DM de MP2
Devoir non surveill´e
Sous-alg`ebres sur lesquelles la transposition induit un
automorphisme
Dans ce probl`eme, nd´esigne un entier sup´erieur ou ´egal `a 2, Kesigne Rou C.
efinitions et rappels (qu’il est inutile de montrer).
Soit A= (ai,j )∈ Mn(K).
- On dit que Aest nilpotente s’il existe mNtel que Am= 0n.
- On appelle trace de Aet on note tr(A) le scalaire Pn
i=1 ai,i. On rappelle que la trace (vue comme
application de Mn(K) dans K) est une forme lin´eaire sur Mn(K), et que pour toute matrice Bde taille
n, tr(AB) = tr(BA).
- Soit P=Pm
k=0 akXkK[X] (o`u mNet (a0, . . . , am)Km+1). On note P(A) la matrice Pm
k=0 akAk
(o`u A0=Inet, pour tout kN,Ak+1 =A Ak). On dit que le polynˆome Pannule A(ou que Pest un
polynˆome annulateur de A) si P(A)=0n. On d´efinit des notions analogues pour des endomorphismes
d’un K-espace vectoriel.
- On dit1qu’un ensemble Aest une K-alg`ebre s’il admet des lois lui conf´erant une structure de K-espace
vectoriel, et s’il est ´egalement muni d’une loi de composition interne (not´ee multiplicativement) bilin´eaire,
associative, et pour laquelle il existe un ´el´ement neutre. Cela revient `a dire que Aest `a la fois un K-espace
vectoriel, un anneau, et que, pour tout (λ, a, b)K× A × A :
λ(ab)=(λa)b=a(λb).
Une K-alg`ebre est dite commutative si sa loi de multiplication interne est commutative, ce qui revient `a
dire qu’en tant qu’anneau, elle soit commutative.
On peut citer, comme exemples de K-alg`ebres (pour les lois usuelles) : Kn,F(A, K) (o`u Aest un ensemble),
Mn(K), K[X], le produit cart´esien de deux K-alg`ebres.
- On dit qu’une partie Bde Aest une sous-alg`ebre de Asi c’en est `a la fois un sous-espace vectoriel et un
sous-anneau.
Comme exemple de sous-alg`ebre (commutative), on peut citer K[M] = Vect(Mk, k N), o`u M∈ Mn(K) :
c’est la sous-alg`ebre de Mn(K) des polynˆomes en M.
- On dit qu’une application entre deux K-alg`ebres est un morphisme d’alg`ebres si elle est lin´eaire et si
c’est un morphisme d’anneaux. On d´efinit naturellement les notions d’isomorphisme, d’endomorphisme,
et d’automorphisme d’alg`ebre(s).
Comme exemple d’automorphisme de K-alg`ebre, on peut donner M7→ P1MP dans Mn(K), o`u P
GLn(K).
- On dit qu’une K-alg`ebre est diagonale si elle est isomorphe (en tant que K-alg`ebre) `a Km, pour un certain
mN
Dans la suite, et sauf mention contraire, Aesignera une sous-alg`ebre de Mn(R).
La notion principalement ´etudi´ee dans ce probl`eme
On dit que Aest de type T si la transposition (dans Mn(R)) induit un automorphisme de A,i.e. Aest
stable par transposition, et l’application de Adans elle-mˆeme qui `a M∈ A associe tMest un automorphisme
de l’alg`ebre A.
Le but de ce probl`eme est de montrer que si Aest de type T, alors elle est diagonale.
1il existe d’autres d´efinitions
Partie A – G´en´eralit´es
A.1 Soit Aet Bdeux K-alg`ebres, A0une partie de A, Φ une application de Adans B.
aMontrer que A0est une sous-alg`ebre de Asi et seulement si elle comprend l’´el´ement unit´e 1Ade A, est
stable par combinaison lin´eaire et par produit.
bMontrer que Φ est un morphisme de K-alg`ebres si et seulement si Φ(1A)=1B, et pour tout (a, a0)∈ A2,
tout (λ, λ0)K2:
Φ(λa +λ0a0) = λΦ(a) + λ0Φ(a0) et Φ(aa0) = Φ(a)Φ(a0).
