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’urgence coronaire a depuis plusieurs années indiscutablement bénéficié de progrès thérapeutiques consi-
dérables. Le challenge pour ce qui reste en France un enjeu majeur de santé publique est certes de dimi-
nuer la mortalité, mais également la morbidité pour ces patients.
Le développement de la thrombolyse précoce, au mieux préhospitalière, a probablement contribué à une
amélioration globale de la prise en charge de l’infarctus en phase aiguë. C’est ainsi que de grandes études inter-
nationales multicentriques ont ouvert la voie à ce qui aujourd’hui devrait être un standard thérapeutique. L’an-
gioplastie immédiate est bien entendu une technique essentielle pour ces malades mais la classique opposition
de l’angioplastie et de la thrombolyse est probablement aujourd’hui un mauvais débat. La meilleure des stra-
tégies de reperfusion est très probablement complémentaire associant la thrombolyse précoce à la reperfusion
mécanique. Il n’existe pas une solution, mais des solutions qui intègrent les indications de chacune des tech-
niques mais également les possibilités offertes au patient en un endroit donné à un moment donné. Un schéma
de l’urgence cardiologique en quelque sorte où la diffusion de la thrombolyse préhospitalière serait le garant
d’une égalité des chances.
Complémentarité, schéma, participation,… Alors ce réseau doit être centré autour du patient et la première de
ses missions est pédagogique. Mieux informer les patients, produire des messages clairs et simples, promouvoir
l’appel au "15" devant toute douleur thoracique inquiétante. Le SAMU-Centre 15 apparaît dès lors comme
l’animateur naturel de ce réseau associant et intégrant dans une même volonté les médecins généralistes, les
cardiologues et les urgentistes.
La pédagogie d’accompagnement est donc essentielle. Il faut en effet faire encore mieux et encore plus vite pour
proposer au malade stratégie optimisée de prise en charge. En effet, dans un avenir très proche d’autres tech-
niques jusque-là réservées aux unités de soins cardiologiques s’exporteront vers l’urgence préhospitalière.
Quelle que soit la technique de reperfusion, le facteur temps reste essentiel et c'est là l'affaire de tous : éduca-
tion des patients, pédagogie de l'alerte, campagnes d'information, grand public ou ciblées sur des populations à
risques, régulières et répétées. Le prix à payer s'exprime aussi en termes de formation de personnel de plus en
plus entraîné, de compréhension et de cohérence du système français. Cette volonté affichée passe par une véri-
table organisation en réseau de l'urgence coronaire où le SAMU-Centre 15 joue un rôle essentiel à la phase ini-
tiale de coordination entre les différents acteurs médicaux que sont les cardiologues, les généralistes et les
urgentistes. Pour une égalité des chances, des progrès concrets viendront d'une utilisation en réseau rationnel de
la complémentarité des moyens hospitaliers et préhospitaliers. L'analyse de l'évolution de nos pratiques doit
être évaluée au sein de registres reflétant la réalité quotidienne de la prise en charge des syndromes coronariens
aigus, n'excluant aucun acteur, ni aucune structure. La seule bonne stratégie étant en fin de compte celle qui
s'applique à tout le monde, n'importe où pour les meilleurs résultats.
Il existe aujourd’hui un véritable modèle français de prise en charge de l’urgence coronaire aiguë associant dans
une même volonté de recherche et de progrès les cardiologues et les urgentistes. Pendant les 10 années qui vien-
nent de s’écouler ces stratégies communes de traitement de l’infarctus de myocarde ont permis de gagner plus
de 2 heures entre le début de la douleur et le traitement. Ces deux heures, elles se traduisent par plus de 100 vies
sauvées pour 1000 patients. Qui, il y a 10 ans, aurait parié sur cette exportation auprès du patient des techniques
pharmacologiques les plus sophistiquées ? Ces progrès majeurs au service du malade sont non seulement liés à
une collaboration exemplaire entre les cardiologues et les urgentistes mais aussi aux résultats d’une recherche
clinique appliquée en ce domaine impressionnante. Il n y a plus aujourd’hui un seul essai international en terme
de stratégie de prise en charge de l’infarctus du myocarde sans que les SAMU et SMUR français n’y soient
associés. On pourrait citer les essais les plus récents : CAPTIM, ASSENT, CLARITY, CARESSE et bien
d’autres. Si aujourd’hui les urgentistes sont présents sur le terrain de l’urgence coronaire, ils le sont également
sur celui de la communication scientifique internationale et l’un, dans le monde la médecine moderne, ne va pas
sans l’autre. C’est bien là la traduction d’une discipline médicale en mouvement de progrès.
La Revue des SAMU - 2005 - 339
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L’ÉV
’ÉVOLUTION DE LA PRISE EN CHARGE
OLUTION DE LA PRISE EN CHARGE
DES URGENCES C
DES URGENCES CARDIOLOGIQUES
ARDIOLOGIQUES
Patrick GOLDSTEIN*
* Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille, SAMU 59, avenue Oscar Lambret - F- 59037 Lille cedex.
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