Version PDF - Observatoire européen de l`Économie sociale

La question de la place
La question de la place La question de la place
La question de la place
spécifique des SSIG
spécifique des SSIG spécifique des SSIG
spécifique des SSIG
Dans le contexte de la
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transposition de la directive
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européenne des services
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européenne des services
dans les Etats membres
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dans les Etats membres
Par
Ariane Fontenelle
et
Maud candela
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Novembre 2008
Le Think tank européen
Pour la Solidarité
Pour la SolidaritéPour la Solidarité
Pour la Solidarité
(asbl) – association au service de la cohésion
sociale et d’un modèle économique européen solidaire – travaille à la promotion de la
solidarité, des valeurs éthiques et démocratiques sous toutes leurs formes et à lier des
alliances durables entre les représentants européens des cinq familles d’acteurs socio-
économiques.
À travers des projets concrets, il s’agit de mettre en relation les chercheurs
universitaires et les mouvements associatifs avec les pouvoirs publics, les entreprises
et les acteurs sociaux afin de relever les nombreux défis émergents et contribuer à la
construction d’une Europe solidaire et porteuse de cohésion sociale.
Parmi ses activités actuelles,
Pour la Solidarité
Pour la SolidaritéPour la Solidarité
Pour la Solidarité
initie et assure le suivi d'une série de
projets européens et belges ; développe des réseaux de compétence, suscite et assure
la réalisation et la diffusion d’études socioéconomiques ; la création d’observatoires ;
l’organisation de colloques, de séminaires et de rencontres thématiques ; l’élaboration
de recommandations auprès des décideurs économiques, sociaux et politiques.
Pour la Solidarité
Pour la SolidaritéPour la Solidarité
Pour la Solidarité
organise ses activités autour de différents pôles de recherche,
d’études et d’actions : la citoyenneté et la démocratie participative, le développement
durable et territorial et la cohésion sociale et économique, notamment l’économie
sociale.
Think tank européen
Pour la Solidari
Pour la SolidariPour la Solidari
Pour la Solidari
Rue Coenraets, 66 à 1060 Bruxelles
Tél. : +32.2.535.06.63
Fax : +32.2.539.13.04
info@pourlasolidarite.be
www.pourlasolidarite.be
Les Cahiers de la Solidarité
Collection dirigée par
Denis Stokkink
Denis StokkinkDenis Stokkink
Denis Stokkink
Europe, énergie et économie sociale,
Série Développement durable et ville, n°15, 2008
Décrochage scolaire, comprendre pour agir
, Série Cohésion sociale et économie sociale, n°14,
2007.
Séverine Karko,
Femmes et Villes : que fait l'Europe ? Bilan et perspectives
, Série
Développement durable territorial et politique de la ville, n°12, 2007.
Sophie Heine,
Modèle social européen, de l'équilibre aux déséquilibres
, Série Cohésion sociale
et économie sociale, n°11, 2007.
La diversité dans tous ses états
, Série Cohésion sociale et économie sociale, n°10, 2007.
Francesca Petrella et Julien Harquel,
Libéralisation des services et secteur associatif
, Série
Cohésion sociale et économie sociale, n°9, 2007
Annick Decourt et Fanny Gleize,
Démocratie participative en Europe. Guide de bonnes
pratiques
, Série Citoyenneté et démocratie participative, n°8, 2006.
Éric Vidot,
La Reprise d'entreprises en coopératives : une solution aux problèmes de mutations
industrielles ?
, Série Cohésion sociale et économie sociale, n°7, 2006.
Anne Plasman,
Indicateurs de richesse sociale en Région bruxelloise
, Série Cohésion sociale et
économie sociale, n°6, 2006.
Sarah Van Doosselaere,
Démocratie participative, dialogues civil et social dans le cadre du
modèle social européen. Une description générale des concepts
, Série Citoyenneté et
démocratie participative, n°5, 2004.
Anne Plasman,
Calcul des indicateurs de richesse économique et de solidarité en Belgique
,
Série Cohésion sociale et économie sociale, n°4, 2004.
Entreprenariat collectif et création d’entreprises dans un cadre d’économie sociale
, Série
Cohésion sociale et économie sociale, n°3, 2004.
Relevé, analyse, évaluation et recommandations en matière d'expériences innovantes de
partenariats entre entreprises privées, syndicats et/ou ONG dans la lutte contre les
discriminations et en matière d'intégration des populations immigrées
, Série Cohésion sociale
et économie sociale, n°2, 2004.
Anne Plasman, Dimitri Verdonck,
La Politique de cohabitation-intégration à Bruxelles
, Série
Citoyenneté et démocratie participative, n°1, 2004.
4
Introduction
La libéralisation des services est au cœur de l’agenda de l’Union européenne depuis les
prémices de sa construction. Elle est considérée comme un instrument de la réalisation du
marché intérieur en Europe. Cette libéralisation a connu plusieurs étapes et se focalise
depuis quelques années sur une catégorie de service : les services sociaux. Et plus
spécifiquement ce qu’on a appelé les services sociaux d’intérêt général (SSIG).
