Règles applicables aux services
Pour les services, l’Union européenne fait une distinction entre Services d’intérêt général non-
économique (SIGNE) et services (sociaux) d’intérêt économique général (S(S)IEG). Les
SIGNE ne tombent pas dans le cadre des règles européennes mais leur champ est limité à la
sécurité sociale, le régime des pensions légales et l’éducation nationale. Les SIEG ou SSIEG
tombent par contre dans le champ d’application des règles du marché intérieur et de la
concurrence. Il faut bien souligner que pour l’Union européenne, la notion d’activité
économique est très large. Le fait que l’usager ne paie pas la prestation ne joue pas et le but
non-lucratif d’une entreprise n’est pas pertinent. Le statut d’asbl par exemple n’est pas suffisant
pour exclure l’opérateur du champ de la notion d’activité économique. Les règles du Traité
s’appliquent donc dès qu’il y a contrepartie économique.
Le règlement de minimis
Le règlement de minimis 1998/2006 prévoit une dérogation aux règles applicables aux aides
d’Etat pour les aides de faible montant qui n’ont aucun impact sur les échanges. Le montant de
ces aides est fixé à 200.000 € sur trois exercices fiscaux par bénéficiaire. L’aide peut viser tout
type de coûts et s’appliquent à tout type d’entreprise (sauf quelques secteurs comme
l’agriculture, la pêche et l’aide aux entreprises en difficulté). Les aides doivent cependant être
transparentes, c’est-à-dire qu’il faut calculer leur équivalent en subvention brut. La
responsabilité pour la vérification incombe à l’Etat membre. En ce qui concerne le cumul, une
aide de minimis ne peut pas être cumulée avec d’autres types d’aides dans la limite des
plafonds. En fait, l’utilisation de l’aide sous forme de minimis exclut tout autre type d’aide.
Le règlement d’exemption par catégorie (RGEC)
Le règlement est en cours de réforme et ouvert à une consultation publique actuellement. La
réforme a pour objectif de regrouper différents règlements d’exemption par catégorie en un
seul règlement général. Il regroupe les aides à finalité régionale, les aides à l’investissement en
faveur des PME, les aides pour la protection de l’environnement, les aides aux services de
conseil et à la participation aux foires, les aides sous forme de capital-investissement, les aides
à la R&D, les aides à la formation et les aides à l’emploi pour des travailleurs défavorisés et
handicapés. Certains bénéficiaires ont été exclu de ce nouveau règlement à savoir les aides
individuelles ad hoc pour les grandes entreprises, les aides faisant l’objet d’une injonction de
récupération (critère établi selon l’Arrêt Deggendorf pour les entreprises fusionnées) et les
aides pour les entreprises en difficulté. L’aide doit être transparente quelque soit le type d’aide
accordée. L’apport en capitaux est interdit dans le cadre de ce règlement. Le règlement fixe
des plafonds pour les aides exemptées, par exemple 7,5 millions pour les PME et 2 millions
pour les aides à la formation. Il faut noter que ces plafonds sont déterminés au pro rata de
l’intensité et la durée de l’aide. Par ailleurs, la procédure de notification pour ces aides est
simplifiée. Le cumul est possible si les aides touchent des coûts admissibles identifiables
différents. Le cumul sur les mêmes coûts avec toute autre aide publique, même de minimis, est
interdit si le cumul dépasse les plafonds fixés par les règlements ou les décisions pour les
aides notifiées. L’aide doit obligatoirement avoir un effet incitatif c'est-à-dire que l’aide doit
permettre au bénéficiaire de réaliser les projets qu’il n’aurait pas réalisés sans cette aide. L’Etat
membre doit assurer le contrôle et la transparence des aides notamment par l’intermédiaire
d’un rapport sur les mesures. Si l’Etat membre refuse de fournir les informations, le bénéfice du
RGEC peut être retiré.