Les principales topographies des condylomes e
´taient : le
fourreau (27/135), la re
´gion anale (17/135), la bourse et le pli
interfessier (15/135 chacun). Le nombre moyen de sie
`ges
atteints e
´tait de 2,5. La candidose a atteint principalement : les
plis inguinaux (16/80), le fourreau (13/80), la bourse (12/80) et
le pli interfessier (9/80). Le nombre moyen de sie
`ges atteints
e
´tait de 3. La dermatophytie touchait pre
´fe
´rentiellement les plis
inguinaux (21/40). Le nombre moyen de sie
`ges atteints e
´tait de
1,7. L’herpe
`sge
´nital atteignait principalement le gland (6/35), le
fourreau, le sillon balanopre
´putial et les grandes le
`vres (5/35
dans chaque cas). Le nombre moyen de sie
`ges atteints e
´tait de
2,2.
Discussion
Notre e
´tude nous a permis de documenter le profil des DAG en
milieu hospitalier a
`Cotonou. La limite de notre e
´tude e
´tait
l’absence de confirmation du diagnostic positif et e
´tiologique
par des examens comple
´mentaires.
Avec une pre
´valence de 2,6 %, les DAG constituent un
groupe de dermatoses relativement rare dans le service de
dermatologie-ve
´ne
´rologie du CNHU-Cotonou. Cette rarete
´rend
compte des biais de recrutement. En plus des conditions
difficiles d’examen de l’intimite
´des patients et de l’existence
d’autres services hospitaliers et de centres de sante
´pe
´riphe
´-
riques prenant en charge ces DAG, les difficulte
´s d’accessibilite
´
ge
´ographique s’ajoutent a
`la liste pour diminuer le nombre de
patients consultant dans le service.
Les donne
´es de
´mographiques indiquent que ces dermatoses
e
´taient l’apanage du sujet jeune et de sexe masculin. Ce constat
laisse supposer, d’une part, que les DAG sont lie
´es a
`une grande
activite
´sexuelle, qui caracte
´rise la jeunesse, et d’autre part que
les hommes sont soit plus expose
´s que les femmes, soit
beaucoup plus pre
´occupe
´s par l’atteinte de cette topographie
particulie
`re.
Le terrain atopique e
´tait l’ante
´ce
´dent personnel le plus
fre
´quent et e
´tait pre
´sent dans 17,1 % des cas. Stefanaki et al.
observaient l’atopie chez 53,6 % des cas dans une se
´rie de
390 patients pre
´sentant des condylomes ge
´nitaux [3]. L’infection
a
`VIH a e
´te
´rapporte
´e dans 7,7 % des cas, rendant compte des
liens entre les DAG en ge
´ne
´ral et les IST en particulier. Pre
`sde
3 % des patients avaient eu dans le passe
´une IST. Sturgiss et al.
ont rapporte
´que 5,2 % des patients pre
´sentaient une co-
infection chlamydiose et/ou gonococcie dans une se
´rie de 1 015
patients atteints de condylomes [4].
L’e
´pide
´miologie des DAG est mal connue. Dans notre se
´rie,
plus des trois quarts des DAG e
´taient d’origine infectieuse et
pre
`s de la moitie
´e
´taient reconnues comme des IST authenti-
ques. Le Be
´nin fait partie des pays ou
`la population
sexuellement active de
´veloppe beaucoup de comportements
sexuels a
`risque, ou
`la promiscuite
´est tre
`sre
´pandue et
paralle
`lement la mise en place d’une strate
´gie pre
´ventive
efficace contre les IST fait encore de
´faut. Ces constats pourraient
expliquer en partie la nette pre
´dominance des dermatoses
infectieuses et la part non ne
´gligeable des IST.
