PCSI DEVOIR de MATH´
EMATIQUES n8pour le 29/04/2002
PROBL`
EME 1 :
Soit nun entier naturel non nul. Dans tout le probl`eme, on notera Jla matrice de Mn(IR) dont
tous les coefficients sont ´egaux `a 1.
Soit A= (aij ) une matrice de Mn(IR).
Pour tout i[[1, n]], on note Li(A) la somme des ´el´ements de la i-i`eme ligne de A:
Li(A) =
n
X
j=1
aij .
Pour tout j[[1, n]], on note Cj(A) la somme des ´el´ements de la j-i`eme colonne de A:
Cj(A) =
n
X
i=1
aij .
On appelle matrice pseudo-magique toute matrice Atelle que les 2nnombres Li(A)
(1 in) et Cj(A) (1 jn) aient la mˆeme valeur (mˆeme somme sur chaque ligne et
sur chaque colonne). Dans ce cas, on notera d(A) leur valeur commune.
On note enfin El’ensemble des matrices pseudo-magiques de Mn(IR).
1. Montrer que les Li(1 in) et les Cj(1 jn) sont des formes lin´eaires sur Mn(IR).
Montrer que Eest un sous-espace vectoriel de Mn(IR), et que dest une forme lin´eaire sur E.
2. Soit Aune matrice quelconque de Mn(IR). Expliciter les matrices AJ et JA `a l’aide des
sommes Li(A) et Cj(A).
En d´eduire qu’une matrice Ade Mn(IR) appartient `a Esi et seulement si AJ =JA. Que vaut
la matrice AJ (ou JA) dans ce cas ?
3. Montrer que Eest une sous-alg`ebre de Mn(IR), et que d:EIR est un morphisme d’alg`ebres.
4.a. Soit Aune matrice de E. On suppose que Aest inversible. Montrer alors que d(A)6= 0, que
A1Eet que d(A1) = 1
d(A).
b. Une matrice Ade Etelle que d(A)6= 0 est-elle n´ecessairement inversible ?
5. Soit AE. Montrer que la matrice M=Ad(A)
nJappartient `a Eet calculer d(M).
En d´eduire que les sous-espaces vectoriels
F= Ker(d) = {AE|d(A) = 0}et G= IR ·J={λ J ;λIR}
sont suppl´ementaires dans E.
6. Dans cette question, n= 3. On donne une matrice quelconque de M3(IR) :
A=
a b c
d e f
g h i
.
´
Ecrire les six ´equations exprimant que la matrice Aappartient au sous-espace F= Ker(d) de
la question pr´ec´edente. De ce syst`eme, tirer a,b,c,d,gen fonction de e,f,h,i.
En d´eduire que Aest combinaison lin´eaire des quatre matrices
U=
11 0
110
0 0 0
, V =
1 0 1
1 0 1
000
, W =
11 0
0 0 0
110
, X =
1 0 1
000
1 0 1
.
Quelle est alors la dimension de F, puis la dimension de Elorsque n= 3 ? Pr´eciser une base
de E.
7. Dans cette question, on reprend nINquelconque. Si ret ssont deux ´el´ements de l’intervalle
entier [[2, n]], on note Tr,s la matrice de Mn(IR) dont tous les coefficients tij sont nuls sauf
quatre d’entre eux, `a savoir :
t11 =trs = 1 et t1s=tr1=1.
a. Montrer que la famille T= (Tr,s)(r,s)[[2,n]]2constitue une base de l’espace vectoriel Fd´efini
`a la question 5.
b. En d´eduire les dimensions de Fet de E.
PROBL`
EME 2 :
Soit l’´equation diff´erentielle
(E) : (x2+ 1)y0+ (x1)2y=x3x2+x+ 1 .
1. Trouver une fonction affine solution de (E). En d´eduire toutes les solutions de l’´equation
(E) sur IR.
2. Montrer que les courbes inegrales de l’´equation (E) ont une asymptote commune, que l’on
pr´ecisera.
Pour tout r´eel h, on note (Ch) la courbe int´egrale de (E) passant par le point de coordonn´ees
(0, h).
3. Donner une ´equation de la courbe (H), lieu des points `a tangente horizontale sur les courbes
(Ch), hIR.
4. Combien y a-t-il de points `a tangente horizontale sur une courbe (Ch) donn´ee (discuter
selon les valeurs de h) ?
5. Faire un sch´ema avec diff´erentes courbes (Ch) et la courbe (H).
6. Montrer que les courbes (Ch), pour h6= 0, admettent exactement deux points d’inflexion.
Montrer que l’une des tangentes d’inflexion a une direction ind´ependante de h, et que l’autre
passe par un point fixe (ind´ependant de h).
