmes; il s’agit tout bonnement de comparer le niveau d’endettement de deux années, la différence représentant la réduction de la dette. Il faut toutefois déterminer d’abord la méthode comptable qui sera employée. En 2002-2003, le gouvernement fédéral a commencé à se servir de la comptabilité d’exercice intégrale pour faire rapport de ses finances. Auparavant, il utilisait la comptabilité d’exercice modifiée, selon laquelle la dette nette (les passifs financiers moins les actifs financiers) équivalait au déficit accumulé. La comptabilité d’exercice intégrale tient compte en LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 6 plus des actifs non financiers. Dans ce régime, le déficit accumulé correspond à la dette nette moins les actifs non financiers. On peut calculer le niveau de réduction de la dette en utilisant soit la dette nette, soit le déficit accumulé. Pour plus de commodité, nous nous servirons ici des changements dans le déficit accumulé qui ont été enregistrés en comptabilité d’exercice intégrale afin de déterminer l’importance de l’investissement fédéral dans la réduction de la dette. Il convient toutefois de signaler que la réduction du déficit accumulé ne représente pas nécessairement toute la réduction des passifs financiers du gouvernement fédéral. Le gouvernement peut diminuer son déficit accumulé en accroissant ses actifs non financiers, tout comme il peut le faire en augmentant ses actifs financiers. Comme l’a fait remarquer la vérificatrice générale du Canada en 2001, « [l]’excédent de l’exercice NE sert PAS automatiquement à rembourser la dette. Il n’y a ni loi ni règle comptable qui l’imposent. L’excédent du présent exercice a été appliqué dans plusieurs secteurs, dont la réduction de la dette. Une partie de cet excédent a été utilisée, par exemple, pour financer des augmentations des actifs financiers, tels que les prêts, placements et avances »(3) (les majuscules figuraient dans la version originale). Tableau 4 : Soldes budgétaires fédéraux, 1996-1997 à 2002-2003 Année 1996-1997 1997-1998 1998-1999 1999-2000 2000-2001 2001-2002 2002-2003 Total, 1997-1998 à 2002-2003 Excédent budgétaire Déficit budgétaire fédéral fédéral accumulé en millions de dollars -8 688 562 850 2 132 2 847 13 145 20 162 7 019 6 969 560 718 557 871 544 726 524 564 517 545 510 576 52 274 Source : Ministère des Finances, Tableaux de référence financiers 2002-2003. (3) « Observations de la vérificatrice générale sur les états financiers du gouvernement du Canada de l’exercice clos le 31 mars 2002 », p. 1.41 (http://www.oag-bvg.gc.ca/domino/autres.nsf/html/99pac_f.html/$file/2002agobs_f.pdf). LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 7 Comme le montre le tableau 4, le gouvernement fédéral a réduit son déficit accumulé chaque année de 1997-1998 à 2002-2003. Au total, le déficit accumulé a diminué de 52,3 milliards de dollars. D. Année de référence Le calcul de la répartition de l’excédent budgétaire fédéral entre la réduction de la dette, les réductions d’impôt et les dépenses de programmes est très sensible au choix de l’année de référence. L’année financière 1996-1997 a été choisie parce qu’elle représente la dernière année où le gouvernement fédéral a enregistré un déficit budgétaire (l’année financière fédérale s’étend du 1er avril au 31 mars). RÉSULTATS FINALS Étant donné que les résultats peuvent être faussés au cours de n’importe quelle année par des événements tels qu’une croissance plus élevée que prévu ou (comme en 2000) par la mise en œuvre d’un plan fédéral de réduction d’impôt, le présent document présente les résultats cumulatifs pour la période de 1996-1997 à 2002-2003. Comme nous l’avons mentionné plus tôt, il est impossible de déterminer au cours d’une année donnée si la croissance économique ou les réductions d’impôt sont à la source des changements dans les recettes gouvernementales, mais sur toute la durée d’un cycle économique et toutes choses étant égales par ailleurs, les recettes dépendent généralement de l’état de l’économie. Comme l’indiquent les tableaux précédents et comme le résume le tableau 5, les recettes fiscales ont diminué de 21,5 milliards de dollars, les dépenses réelles de programmes ont augmenté de 30,3 milliards de dollars et le déficit budgétaire accumulé a reculé de 52,3 milliards