A.2 Montrer que Aest de type T si et seulement si elle est stable par transposition et commutative.
A.3 Soit (M, N )∈ Mn(K)2tel que Nsoit nilpotente et Met Ncommutent. Montrer que M N est
nilpotente.
A.4 Soit M= (mi,j )∈ Mn(R) v´erifiant tr(MtM) = 0. Montrer que Mest nulle.
A.5
aDonner une sous-alg`ebre de Mn(K) stable par transposition, mais pas de type T. On justifiera bri`eve-
ment sa r´eponse.
bDonner une sous-alg`ebre de Mn(K) commutative, mais pas de type T. On justifiera bri`evement sa
r´eponse.
A.6 Soit M∈ Mn(C).
aMontrer que l’ensemble
NM={QC[X], Q(M)=0}
des polynˆomes annulateurs de Mposs`ede un ´el´ement non nul.
bMontrer qu’il existe un unique polynˆome unitaire PC[X] tel que NMsoit ´egal `a l’ensemble PC[X]
des multiples du polynˆome P.
Ce polynˆome sera not´e µMet appel´e polynˆome minimal de M.
Partie B – Sur les matrices nilpotentes
Soit N∈ Mn(K) une matrice nilpotente.
B.1 Montrer que Nest semblable `a une matrice dont la premi`ere colonne est nulle.
B.2 Montrer que toute matrice nilpotente est de trace nulle.
B.3 (Question non essentielle pour la suite)
On consid`ere M∈ Mn(K), telle que tr(Mk) = 0 pour tout kN. On souhaite montrer que Mest
nilpotente.
aMontrer que si PK[X] annule M, alors 0 est racine de P.
bMontrer que Mn’est pas inversible.
cEn d´eduire que Mest nilpotente (on pourra raisonner par r´ecurrence).
Partie C Aest diagonale
Ad´esigne ici une sous-alg`ebre de type T. On souhaite montrer qu’elle est diagonale.
C.1
aMontrer que Ane poss`ede pas de matrice nilpotente non nulle.
bSoit M∈ A. Montrer que les racines (complexes) du polynˆome minimal de Msont simples.
C.2 On fixe un ´el´ement Mde A, et on note λ1, . . . , λmles diff´erentes racines complexes de µM, de sorte
que, d’apr`es ce qui pr´ec`ede,
µM=
m
Y
i=1
(Xλi).
On note fl’endomorphisme de Cncanoniquement associ´e `a M, et on pose, pour tout i[[1, m]] :
Pi=Y
j[[1,m]]\{i}
(Xλj).
Ici, Id d´esigne Id Cn.
aMontrer que pour tout i[[1, m]], Im(Pi(f)) Ker(fλiId ), et que Ker(fλiId ) 6={0}.
bMontrer que 1 Vect(P1, . . . , Pm).
cEn d´eduire que
Cn= Ker(fλ1Id ) + · · · + Ker(fλmId ).
dMontrer que Mest diagonalisable dans Mn(C), i.e. Mest semblable `a une matrice diagonale dans
Mn(C).
En travaillant encore un peu, on peut montrer que, tous les ´el´ements de A´etant diagonalisables, et A´etant
commutative, les ´el´ements de Asont codiagonalisables,i.e. il existe PGLn(C) tel que, pour tout M∈ A,
P MP 1soit diagonale. Nous admettons ce r´esultat.
C.3 Montrer que Aest diagonale.
C.4 Montrer qu’il existe un ´el´ement Zde Atel que A=R[Z] (on dit que cette R-alg`ebre est monog`ene).
C.5 Toute sous-alg`ebre diagonale de Mn(R) est-elle de type T ?
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