Mémoire en vue de l’obtention
du Diplôme Universitaire de thérapie cognitive et comportementale
PRISE EN CHARGE COGNITIVO-COMPORTENTALE D’UN COMPORTEMENT
DE PROCRASTINATION CHEZ UN ADOLESCENT
BRIARD Céline
Université de la Réunion année 2015-2016
Sommaire
Introduction .......................................................................................................................... - 1 -
1. Présentation du cas clinique: ............................................................................................ - 1 -
- Anamnèse : ......................................................................................................................... - 1 -
- La problématique actuelle du patient ..................................................................................- 3 -
2. Diagnostic ........................................................................................................................ - 4 -
3. Analyse fonctionnelle : ..................................................................................................... - 5 -
- Partie synchronique : ...........................................................................................................- 5 -
- Partie diachronique : .......................................................................................................... - 6 -
4. Evaluations pré-thérapeutiques: ....................................................................................... - 8 -
- Psychométrie........................................................................................................................- 8 -
- Mesures à intervalles rapprochés...........................................................................................-9-
5. La thérapie......................................................................................................................... - 9 -
- Objectif thérapeutique: ....................................................................................................... - 9 -
- Méthodes thérapeutiques : ................................................................................................. -10-
- Description des séances.......................................................................................................-11-
6. Résultats.......................................................................................................................... - 18 -
7. Bilan de thérapie...............................................................................................................- 19 -
8. Synthèse: ........................................................................................................................ - 20 -
Bibliographie: ..................................................................................................................... - 21 -
Annexes ..............................................................................................................................- 23-
1
INTRODUCTION
Psychologue spécialisée en neuropsychologie, je travaille dans un Centre Médico-Psycho-
Pédagogique (CMPP). La population accueillie est âgée de 3 à 18 ans et présente des troubles
d’apprentissages. Initialement formée à la neuropsychologie, je proposais des bilans et prises
en charge axées principalement sur les troubles cognitifs. Depuis le début de ma formation en
thérapie cognitivo-comportementale (TCC), j’ai pu ouvrir mes champs de compétences et
axer les prises en charge également sur les troubles du comportement et émotionnels. C’est
dans ce cadre que je rencontre le patient que nous appellerons « Paul ».
Je remercie le patient, et sa famille, qui m’ont donné l’autorisation d’illustrer cette étude de
cas par le travail que nous avons fait ensemble. Ainsi que les enseignants du D.U. qui nous
ont enrichi de par leurs nombreuses expériences cliniques, et les stagiaires de la promotion
pour leur esprit d’entraide. Merci enfin aux personnes qui ont bien voulu jouer les relecteurs,
Docteur Koeltz, Wadjy, Soizic, Mayalen. Et merci à mes collègues psychologues qui m’ont
aidé par lors du travail d’intervision, Tatiana et Agnès.
1. PRESENTATION DU CAS CLINIQUE
- Anamnèse
Paul est âgé de 17 ans, il est scolarisé en classe de Terminale scientifique. Il m’est adressé par
la neuropédiatre du CMPP pour la prise en charge d'un comportement de procrastination qui
devient invalidant, car ayant des conséquences délétères sur ses résultats scolaires et sur son
humeur. La procrastination (du latin pro-, « en faveur de » et crastinus, « demain ») est
définie comme la tendance pathologique à différer, à remettre l'action au lendemain.
Dans l’enfance, Paul avait rencontré un Trouble d’Acquisition des Coordinations pour lequel
des accompagnements avaient été instaurés au CMPP. Grace aux aménagements qui ont été
mis en place à l’école et à la maison (photocopies, ordinateur pour le travail à la maison, tiers-
temps aux examens), il a fait une bonne scolarité au collège.
C’est en classe de Seconde que le comportement de procrastination a débuté, lorsque
Paul est entré dans un lycée privé, hors de son secteur, qu’il a choisi pour sa réputation, avec
l’objectif d’intégrer une classe préparatoire par la suite (pour devenir ingénieur agronome).
Cela a entrainé un changement de vie important : dorénavant, la semaine du dimanche soir au
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samedi midi, il vit chez ses grands-parents maternels qui habitent près de son lycée, et le
week-end seulement il retrouve ses parents et sa sœur âgée de 13 ans. Les grands-parents ne
s’occupent pas de ses devoirs comme pouvaient le faire ses parents. Ils lui laissent toute
autonomie.
