Session professionnelle 317
De nouveau, nous remarquons que la maîtrise du risque infectieux ne repose pas sur
la compétence et la bonne volonté d’une seule personne en l’occurrence le Président du
CLIN.
Ces articles du manuel d’accréditation reprennent ce qui est du rôle :
• De la direction (SPI.2.a., SPI.2.c. SPI.2.d et e. SPI.3.a.).
• Du président de CLIN et du laboratoire de microbiologie (SPI.2.b. SPI.4.).
4. POURQUOI FAUT-IL INTEGRER LES VIGILANCES A UNE GESTION
GLOBALE DU RISQUE?
A ce jour, il n’y a pas d’obligation réglementaire de coordonner les vigilances, mais
les incitations se multiplient : au-delà de l’accréditation, la loi de Sécurité Sanitaire
regroupe toutes les fonctions de contrôle et d’évaluation des Produits de Santé au sein
de l’AFSSaPS [10]. Cette coordination est le gage de plus d’efficience.
4.1. UNE SINISTRALITE CROISSANTE
Le nombre et le coût des réclamations mettant en cause la responsabilité des Eta-
blissements de Santé ont augmenté ces dernières années d’une façon très importante.
Les statistiques du premier assureur de responsabilité Hospitalière en France, la
Société Hospitalière d’Assurances Mutuelles (SHAM) , montre qu’en dix ans le nom-
bre de déclarations de sinistres corporels (+ 251 %) et le coût de ces sinistres (+ 239 %)
a plus que doublé [11].
L’étude a porté sur 1450 établissements publics et privés. 52 % des déclarations
étaient dues à des causes cliniques et ont représenté 88 % des coûts.
Il est surtout intéressant de noter que dans tous les cas le juge s’est montré particu-
lièrement attentif à l’organisation, aux moyens humains et matériels que mettaient en
œuvre les établissements pour assurer la sécurité du patient.
Cette évolution de la sinistralité trouve son origine dans la conjonction de plusieurs
facteurs :
• Une médiatisation plus importante des accidents et incidents bien qu’ils ne soient ni
plus nombreux, ni plus graves.
• Une vigilance accrue des patients [13], consommateurs avertis réclamant une partici-
pation plus active dans le processus de soins et exigeant plus de transparence de la
part des professionnels de santé (première motivation du patient lésé qui saisit la
justice).
•
Le morcellement croissant des tâches au sein des Etablissements de Santé, lié à une
hyper-spécialisation des professionnels et au développement des technologies mé-
dicales.
• La nécessité de mettre en place des «chaînes de soins» comportant de plus en plus
d’intervenants, ce qui accroît les problèmes d’organisation, et par voie de conséquen-
ce, l’apparition de dysfonctionnements potentiellement préjudiciables pour le patient.
• Une profonde évolution de la jurisprudence [14, 15] allant dans le sens des intérêts
des patients et du renforcement des obligations des Etablissements de Santé : la res-
ponsabilité de l’établissement peut être engagée sans faute.
4.2. VIGILANCES REGLEMENT AIRES ET GESTION DES RISQUES
Les démarches réglementées de prévention des risques sanitaires existent actuelle-
ment dans tous les établissements. Elles sont certainement efficaces puisqu’en termes
de sinistralité, elles ne couvrent que 5 % des incidents constatés mais, en raisonnant a
contrario, cela signifie aussi que 95 % des incidents susceptibles de se produire dans un