***************************************************
CORRIG´
E
***************************************************
PROBL`
EME 1 :
1. La lin´earit´e des applications Liet Cjest imm´ediate.
Eest non vide (0 E) et, si Aet Bsont deux matrices appartenant `a Eet λet µdeux r´eels,
les r´eels Li(A) et Cj(A) sont tous ´egaux (notons d(A) leur valeur commune), les r´eels Li(B)
et Cj(B) sont tous ´egaux (notons d(B) leur valeur commune). La lin´earit´e des applications
Liet Cjimplique alors que les r´eels Li(λA +µB) et Cj(λA +µB) ont tous pour valeur
commune λd(A) + µd(B). Il en r´esulte que λA +µB E:Eest donc un sous-espace
vectoriel de Mn(IR), et que d(λA +µB) = λd(A) + µd(B) : dest une forme lin´eaire sur E.
2. Le lecteur v´erifiera que
AJ =
L1(A)L1(A). . . L1(A)
L2(A)L2(A). . . L2(A)
.
.
..
.
..
.
.
Ln(A)Ln(A). . . Ln(A)
et JA =
C1(A)C2(A). . . Cn(A)
C1(A)C2(A). . . Cn(A)
.
.
..
.
..
.
.
C1(A)C2(A). . . Cn(A)
:
le coefficient d’indices (i, j) de la matrice AJ est Li(A), celui de la matrice JA est Cj(A).
Si AE, alors AJ =JA =d(A)J.
R´eciproquement, si AJ =JA, on a ij Li(A) = Cj(A), donc AE.
On a donc prouv´e que AEsi et seulement si les matrices Aet Jcommutent.
3. On sait d´ej`a que Eest un sous-espace vectoriel de Mn(IR) ;
par ailleurs, InEet, si Aet Bappartiennent `a E, on a AJ =JA et BJ =JB, d’o`u
(AB)J=A(BJ ) = A(JB) = (AJ)B= (JA)B=J(AB),
donc AB E. Ainsi, Eest un sous-anneau de Mn(IR) et donc une sous-alg`ebre.
On sait d´ej`a que dest une forme lin´eaire sur E; par ailleurs, d(In) = 1 et, si Aet Bapparti-
ennent `a E,ona(AB)J=d(AB)J, mais aussi
(AB)J=A(BJ ) = Ad(B)J=d(B) (AJ) = d(B)d(A)J ,
d’o`u d(AB) = d(A)d(B) et dest un morphisme de IR-alg`ebres.
4.a. Si AE, suppos´ee inversible, v´erifiait d(A) = 0, alors on aurait AJ =d(A)J= 0 d’o`u
J=A1(AJ) = 0, ce qui est absurde : une matrice Ade Einversible v´erifie donc d(A)6= 0.
Si AEest inversible, on a AJ =JA, d’o`u J=A1J A, puis JA1=A1J, ce qui signifie
que A1E. De plus, d´etant un morphisme d’alg`ebres, on a d(A)dA1=d(In) = 1,
donc dA1=1
d(A).
b. La matrice Jappartient `a Eet d(J) = n6= 0, pourtant Jn’est pas inversible.
5. Mappartient `a Ecar Aet Jsont dans Eet Eest un sous-espace vectoriel. On a
d(M) = d(A)d(A)
nd(J) = 0 ,donc MF= Ker d .
Fet Gsont bien des sous-espaces vectoriels de E;
pour tout AE, on peut ´erire A=Ad(A)
nJ+d(A)
nJet Aest somme d’une
matrice appartenant `a Fet d’une matrice appartenant `a G: on a donc E=F+G;
de J6∈ F, on d´eduit facilement que FG={0}.
On a donc E=FG.
6. Le syst`eme `a ´ecrire est
a+b+c= 0
d+e+f= 0
g+h+i= 0
a+d+g= 0
b+e+h= 0
c+f+i= 0
, ce qui ´equivaut `a
d=ef
g=hi
b=eh
c=fi
a=e+h+f+i
.
Si AF, on peut donc ´ecrire
A=
e+f+h+iehfi
ef e f
hi h i
=eU +fV +hW +iX .
Il en r´esulte que FVect(U, V, W, X), l’autre inclusion ´etant imm´ediate. La famille
(U, V, W, X) ´etant libre (v´erification imm´ediate), elle forme une base de F, d’o`u dim F= 4.
Enfin, E=FGavec dim G= 1, donc dim E= 5 et une base de Eest la famille de matrices
(U, V, W, X, J).
