“Les hormones végétales : une autre approche de la ménopause”
(Réponses santé), “Les aliments qui remplacent les hormones”
(Médecine douce), “Femmes, on vous ment depuis 40 ans ! Ce que
les laboratoires et médecins vous cachent à propos de la méno-
pause” (La vie naturelle), où l’on retrouve des camouflets du
style : “Les médecins : une sclérose invraisemblable face aux
avancées de la recherche. (…) Des millions de femmes vic-
times d’une information mensongère de la part de ceux à qui
elles confient leur santé. Les laboratoires : le triomphe de la
publicité sur la science”. Article où il est rapporté que “les
symptômes de la ménopause, hormis bouffées de chaleur et
sécheresse vaginale, ne cèdent pas aux estrogènes mais, pire,
s’aggravent” et que “seule la progestérone naturelle est efficace
(sic)” ! Quand on voit poindre, au vu de quelques études, les
effets précurseurs cancéreux de certaines progestérones, on
peut suggérer au grand Dr Lee (maître ès progestérones)
d’acheter vite fait un lopin de terre en Argentine : la junte mili-
taire, comme chacun sait, y étant beaucoup plus clémente avec
certains…
De toute façon, après Suzuki, Sony, Nissan, Kawasaki, Honda,
Toyota, voilà le soja, en grains, en pousses, en lait, en purée, en
tofu, à ingurgiter, à mâcher, à cuisiner, à fumer (?)... Car, sociolo-
giquement parlant, il est intéressant de constater que, si certaines
Françaises ne savent pas combien de brosses à dents se vendent
par an en France, elles sont en revanche incollables sur les mœurs
culinaires du pays des geishas ! Vous me direz, c’est normal, car,
comme le souligne Jean Yanne : “Il est impossible de comparer le
QI des femmes et leurs seins, car il se vend plus de soutiens-gorge
que de biographies du père Teilhard de Chardin”.
Le “hic”, c’est que, pour l’instant, malgré une inflation galo-
pante d’articles sur le sujet, toutes ces plantes miraculeuses
n’ont fait leurs preuves qu’in vitro ou chez l’animal. Et, en
plus, hormis l’équation inconnue du dosage efficient, semble
pointer la notion de longévité thérapeutique efficace. Car on se
pose la question de savoir si les Japonaises ne développent pas
moins de cancers du sein en raison d’une imprégnation génis-
téique in utero ! Ce qui rendrait l’intérêt du soja caduc après
50 ans ! À suivre…
✘Un très bel article, dans La Recherche (octobre 1999), qui
lapide quelques idées reçues et risque fort de contrarier
Mme Voynet : “Neuf idées reçues passées au crible de la
science”, et ces quelques contrevérités :
•
•Les taux de cancers sont en plein essor : si l’on élimine les
cancers du poumon dus pour 90 % au tabagisme, le taux global
de mortalité par cancer a décru de 18 % depuis 1950 (cancer
du sein compris).
•
•Les produits chimiques synthétiques sont les principaux
responsables de l’exposition humaine aux cancérigènes :
dans l’alimentation humaine, 99,99 % des pesticides absorbés
sont d’origine naturelle : chaque plante produit son propre
arsenal chimique pour se défendre et, ainsi, un Américain
absorbe, par jour, en pesticides naturels, 10 000 fois son quota
de résidus de pesticides synthétiques !
•
•Le régime des chasseurs-cueilleurs : notre régime alimen-
taire ayant évolué très rapidement, nous ne consommons pas
les mêmes produits que les chasseurs-cueilleurs, et la sélection
naturelle étant très lente, notre organisme n’a pas eu le temps de
développer des résistances spécifiques aux toxines contenues dans
ces plantes.
À propos du DDT : un rapport de l’Académie des sciences amé-
ricaine concluait, en 1970 : “En un peu plus de deux décennies, le
DDT a permis de prévenir 500 millions de décès”. En effet, celui-
ci a permis d’éradiquer la malaria et certains vecteurs de maladies
tels les moustiques, les mouches tsé-tsé, les puces, les poux et les
tiques. Sans compter la protection des cultures et, par là-même,
leur moindre coût, et ainsi leur accessibilité pour les populations
défavorisées.
✘Que vous ignoriez qu’il existe un nouveau ministère de… l’Éco-
nomie solidaire, passe encore, mais la déclaration de guerre au
cancer du 1er février 2000… Pas moins de 92 quotidiens ou hebdo-
madaires en ont parlé, annonçant une mobilisation quasi générale
des forces vives de la Nation dans un vaste programme s’étendant
sur cinq ans ou “plan quinquennal” (avis : tout parallèle douteux et
spécieux avec une quelconque planification soviétique ne pourra
être le fruit que d’esprits malveillants et béotiens !). On pourra
constater que tous les points forts de ce projet, rapportés par Domi-
nique Gillot – lutte contre le tabagisme et l’alcool, dépistage systé-
matique des cancers sein-col-côlon, amélioration de la qualité de la
prise en charge, des soins et des besoins psychosociaux et coordi-
nation des efforts de recherche –, avaient été élaborés, souhaités et
énoncés par Le Cercle (groupe de réflexion de cancérologues fran-
çais ayant fédéré public, privé, CAC et universitaires, soutenu par
Joël Ménard, ancien directeur général de la Santé). Dans le même
temps se réunissaient, sous le titre de “Charte mondiale contre le
cancer”, 160 représentants de gouvernements, cancérologues,
malades et personnalités, pour une ratification, le 4 février 2000,
par Jacques Chirac et Koichiro Matsuura.
Et enfin les scoops :
✘Dans Côté Femme, sous le titre “Cancer du sein : il faut que ça
bouge”, un encadré surprenant intitulé “Quand faire une mammo-
graphie ?”. Il y est écrit : “À partir de 45 ans, une mammographie
tous les deux ans, voire plus souvent…” Qui a soufflé ça, hein ?
✘Quand la presse se veut rassurante… Dans Réponses santé, à
propos du gène du cancer du sein : “... heureusement, la présence
du gène atteint ne signifie pas automatiquement la survenue du
cancer.” Vrai, mais avec 80 % de risques à 70 ans, et vu l’espé-
rance de vie, deux possibilités : la réalité des anges gardiens, ou la
traversée subite du macadam par les platanes.
✘Dans Sciences et Avenir, après les essais oncocapillaires austra-
liens, des études dermatoglyphes (empreintes digitales) améri-
caines pour prédire un avenir schizophrénique, crétinique ou can-
céreux mammaire ! Selon le Dr Seltzer (Newark, New Jersey), “la
VPP de ces anomalies est comparable à celle des mammographies
et des biopsies” ! Vraisemblablement, cet éminent docteur n’a
jamais voulu écouter son grand-père – Alka de son prénom –,
génial inventeur de la potion miracle contre les excès éthyliques
qui porte son nom.
✘Retrouvé dans le Wall Street Journal, Nord Éclair, Les Échos,
L’Indépendant : “Erreurs médicales aux États-Unis : 44 000 à
98 000 morts par an”, où il est rapporté que ces décès sont plus
nombreux que ceux par accident de la route, cancer du sein ou
sida ! Dans Le Parisien : “Quelque trois cents Allemandes ont été
amputées de leur sein, alors qu’elles ne souffraient d’aucun can-
cer” ; dans Le Figaro et Le Monde : “le scandale d’un essai sud-
africain truqué” et, dans Viva Magazine et L’Alsace : “Cancer : le
retard britannique”… L’Ordre mondial des avocats aurait-il lancé
une fatwa ? ■
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La Lettre du Sénologue - n° 8 - mai 2000
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