reproduction, est plus sujet à « pannes » que le corps masculin. Le cycle ovarien dont
la finalité de reproduction est évidente, entame sa dernière décennie de
fonctionnement. La périménopause s’affiche en moyenne vers l’âge de quarante-cinq
ans. Elle dure près de cinq ans pour se terminer en ménopause, arrêt définitif du
fonctionnement ovarien. Cette privation progressive des hormones sexuelles
féminines ne va pas sans conséquences. Ce cap, ce fameux « retour d’âge », rythme
bruyamment cette dizaine d’années et, à moins que la femme ne s’en préoccupe, va
considérablement accélérer le processus de vieillissement de son corps mais aussi,
pour beaucoup, de son intellect.
Rien de vraiment équivalent chez l’homme : l’andropause existe, certes, mais de
façon plus discrète, moins destructrice, moins agressive. Nous en reparlerons, bien
sûr.
Mais préserver sa jeunesse et sa santé ne saurait être qu’une histoire d’hormones
sexuelles. Même si la carence hormonale ovarienne ou testiculaire explique nombre
de dégradations physiques, il ne faut pas oublier d’autres facteurs activateurs du
vieillissement humain, tels que par exemple les maladies et agressions microbiennes,
la suralimentation ou plutôt la « mal-bouffe », le tabagisme et l’alcoolisme ainsi que
la plupart des toxicomanies. D’autre part, nous ne sommes pas égaux en terme de
longévité. En effet, dès notre naissance, notre vitesse de vieillissement est déjà
programmée. Avez-vous remarqué comme certains individus ne portent pas leur âge
alors que d’autres... ! Cette faculté que certains ont de lutter contre l’effet des années
est génétiquement déterminée. Il existe des gènes, localisés sur certains de nos
chromosomes, ayant pour propriété de réguler nos phénomènes d’usure et de lutte
contre le temps. Des recherches tentent aujourd’hui de les identifier. Dès lors, il n’est
pas fou d’imaginer que, par thérapie génique, nous puissions modifier notre
patrimoine génétique afin, tout simplement, d’allonger notre espérance de vie.
D’autre part, de très nombreuses maladies — hypertension artérielle, infarctus,
cancers, diabète... — participent elles aussi d’une prédisposition génétique.
L’identification des gènes « codants » pour ces maladies permettra sans doute très
rapidement — dans les vingt années à venir — de « corriger » ces gènes avec des
conséquences évidentes de longévité.
Lectrice, lecteur, je vous sens heureux à la perspective de ces thérapies géniques du
futur mais secrètement frustrés quant aux possibilités actuelles de lutter contre les
effets du vieillissement. Restez optimistes : avoir une prédisposition génétique à
vivre vieux ou à être protégé contre telle ou telle maladie plus ou moins mortelle, ne
suffit pas. Par contre, ce que vous faites, ce que vous ferez de votre corps est
déterminant car, pour « exprimer » la protection ou, au contraire, l’exposition à la
maladie, tel ou tel gène de vos chromosomes a le plus souvent besoin de votre
« aide ». Prenons un exemple : imaginons que vous êtes porteur, sans le savoir, d’un
gène codant pour le cancer du poumon. La plupart du temps, cette maladie ne pourra
être réalisée que si vous aidez votre prédisposition génétique par un fort tabagisme.
Sans tabac, le gène prédisposant aurait peut-être — mais pas toujours — « oublié »
d’exprimer cette maladie le plus souvent mortelle.