Le discours économique a un double souci : d'abord de dégager des concepts et des théories (économie
positive) et de formuler des politiques économiques (économie normative). La science économique dans
ce contexte émet des hypothèses, construit des théories et des modèles, dégage des lois, utilise
nécessairement une démarche, une méthode hypothético-déductive, inductive et déductive.
Sous ce rapport, la science économique, ces dernières années a énormément évoluée par l'utilisation de la
formalisation. Les techniques quantitatives l’ont tellement envahi au point de soulever aujourd'hui une
sorte de crise d'identité de 1'économie politique. Le premier volet de cette crise est la tendance
dominante à réduire la science économique à I'analyse néoclassique. Cela est principalement du au fait
qu'elle est le référentiel de l’économie libérale qui régente toute la vie économique et qui diffuse la
pensée unique. Pourtant, le noyau théorique est fortement contestable à à plusieurs niveaux dont 3 au
moins peuvent retenir I' attention:
–Ce modèle constitue-t-il le descriptif de la réalité, cela revient à critiquer le réalisme des
hypothèses?
–On peut s’interroger sur la valeur normative de la théorie, cela revient à savoir si en
particulier elle permet de démontrer la supériorité d'un type de théorie économique sur
un autre.
–On peut s'interroger pour savoir s'il s'agit bien d'une théorie explicative des faits
économiques et dans ce cas, c'est sur 1'ensemble de la théorie qu'il faut réfléchir.
Le deuxième volet de cette crise d’identité concerne l’utilisation abusive de la
formalisation. La science économique a connu une percée significative concernant la
généralisation de l'utilisation des méthodes quantitatives, c'est-à-dire 1'ensemble des
méthodes d’évaluation, d'estimation et de test qui permettent de préciser les valeurs des
relations suggérées par la théorie économique. Il est aujourd'hui souligné que si
1'économie a acquis un statut particulier dans les sciences sociales, c'est parce qu'elle se
rapproche des sciences dures grâce à l'incorporation des techniques quantitatives dont
l'usage est considéré comme une condition nécessaire et parfois suffisante de
scientificité.