De nombreuses publications ont montre
´qu’un risque
significatif de l’infection par le VIH e
´tait associe
´aux IST
responsables d’ulce
´rations ge
´nitales, condylomes, ure
´trites et
cervicovaginites [5, 6]. Par ailleurs, dans les pays en de
´velop-
pement, en particulier en Afrique, les IST n’ont cesse
´de
progresser paralle
`lement a
`l’extension de l’infection par le VIH,
en particulier du fait des ulce
´rations ge
´nitales qu’elles
provoquent [7]. Avec une pre
´valence de 1,34 %, les IST e
´taient
principalement repre
´sente
´es dans notre e
´tude par les condy-
lomes, l’herpe
`sge
´nital, l’ure
´trite a
`Chlamydiae et le chancre
mou. Ce re
´sultat corrobore celui obtenu ante
´rieurement dans le
service qui e
´tait de 1,7 % [8]. Les dermatoses bacte
´riennes les
plus fre
´quentes e
´taient les folliculites et l’ure
´trite infectieuse.
Les dermatoses inflammatoires constituaient la deuxie
`me
classe et comprenaient diverses affections. Il s’agissait essen-
tiellement de l’ecze
´ma, du prurigo, des ure
´trites non spe
´cifi-
ques, du psoriasis et de la dermite de frottement. Dans notre
se
´rie, aucun cas de tumeur maligne ni de lichen scle
´reux n’a e
´te
´
identifie
´.
Dans notre e
´tude, l’infection ge
´nitale par les papillomavirus
humains (PVH) e
´tait l’IST la plus fre
´quente. Cette infection est le
plus souvent asymptomatique et synonyme d’activite
´sexuelle,
en particulier chez la jeune femme. Le risque de transmission
apre
`s un contact sexuel infectant est de 60 a
`70 %, avec un
risque plus important de la femme vers l’homme (50 a
`90 %) que
dans le sens inverse (50 %). [9, 10].
Dans notre e
´tude, la pre
´valence des condylomes e
´tait de
0,88 %. Dans la population sexuellement active a
ˆge
´ede15a
`
25 ans, elle est estime
´ea
`1 % environ [5]. Comme dans les e
´tudes
ante
´rieures [5, 11, 12], les sujets atteints e
´taient tre
`s jeunes : 21,5
ans en moyenne. Il n’y avait pas de diffe
´rence significative de
pre
´valence entre les hommes et les femmes (p = 0,77). Les
condylomes anoge
´nitaux touchaient a
`la fois les zones
convexes et les plis ne
´cessitant donc un examen minutieux.
Ils sie
´geaient e
´lectivement et de fac¸on multifocale sur le
fourreau, les plis inguinaux, la re
´gion pe
´rianale, la bourse et le
pli interfessier.
Avec une pre
´valence de 0,43 % dans notre population
hospitalie
`re, la candidose anoge
´nitale touchait des sujets moins
jeunes (35,1 ans d’a
ˆge moyen). Elle ne semblait pas e
ˆtre plus
significativement pre
´valente chez les hommes que chez les
femmes (p = 0,57). Ses zones de pre
´dilection, avec une atteinte
multifocale, e
´taient les plis inguinaux, le fourreau, la bourse, le
Tableau 2. Caracte
´ristiques e
´pide
´miologiques des principales DAG dans le service de dermatologie-ve
´ne
´rologie du CNHU-Cotonou.
Table 2. Epidemiological characteristics of the main AGDs in the Department of Dermatology-Venereology in CNHU-Cotonou.
Condylomes Candidose Dermatophytie Herpe
`s
Effectif 55 27 23 16
Pre
´valence (%) 0,88 0,43 0,37 0,2
A
ˆge moyen (anne
´e) 21,5 35,1 27,8 39,4
Proportion en fonction du sexe (%) et p
Fe
´minin (n = 46) 30,9 22,2 52,2 31,2
Masculin (n = 115) 69,1 77,8 47,8 68,8
p = 0,77 p = 0,57 p = 0,01 p = 0,5
418 Me
´decine et Sante
´Tropicales, Vol. 24, N84 - octobre-novembre-de
´cembre 2014
B. DEGBOE
´,ET AL.
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