Depuis cette entrée en seconde, Paul a perdu contact avec ses amis du collège, et ne fréquente
pas ses camarades du lycée en dehors des temps d’école. Il ne va plus dans les clubs de loisirs
il allait avant (natation, musique), disant préférer rester à la maison. Il a perdu le plaisir de
travailler, et n’arrive plus à se mettre au travail, malgré son envie de réussir. Il s’inquiète de
s’enfermer régulièrement son monde imaginaire, craignant de ne plus être assez dans la
réalité, de perdre le contrôle, de devenir « fou ». Il ne présente pas d’hallucinations et
distingue bien ses « rêveries éveillées » du réel. Il passe également beaucoup de temps devant
les écrans (vidéos sur internet). Paul dit trouver dans ces activités du réconfort lorsqu’il se
sent seul, déprimé ou stressé. Ce comportement entraine beaucoup de culpabilité a posteriori,
car cela l’empêche d’être pleinement efficient dans son travail scolaire et ses relations sociales
allant parfois jusqu’à des crises de colère très fortes, avec de l’auto-agressivité.
Ainsi, l’an dernier, après avoir échoué à un contrôle par manque de travail personnel, Paul a
menacé de se suicider devant son père, à deux reprises. Il avait alors été hospitalisé une
semaine en pédiatrie puis un suivi psychologique avait été instauré dans un centre pour
adolescent. La famille s’était mobilisée pour l’aider, en lui conseillant de nouvelles méthodes
pour s’organiser dans son travail et gérer ses émotions. Depuis, avec l’accord de son fils, le
père vient tous les soirs chez les grands-parents pour surveiller Paul dans sa chambre et ainsi
qu’il ne soit pas tenté de procrastiner. Il a également mis en place un contrôle parental sur
internet (temps de connexion limité à 1h/jour). Et pour éviter les situations de crise, le re a,
à plusieurs reprises signé des mots d’absence pour son fils, lorsque celui-ci n’allait pas en
cours des matinées entières pour réviser un contrôle important à la dernière minute.
J’ai été amenée à rencontrer Paul pour la première fois, en classe de Première : j’avais
effectué un bilan neuropsychologique pour une demande d’aménagements aux examens du
baccalauréat. Les sultats de ce bilan ainsi que les éléments cliniques avaient permis de
mettre en évidence un haut potentiel intellectuel (HPI). Je l’avais rencontré deux fois suite au
bilan, ainsi que ses parents afin de leur expliquer le mode de fonctionnement propre aux
personnes à haut potentiel, tant sur le plan cognitif qu’affectif. Ce qui a pu aider Paul à mieux
se comprendre et s’accepter. Le suivi psychologique avait été poursuivi au centre pour
adolescent, et avait duré toute l’année scolaire.
3
- La problématique actuelle du patient
Cette année, en Terminale, Paul est revenu consulter au CMPP demandant de l’aide pour
son comportement de procrastination, face à la persistance du problème malgré les choses
mises en place, et au vu de l’échéance du baccalauréat.
Le comportement de procrastination devient invalidant car il impacte significativement sur
différentes sphères de sa vie :
- sur le plan physique : il s’endort tard le soir (23h ou minuit) pour rattraper les leçons non
faites, et doit se lever tôt (5h30) pour aller au lycée. Il compense ce manque de sommeil en
dormant beaucoup le week-end, ce qui ne lui permet pas d’adopter une bonne hygiène de vie
propice à un bon état cognitif et psychique.
- sur le plan psychologique : Paul se plaint de passer des moments de plus en plus fréquents
devant les écrans (télévision, internet) et un temps passé à rêver, dans son imaginaire plus
important. Cette situation génère également beaucoup de culpabilité et de frustration, ce qui
entraine un état de mal être.
- sur le plan social : comme il ne réussit pas à se mettre au travail en temps voulu, il est
parfois oblide rattraper le midi, à la dernière minute, pendant que ses camarades de classe
passent du temps ensemble et il se culpabilise par la suite d’être peu investi/compétent
socialement.
- sur le plan familial : le père est de plus en plus présent, situation que Paul envisage pour
l’instant comme la seule solution, mais elle ne lui convient pas car il se sent dépendant. Cela
baisse son sentiment d’efficacité personnelle et donc l’estime de soi.
- sur le plan scolaire: depuis la seconde, ses résultats chutent, proportionnellement à
l’augmentation des temps de procrastination. Il est passé de 17 de moyenne en 3ème à 13 en
1ère. Il garde le même projet professionnel (ingénieur agronome) mais se dit qu’il ne sera peut
être pas capable de suivre la classe préparatoire et envisage un B.T.S.
Les difficultés à se mettre au travail impactant significativement sur son fonctionnement, et
ayant retrouvé dans les plaintes du patient les signes cliniques de Trouble déficitaire de
l’Attention, la neuropédiatre du CMPP lui a prescrit un traitement par methylphenidate
(psychostimulant) pour augmenter ses capacités attentionnelles. Pour travailler sur les facteurs
motivationnels, sur lesquels le traitement médicamenteux n’agit pas, la neuropédiatre a
proposé en parallèle à Paul de me rencontrer pour une prise en charge psychothérapeutique.
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