Tout comme les entreprises, les pays possèdent
des marques qui les distinguent sur le marché
international. Une recherche récente sur l’image
de marque des pays a révélé qu’une marque
nationale bien mise en marché fournit un
avantage concurrentiel au pays et encourage
la prospérité économique. De la même façon,
des études ont démontré que le soutien du
gouvernement pour une marque nationale est un
facteur signi catif pour les investisseurs lorsqu’ils
décident à quel endroit se localiser.
Le Canada a une réputation internationale
de nation magni que et sympathique, mais il
n’attire pas autant de visiteurs qu’il le devrait.
Ce dé cit mine notre secteur touristique, qui
représente une contribution importante à la
prospérité économique à travers le Canada.
C’est une occasion manquée de stimuler les
investissements étrangers, d’encourager les
gens les plus quali és du monde entier de venir
immigrer au Canada et d’ajouter de la valeur
aux exportations dépendantes de la qualité,
comme les produits agroalimentaires. Une
réputation pour des produits alimentaires de
la meilleure qualité, ce qui est une perception
largement acceptée de nos exportations, pourra
être combinée dans l’avenir avec une image
aussi valable de producteur environnemental
durable de biens consommables.
D’un point de vue commercial, l’image du
Canada n’est pas optimale. En comparaison
avec les normes d’ef cacité, de compétitivité
et d’innovation, le Canada se retrouve bien vite
au bas du classement. Le Canada n’est pas
une priorité pour les investisseurs internationaux
lorsqu’ils considèrent de nouveaux marchés.
Alors que nous considérons une image plus
globale de notre pays, nous remarquons que
contrairement à une multitude d’autres pays
ou États américains, le Canada n’a pas de
marketing général qui vise les investissements
commerciaux. Améliorer la perception de notre
pays comme destination d’affaires est l’un des
rôles évidents et pressants pour la nouvelle
agence gouvernementale de promotion des
investissements : Investir au Canada.
Entre-temps, même si le Canada jouit d’une
réputation très enviable pour le tourisme, son
budget de marketing international est tellement
insuf sant qu’il est incapable de concurrencer
d’autres joueurs dans l’industrie du tourisme
international. L’Australie dépense 80% plus que
nous, au même titre que quatre États américains :
l’Illinois, la Californie, la Floride et Hawaii.
Durant les quatre dernières années, nous avons
réclamé des réponses politiques à la diminution
de la compétitivité du secteur ainsi qu’identi é
5. DÉVELOPPER LA MARQUE
CANADIENNE
DIX FAÇONS DE BÂTIR
UN CANADA GAGNANT
2017
plusieurs actions que le gouvernement fédéral
pourrait prendre an d’arrêter le déclin, y compris
les compensations pour les efforts de marketing
international.
L’augmentation récente du marketing du
Canada aux États-Unis, quoique bienvenue, s’est
avérée modeste. Il existe un énorme potentiel de
croissance pour le tourisme en provenance des
États-Unis.
Renforcer la présence du Canada sur des
marchés plus éloignés se veut tout aussi
essentiel. Le tourisme est une dépense tout à fait
discrétionnaire, motivée presqu’exclusivement
par des perceptions. La communication efcace
est notre seul outil pour créer une demande chez
des populations qui n’ont pas pensé au Canada
et qui ne l’ont jamais visité.
L’an dernier, le gouvernement du Manitoba s’est
engagé à utiliser un modèle d’investissement
« 96-4 » durable en tourisme, tel que réclamé par
les chambres de commerce du Manitoba pour
soutenir l’industrie du tourisme de la province.
Nous demandons au gouvernement fédéral
de s’engager à faire de même pour stimuler
la croissance à long terme dans un secteur qui
est plus imposant que les mines, la foresterie et
l’agriculture combinés.
Selon Statistique Canada, le tourisme génère
environ 9,6 milliards de dollars par année en
revenus pour le gouvernement fédéral.
Si le gouvernement fédéral investissait
seulement 2% des revenus scaux dans les
efforts de marketing international, un budget
d’environ 182 millions de dollars serait disponible
pour Destination Canada an de réaliser ce
qu’ils réussissent le mieux : mettre en marché
le Canada. Le retour sur l’investissement est
signicatif pour le Canada puisque le touriste
international dépense trois fois plus que le
voyageur national. Une étude australienne
révèle que chaque dollar dépensé pour la
promotion du tourisme possède un énorme
effet multiplicateur, générant des gains
impressionnants pour l’économie d’un pays.
Avec une classe moyenne en croissance dans
les économies émergentes dans plusieurs pays
du monde, des efforts bien nancés sur le
marché international attireront de plus en plus de
touristes au Canada. En 2017, nous demanderons
au gouvernement fédéral qu’il fournisse un
nancement able et sufsant au budget de
marketing international de Destination Canada.
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