L’art de questionner
Avril 2014 Jean-François Michaud, conseiller pédagogique
En classe, le questionnement peut avoir plusieurs visées. On peut évidemment l’utiliser pour l’évaluation mais
également pour susciter la réflexion et favoriser l’acquisition d’un concept. Dans ces deux dernières optiques,
voici des suggestions pour maximiser l’efficacité de vos échanges verbaux avec vos élèves.
Poser des questions ouvertes
Des questions comme « Dans la phrase suivante, quel est le verbe?» ou « Combien font 34+27? » sont des
questions fermées dont la réponse n’offre à l’enseignant aucune information sur le raisonnement de l’élève. Pour
accéder à ce raisonnement, il est intéressant de résister à la tentation de dire à l’élève que sa réponse est bonne
ou mauvaise et plutôt enchainer avec « Comment le sais-tu? » ou « Quelle stratégie as-tu utilisée? ». Par le fait
même, on l’incite à mettre à profit du vocabulaire spécifique à la notion, on l’aide à faire des liens, etc.
Les questions ouvertes permettent le recours à diverses stratégies et admettent plus d’une réponse. Elles
favorisent la construction des concepts, la différenciation et, par le fait même, accroissent la confiance en soi des
élèves. Par exemple, « Comment peut-on obtenir 51? » ou «À ton avis, quel est le moment le plus important dans
cette histoire? » permettent aux élèves de discuter, d’analyser les réponses des autres, de comparer leurs
raisonnements, etc.
Rester neutre
Il est préférable de rester neutre, tant dans nos paroles que dans nos attitudes. Malheureusement, il est facile de
suggérer la réponse aux élèves simplement par le ton qu’on emploie, une mimique, un regard. L’élève aura alors
tendance à répondre pour faire plaisir à son enseignant plutôt que de raisonner.
De même, si on annonce que la question est facile, certains élèves risquent de se démobiliser alors que d’autres
ne se donneront pas la peine de réfléchir convenablement. De plus, l’élève qui aura une mauvaise réponse risque
de se sentir humilié. Si on annonce que la question sera difficile, certains élèves y verront un défi et seront motivés,
mais on peut aussi obtenir l’effet contraire sur d’autres élèves. C’est émotif, l’apprentissage!
Donner un délai de réflexion
Quand on pose une question, le raisonnement pour obtenir la réponse est déjà fait dans notre tête. L’élève, quant
à lui, doit décoder les mots de la question, se les traduire en d’autres mots ou en images, faire des liens, ramener
en mémoire des connaissances et des stratégies, discriminer lesquelles sont utiles et inutiles, retraduire son
raisonnement en mots pour enfin pouvoir répondre. Tout ce processus de gestion mentale peut être plus ou moins
long selon la question et selon lélève. Il est donc important d’allouer un temps de réponse raisonnable avant
d’exiger une réponse d’un élève ou de donner la solution. Essayez : vous pourriez être surpris de qui lèvera la
main!
Vous trouverez plus de détails et de suggestions de questions dans ce document
(http://tinyurl.com/bonnesquestions), qui a été conçu pour les mathématiques, mais dont les
principes et les exemples sont aisément transférables aux autres disciplines. Vous pouvez
également utiliser le code QR ci-contre.
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