détérioration des finances publiques résultant de la crise
économique et financière, la Belgique a été placée en 2009
dans une procédure de déficit excessif. Notre pays s’est
engagé à l’égard des instances européennes à retrouver
l’équilibre pour 2015 au plus tard. Pour atteindre cet objec-
tif, l’Union européenne impose l’addition des soldes de tous
les niveaux administratifs (fédéral, communautaire, régio-
nal et local) (cf. fiche 2 – Le pacte de stabilité budgétaire et
les normes SEC 95).
Dans ce contexte, il est évident que les communes sont
directement et indirectement influencées par la politique
budgétaire fédérale et régionale, laquelle dépend à son tour
du cadre économique global et de l’évolution des taux d’in-
térêt. Les incidences se font sentir tant du côté des recettes
fiscales (impôt des personnes physiques et recettes immo-
bilières), de la politique de subsidiation (principalement des
communautés et des régions) que des dépenses (salaires,
charges d’intérêts, aides sociales, investissements).
Une forte sensibilité des budgets communaux
aux facteurs d’évolution «externes»
Outre les répercussions financières des choix de gestion
imputables directement aux décideurs communaux (en
matière d’investissement, de fiscalité, de gestion du per-
sonnel...), les communes doivent composer avec de nom-
breux facteurs d’évolution exogènes, que l’on peut réper-
torier en trois grandes catégories.
→Facteurs «institutionnels» : les gestionnaires commu-
naux sont confrontés aux conséquences directes et indi-
rectes (volontaires ou non) des décisions prises par d’au-
tres niveaux de pouvoir (émanant principalement des
entités fédérées, de l’État fédéral mais aussi des auto-
rités européennes). De très nombreuses et fréquentes
nouvelles réglementations affectent en effet le cadre
d’activité ou touchent directement au financement
des pouvoirs locaux (ex. directive européenne sur la libé-
ralisation du secteur de l’énergie, réformes du fédéral
Description de l’enjeu
Un cadre économique et budgétaire
contraignant
Depuis le lancement de la zone euro, les pays participants,
dont la Belgique, n’ont plus d’emprise sur leur politique
monétaire, laquelle est assurée par la Banque centrale euro-
péenne. Il en va de même en ce qui concerne la politique des
cours de change, pour laquelle l’euro est livré aux forces du
marché. Si les gouvernements disposent encore de la poli-
tique fiscale pour conduire les affaires nationales, la marge
de manœuvre en matière de politique budgétaire s’est for-
tement réduite surtout depuis l’adoption des mesures prises
en 2011 par les instances européennes en vue de renforcer
la gouvernance économique dans la zone Euro.
Les gouvernements nationaux peuvent également peser sur
la politique en matière d’emploi et des salaires, même si, à
ce propos , la Commission européenne veille également au
grain par le biais du suivi de la concrétisation des points de
l’agenda de Lisbonne visant à faire de l’Union européenne
un véritable pôle de croissance innovant. En ce qui concerne
la politique des soins de santé, les gouvernements sont éga-
lement tenus de respecter des règles européennes et de
déposer chaque année un rapport exposant les progrès qu’ils
ont enregistrés sur quelques critères européens majeurs.
Bien que le contexte économique belge puisse différer de
celui de la zone euro, nous observons cependant de remar-
quables similitudes. La Belgique est extrêmement dépen-
dante de la zone euro, ce qui impose à notre pays de se com-
porter en «bon élève de la classe». Les performances de
la Belgique sont du reste attentivement examinées, car
notre pays n’a été admis dans la zone euro qu’à la condition
que des mesures draconiennes soient rapidement prises
afin de réduire notre dette publique. À cet effet, il s’avère
nécessaire de mener une politique budgétaire rigoureuse,
permettant d’afficher un solde primaire élevé (hors charges
d’intérêts) et un budget clôturé à tout le moins en équilibre,
voire, si possible, sur un excédent. À la suite de l’importante
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Le contexte macroéconomique
Fiche 1