de dollars pendant la période d’excédent budgétaire fédéral de 1997-1998 à 2002-2003. Il s’agit d’un total de quelque 104 milliards de dollars, qui correspond à l’excédent budgétaire fédéral cumulatif de cette période. Le tableau 5 montre que 50 p. 100 de cet excédent a été affecté à la réduction de la dette, 29 p. 100, aux dépenses de programmes et 21 p. 100, aux réductions d’impôt. LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 8 Tableau 5 : Répartition de l’excédent budgétaire fédéral, 1997-1998 à 2002-2003 (cumulatif) Montant Montant Excédent(2) prévu(1) réel en millions de dollars Recettes fiscales fédérales (réductions d’impôt) Dépenses de programmes fédérales Réduction du déficit budgétaire fédéral accumulé Total Part de l’excédent % 1 006 371 1 027 843 21 472 21 703 477 673 177 30 300 29 52 274 – 52 274 50 104 046 100 (1) Les recettes fédérales prévues représentent une estimation des recettes fédérales, en fonction d’une part du PIB maintenue au niveau de 1996-1997 (16,8 p. 100); les dépenses fédérales prévues sont les dépenses de programmes fédérales suivant l’hypothèse que les dépenses de 1996-1997 ont augmenté seulement en fonction des taux d’inflation et de croissance démographique. (2) La différence entre les recettes réelles et les recettes prévues est réputée correspondre à la part de l’excédent consacrée aux réductions d’impôt pour la période de 1997-1998 à 2002-2003; la différence entre les dépenses prévues et les dépenses réelles est réputée correspondre à la part de l’excédent consacrée aux dépenses fédérales pour la période de 1997-1998 à 2002-2003; la réduction du déficit accumulé est la part de l’excédent consacrée à l’allégement de la dette fédérale. Sources : Ministère des Finances, Tableaux de référence financiers 2002-2003; Statistique Canada, base de données CANSIM II (calculs pour l’inflation, le PIB et la croissance démographique); et calculs de la Bibliothèque du Parlement. Ainsi que nous l’avons mentionné plus haut, ces résultats sont très sensibles au choix de l’année de référence. De plus, la part relativement faible de l’excédent qui est consacrée aux réductions d’impôt est quelque peu biaisée par le fait que le gouvernement fédéral n’a pas annoncé l’essentiel de son plan de réduction d’impôt avant le budget de février 2000 et l’Énoncé économique et mise à jour budgétaire d’octobre 2000. Le tableau 6 montre que la part de l’excédent consacrée aux réductions d’impôt a considérablement augmenté en 2001-2002 et en 2002-2003, passant à 49 p. 100 de l’excédent en 2001-2002, et que la réduction du déficit fédéral accumulé devenait moins prioritaire. LIBRARY OF PARLIAMENT BIBLIOTHÈQUE DU PARLEMENT 9 Tableau 6 : Répartition de l’excédent budgétaire fédéral, 2001-2002 et 2002-2003 Année 2001-2002 2002-2003 Part de l’excédent budgétaire fédéral Dépenses de Réductions Réduction du déficit programmes d’impôt fédéral accumulé fédérales fédérales % 26 49 24 35 46 19 Total 100 100 Source : Calculs de la Bibliothèque du Parlement. Nota : Les chiffres ont été arrondis et le total ne correspond pas nécessairement à 100. CONCLUSION La répartition de l’excédent budgétaire fédéral donne matière à débat. Comme la vérificatrice générale du Canada l’a signalé, il n’y a ni règle comptable ni loi qui exige que les fonds excédentaires servent à la réduction de la dette. En outre, comme l’ont démontré les consultations prébudgétaires 2003 du Comité permanent des finances de la Chambre des communes, il existe une diversité d’opinions sur la façon de répartir les futurs excédents. En ce qui concerne les excédents budgétaires antérieurs, nous concluons que, sur la période de 1997-1998 à 2002-2003, la priorité relative accordée aux réductions d’impôt, aux dépenses de programmes et à la réduction du déficit accumulé a varié. Sur la période, les excédents budgétaires du gouvernement fédéral ont servi pour moitié à réduire le déficit fédéral accumulé, la hausse des dépenses de programmes a absorbé 29 p. 100 de l’excédent, et les réductions d’impôt, 21 p. 100. Au cours des deux dernières années, cependant, près de la moitié de l’excédent annuel a été affectée aux réductions d’impôt, la part de l’excédent consacrée aux dépenses de programmes a augmenté, alors que la part affectée à la réduction du déficit accumulé a diminué.