Géométrie Non Commutative 2015 Algèbres de Banach 1. Groupes et algèbres de Banach Soit Γ un groupe discret dénombrable. a) Montrer que l1 (Γ) muni du produit de convolution est une algèbre de Banach unifère. Montrer que l1 (Γ) est commutative si et seulement Γ est abélien. b l’ensemble des morphismes de On suppose désormais que Γ est abélien. Soit Γ 1 b de la topologie de la convergence simple et de groupes de Γ dans S . On munit Γ la structure de groupe évidente. b est un groupe compact abélien. b) Montrer que Γ b Quelle est la transformée de Gelfand ? c) Montrer que Sp(l1 (Γ)) = Γ. 2. Continuité automatique Soit A une algèbre de Banach unifère et commutative. Le radical de A, noté rad(A), est l’intersection des idéaux maximaux de A. On dit que A est semi-simple si rad(A) = 0. La transformée de Gelfand est donc un isomorphisme sur son image si et seulement si A est semi-simple. Montrer que si π : B → A est un morphisme d’une algèbre de Banach commutative B vers une algèbre de Banach commutative semi-simple A, alors π est continu. 3. Théorème de Gelfand-Mazur dans le cas réel Soit A une algèbre de Banach unifère réelle. a) Montrer que pour tout x ∈ A, il existe deux nombres réels a et b tels que (x−a)2 +b2 ne soit pas inversible dans A. On suppose désormais que tout élément non nul de A est inversible. b) Montrer que si l’application a ∈ R 7→ a1 ∈ A n’est pas surjective, alors il existe un élément i ∈ A tel que i2 = −1. c) Montrer que si x ∈ A satisfait ix = xi alors il existe a, b ∈ R tels que x = a+ib . d) Posons C = {x ∈ A, ix = xi} et D = {x ∈ A, ix = −xi}. Montrer que C ⊕D = A. On suppose D 6= {0}. Soit y ∈ D − {0}. Montrer que D = yC. e) En déduire que A est de dimension réelle 1, 2 ou 4 et par conséquent, isomorphe (en tant qu’algèbre de Banach) à R, C ou au corps des quaternions H. 4. Groupe des inversibles et logarithme Soit A une algèbre de Banach unifère G = A−1 le groupe des éléments inversibles de A et G1 la composante connexe de 1 dans G. a) Montrer que G1 est le sous-groupe de G engendré par exp(A) := {exp(a), a ∈ A}. 1 b) Montrer que si A est commutative alors G1 = exp(A) et tout élément de G/G1 est d’ordre infini (sauf 1). c) Soit x ∈ G. Montrer que x est de la forme exp(a), si et seulement s’il existe un sous-groupe connexe commutatif de G contenant x. 5. Le spectre en fonction de l’algèbre a) Soit D = {z ∈ C : |z| < 1}. Soit A = C(∂D) et B ⊂ A la fermeture uniforme des polynômes dans C(∂D). Montrer que SpA (z) = ∂D et SpB (z) = D. Le but de cet exercice est de généraliser le résultat précédent. Soit X un ensemble et f : X → C. On note ||f ||X = sup{|f (x)| : x ∈ X}. Lorsque K est un compact de C on définit l’enveloppe convexe polynomiale de K par : b = {z ∈ C : |p(z)| ≤ ||p||K pour tout polynôme p}. K Il est évident que l’enveloppe convexe polynomiale de ∂D est D. Si K ⊂ C est compact, alors C − K a un nombre dénombrable de composantes connexes, une seule d’entre elles est non-bornée. Les composantes bornées sont appelées les trous de K. Soient A une algèbre de Banach unifère et B ⊂ A une sous-algèbre de Banach ayant la même unité. Soit a ∈ B. Montrer que : b) SpA (a) ⊂ SpB (a) et ∂SpB (a) ⊂ ∂SpA (a) ; \ \ c) Sp A (a) = SpB (a) ; d) Si G est un trou de SpA (a), alors soit G ⊂ SpB (a) soit G ∩ SpB (a) = ∅ ; \ e) Si B est la fermeture dans A de tous les polynômes en a, alors SpB (a) = Sp A (a) 2