Qu’entend-on exactement par services sociaux d’intérêt général ? Sont placés dans cette
catégorie SSIG, les services d’intérêt général (SIG) dont les prestations visent à garantir la
cohésion sociale, à améliorer les conditions de vie des populations sans aucune forme de
discrimination. Certains critères permettent de déterminer quand un service social peut être
qualifié de service social d’intérêt général. La solidarité fait évidemment office de condition
sine qua non à l’existence d’un SSIG mais elle n’est pas la seule. Dans sa communication
1
sur les Services sociaux d’intérêt général, la Commission européenne a mis en avant
quelques critères spécifiques tels que le fait que ces services s’adressent à des personnes
dans le besoin, le fait qu’ils fassent appel à des bénévoles ou encore qu’ils n’imposent pas
de conditions de solvabilité des bénéficiaires. Les Services sociaux d’intérêt général peuvent
être prestés par l’État ou des organismes représentant la puissance publique et par des
organisations de type privé telles que les entreprises de l’économie sociale.
Plus concrètement, les SSIG sont notamment les services de santé, le logement social, la
sécurité sociale, la protection sociale, la lutte contre la pauvreté, certains services à la
personne, les soins à domicile, les services de l’emploi, l’insertion socioprofessionnelle,
l’aide à la jeunesse,… Cependant, il convient d’être prudent car tous ces services sociaux
n’entrent pas nécessairement dans la catégorie services sociaux d’intérêt général ainsi ceux
qui ont un but lucratif sont exclus. La libéralisation européenne des services a des
implications importantes pour le futur de ces services. Nous avons aujourd’hui atteint une
nouvelle étape dans ce processus de libéralisation : la transposition de la directive relative
aux services dans le marché intérieur ou directive « services »
2
dans la législation nationale
des États membres.
. .
. La directive est entrée en vigueur le 28 décembre 2006 et les États
membres disposent d’un délai de transposition de trois ans, dont l’échéance a été fixée au
28 décembre 2009.
Ce processus de transposition pose un certain nombre de questions et des positions doivent
être prises par différents acteurs - notamment institutionnels - pour limiter le plus possible
un éventuel impact négatif pour l’avenir du secteur des prestataires de services sociaux
d’intérêt général, issus notamment de l’économie sociale.
1
Communication de la Commission européenne, « Mettre en oeuvre le programme
communautaire de Lisbonne : les services sociaux d’intérêt général dans l’Union
européenne », COM (2006) 177 final du 26 avril 2006
2
Directive 2006/123/CE du Parlement européen et du Conseil du 12 décembre 2006 relative
aux services dans le marché intérieur
5
Une autre étape importante du processus de libéralisation des services est l’évaluation du
« paquet Monti-Kroes » ; paquet qui précise les conditions de compatibilité des
compensations de Service d’intérêt économique général (SIEG) constituant des aides d’État
avec le Traité européen. Transposition de la directive, aides d’Etat, auxquelles s’ajoutent
également les règles de mandatement, sont au cœur du débat actuel autour de la
libéralisation européenne des services et de son impact pour les services sociaux d’intérêt
général.
L’intérêt général et les services sociaux : une protection face à la logique
stricte de libéralisation ?
La défense et la promotion des missions d’intérêt général se sont développées lentement au
sein de l’Union européenne mais de manière beaucoup plus consciente et rapide depuis le
début des années 2000. Ainsi, le projet de nouveau Traité de Lisbonne (mis entre
parenthèses depuis le non irlandais) affirme que
« L’Union reconnaît et respecte l’accès aux
services d’intérêt économique général tel qu’il est prévu par les législations et pratiques
nationales, conformément au traité instituant la Communauté européenne, afin de
promouvoir la cohésion sociale et territoriale de l’Union. »
Un protocole spécifique aux
services d’intérêt général est également annexé au projet de nouveau traité : le protocole
n°9. Ce protocole définit notamment le cadre juridique entourant ces services d’intérêt
général.
Les principes sont :
Le respect du principe de subsidiarité : les autorités nationales, régionales et locales
disposent d’une grande marge de manœuvre dans la fourniture, la mise en service et
l’organisation de ces services ;
La prise en considération de la variété de services d’intérêt général et de la diversité de
besoins des usagers (situations géographiques différentes, contexte social différent,
etc.) ;
La promotion d’un accès universel à des services de haute qualité.
On voit tout de suite le rôle central joué par les autorités publiques dans ce domaine car
outre leur grande marge de manœuvre dans l’organisation des services, elles sont également
responsables de la définition de l’intérêt général et des missions d’intérêt général. Cette
place est cruciale pour l’avenir des services sociaux d’intérêt général prestés par les
entreprises de l’économie sociale car l’échelon européen reconnaît le principe de primauté
de l’accomplissement des missions d’intérêt général. En d’autres termes, des dérogations à
l’application de certaines règles du Traité, notamment de concurrence et du marché
intérieur, sont possibles.
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