Allopathie: ce que dit la recherche
Une hormone rend plus difficile la perte de poids
S’il est difficile de mincir, il est encore plus dur de ne pas reprendre du poids après
un régime. Or ce phénomène ne serait peut-être pas uniquement dû à un manque de
volonté ou de discipline: la coupable pourrait bien être une hormone!
Voilà en tout cas l’explication que des chercheurs australiens ont récemment avan-
cée pour expliquer l’échec de nombreux régimes, après avoir réalisé une étude sur
50 volontaires en fort surpoids. Les participants se sont astreints à une diète sévère
pendant 10 semaines, qui leur a permis de réduire leur charge pondérale de 14 % en
moyenne. Les chercheurs ont, quant à eux, mesuré la concentration de différentes
hormones dans le sang de leurs patients au début de l’étude, puis après 10 et
62 semaines.
Les résultats montrent que la perte de poids s’est accompagnée d’une variation si-
gnificative des niveaux hormonaux. Ainsi, par rapport au début de l’étude, la concen-
tration des hormones qui bloquent l’appétit, comme la leptine, le peptide YY ou
l’amyline, étaient sensiblement plus faibles. À l’inverse, on constate une augmenta-
tion des hormones qui stimulent l’appétit, comme la ghréline. Ces changements per-
sistent pendant une période assez longue: même après un an, certaines hormones
envoient toujours un signal de «faim» au cerveau et réduisent les dépenses en éner-
gie de l’organisme.
Au terme de leur régime, les participants à l’étude ont reçu des instructions précises
en matière d’alimentation et d’exercice, afin de stabiliser leur poids. Cependant,
après 62 semaines, la moitié d’entre eux avait repris les kilos perdus.
Les résultats de cette étude suggèrent que l’échec des régimes ne serait pas dû uni-
quement à un manque de volonté des personnes en surpoids, mais que le facteur
hormonal pourrait aussi entrer en jeu.
Source: Sumithran P. et al., «Long-term psersistence of hormonal adaptations to weight loss», N.
Engl. J. Med., 2011, 365:1797.