7.a. Les matrices Tr,s =E11+ErsE1sEr1appartiennent toutes `a F(v´erification imm´ediate).
La famille Test libre : si une combinaison lin´eaire
n
X
r=2
n
X
s=2
λr,sTr,s est nulle, alors, pour
tout couple (r0, s0)[[2, n]]2, le coefficient d’indices (r0, s0) de cette combinaison lin´eaire
est λr0,s0et ce coefficient est donc nul.
La famille Tengendre F: si A= (aij )F, il est facile de v´erifier que A=
n
X
r=2
n
X
s=2
arsTr,s
(la v´erification de cette identit´e est ´evidente pour chaque coefficient aij avec i2 et
j2 ; enfin, le fait que Aappartienne `a Fentraˆıne que ai1=
n
X
j=2
aij (2 in), que
a1j=
n
X
i=2
aij (2 jn) et enfin que a11 =
n
X
r=2
n
X
s=2
ars).
b. On a donc dim F= Card [[2, n]]2= (n1)2puis, comme E=FGo`u Gest une droite
vectorielle, dim G= (n1)2+ 1.
PROBL`
EME 2 :
1. En posant y(x) = ax +bet en r´einjectant dans l’´equation (E), on obtient a= 1 et b= 0 : la
fonction identique x7→ xest une solution particuli`ere de (E).
R´esolvons sur IR l’´equation sans second membre associ´ee (E’) : (x2+ 1)y0+ (x1)2y= 0. Si
yn’est pas la fonction nulle (alors yne s’annule pas sur IR), on a
(E0)y0
y=(x1)2
x2+ 1 y0
y=1 + 2x
x2+ 1
ln
y
C=x+ ln(x2+ 1) (CIR
+)
y=C(x2+ 1) ex(CIR).
Les solutions de (E’) sur IR sont les fonctions x7→ C(x2+ 1) ex, avec CIR.
Enfin, les solutions de (E) sur IR sont les fonctions x7→ x+C(x2+ 1)ex, avec CIR.
2. Lorsque x+, on a lim
x+C(x2+ 1)ex= 0, et ceci quelle que soit la valeur de
la constante C. La premi`ere bissectrice y=xest donc asymptote commune `a toutes les
courbes inegrales lorsque xtend vers +.
3. Si y0= 0 sur une courbe int´egrale de (E), alors il reste y=x3x2+x+ 1
(x1)2, ce qui est
l’´equation d’une courbe (H). R´eciproquement, si un point M(x, y) appartient `a (H), par
ce point il passe une courbe int´egrale (et une seule) de (E) et on a bien y0= 0 sur cette
courbe, donc il s’agit d’un point `a tangente horizontale.
4. Il s’agit ici de faire une ´etude des fonctions fh:x7→ x+h(x2+ 1)exen discutant selon les
valeurs du param`etre h. On a f0
h(x) = 1h(x1)2ex, donc f0
h(x) = 0 ex
(x1)2=h.
´
Etudions donc la fonction g, d´efinie sur IR \ {1}par g(x) = ex
(x1)2.
Sa d´eriv´ee est g0(x) = x3
(x1)3ex, d’o`u le tableau de variations (cf. `a la fin). Il apparaˆıt
donc que :
- si h0, l’´equation g(x) = hn’a pas de solution ;
- si 0 < h < e3
4, elle admet une solution (dans ] − ∞,1[ ) ;
- si h=e3
4, elle admet deux solutions (une dans ] − ∞,1[ et le nombre 3) ;
- si h > e3
4, elle admet trois solutions (une dans ] − ∞,1[, deux dans ]1,+[).
6. On observe que f00
h(x) = h(x1)(x3)exs’annule pour x= 1 et x= 3 (et ceci ind´ependamment
du param`etre h) et change de signe en ces points. Chaque courbe (Ch), pour h6= 0, admet
donc deux points d’inflexion, d’abscisses 1 et 3.
Pour x= 1, on a y0=f0
h(1) = 1 : les tangentes d’inflexion des courbes (Ch) en les points
d’abscisse 1 ont donc toutes le mˆeme coefficient directeur 1.
Pour x= 3, on a y=fh(3) = 3 + 10h
e3et y0=f0
h(3) = 1 4h
e3. La tangente `a (Ch) au point
d’abscisse 3 admet donc pour ´equation
y3 + 10h
e3=14h
e3(x3) ,
ce que l’on peut r´eordonner (>collect avec MAPLE) en
(yx) + 2h
e3(2x11) = 0 .
Un point F(x, y) est commun `a toutes ces droites si ses coordonn´ees v´erifient (yx= 0
2x11 = 0,
ce qui donne le point F11
2,11
2.
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