N° 651
Union Régionale des Centres d’Etude et
d’Action Sociales (URCEAS)
du Nord - Pas de Calais
Décembre 2014
« La situation des sourds profonds
na rien à voir avec celle des deve-
nus sourds et malentendant af-
firme Benoit Drion, médecin coordi-
nateur du réseau. Il sadresse à une
population dont la langue habituelle
est la langue des signes.
Cette population est en
difficulté daccès aux
soins chez les profes-
sionnels de santé qui ne
pratiquent pas la langue
des signes, en particulier
les spécialistes. » Le
réseau Sourds et Santé
Nord-Pas de Calais orga-
nise laccès aux soins pour les pa-
tients sourds chez tous les profes-
sionnels de santé grâce à la commu-
nication en LSF. Il propose égale-
ment un accompagnement psycho-
médico-social de patients en diffi-
culté via le service Sourdmédia et
sensibilise les professionnels de
santé aux soins des sourds.
« La grande majorité des 2200 per-
sonnes qui font appel au réseau,
poursuit le médecin, sont nées
sourdes ou le sont devenues avant
lâge de lacquisition du langage
oral. Un nombre significatif dentre
elles maîtrise peu le français écrit.
Elles nentendent pas mais elles
nont jamais entendu. Elles ne sont
pas concernées par un problème
daudition mais par lapprentissage
et la pratique dune autre langue, la
langue des signes. On peut tout à
fait vivre sourd en étant tout à fait
bien dans la société.
1/1000 de la population
française est concerné,
soit théoriquement 4000
personnes dans la ré-
gion.
« Cest plus compliqué
dêtre sourd que dêtre
entendant, reconnait le
Dr Drion, mais cest un handicap
relatif. Si je vous invite à lEHPAD
jexerce, vous serez très handica-
pé du fait que vous ne connaissez
pas la langue des signes. »
« On gagne du temps, si lon maî-
trise en première langue la langue
des signes, considère Sandrine
Machu, 40 ans, sourde, de famille
sourde depuis plusieurs générations.
Ensuite, bien sûr, il faut savoir
écrire, maîtriser le français en deu-
xième langue. Lécrit est primordial
pour entrer à luniversité. Ses pa-
rents lont beaucoup aidée à accom-
plir son parcours scolaire parmi des
enfants entendants, sans
La langue des
signes comme
première langue !
Ce n’est pas un hasard si Savoir
évoque les sourds et les malentendants
associés à la langue des signes fran-
çaise ! En septembre 2014. l’URCEAS a
participé à un café Signes organisé aux
Ateliers d’Humanicité, café citoyen réu-
nissant sourds et entendants afin de
mieux se comprendre et développer la
convivialité. Il est à noter aussi que le
cinéma s’est emparé tout récemment
du thème de la surdité avec Marie Heur-
tin, Avis de Mistral, La famille Bélier…
Souvent ignorées dans la vie de tous
les jours, les difficultés rencontrées par
les personnes sourdes ou devenues
sourdes avant l’acquisition du langage
éclairent les limites de fonctionnement
de notre culture fondée sur l’écrit, ce qui
implique la maîtrise de la lecture. La
langue des signes, entre interlocuteurs
qui la connaissent, contourne les insuffi-
sances de l’oralité.
Il ne s’agit pas de repérer un handi-
cap volontairement ignoré jusqu’à main-
tenant par le commun la différence fait
toujours peur- mais de montrer que les
pratiques sociales s’enrichissent et s’hu-
manisent par la présentation de la
langue des signes. Que l’Education Na-
tionale et la formation professionnelle
s’en soient saisies, conforte la protection
sociale dans ses visées humanistes au-
delà du fonctionnement administratif.
A l’apostrophe biblique « Que celui
qui a des oreilles pour entendre, qu’il
entende », la protection sociale aujour-
d’hui propose qu’en apprenant la langue
des signes, chacun soit vigilant au sens
des signes de notre temps pour grandir
en humanité. Ce sera le souhait de Noël
de l’URCEAS pour 2014.
Paul WALLEZ,
Président de l’URCEAS
Sourds
Promouvoir la langue des signes
La langue des signes française (LSF) est un outil incontournable pour la
communication avec les personnes sourdes ou devenues sourdes avant lac-
quisition du langage oral. Basé à Capinghem, sur le site dHumanicité, le
réseau Sourds et Santé Nord Pas-de-Calais en témoigne.
1/1000 de
la population
française
...
interprète. Elle a réussi son bac
C et est actuellement ensei-
gnante de LSF et chercheur à lUniver-
sité catholique de Lille. Maintenant
mère de deux enfants sourds, elle a
opté pour le bilinguisme à lécole. « Je
me suis demandée comment jallais les
éduquer. Jai pris rendez
vous avec un ORL qui ma
proposé de les soigner, de
leur poser un implant co-
chléaire, jai refusé. Beau-
coup de parents qui sont
eux-mêmes entendants
(c'est-à-dire dans 95% des
cas) nimaginent pas que
leurs enfants puissent communiquer
autrement quen Français oral, or lap-
prentissage prend une énergie énorme,
neuf heures dorthophonie par se-
maine. Par contre un enfant peut sans
difficulté acquérir une langue visuelle
telle que la LSF.
Un travail de recherche mené actuelle-
ment par le réseau Sourds et Santé,
dans le cadre dun Projet Hospitalier
de Recherche Clinique, semble mon-
trer une concomitance entre la précoci-
de lapprentissage de la LSF et
linsertion ultérieure dans la société.
Par ailleurs une analyse sur le recrute-
ment des sourds du réseau, réalisée en
2013, révèle que 38% des consultants
ne maîtrisent suffisamment ni la langue
des signes ni le français et nécessitent
pour consulter le recours à un intermé-
diateur sourd qui va adapter le niveau
de la langue pratiquée à leur niveau
linguistique. Ce pourcentage était de
34% en 2007.
« Ma conviction, cest quil faut les
deux modalités, reprend le Docteur
Drion : apprendre le français et utiliser
les techniques de rééducation mais
aussi apprendre la langue des signes. Il
est toujours préférable dêtre bilingue.
Le problème pour ceux qui ont eu une
éducation uniquement dans loral,
même sils sont brillants, cest que,
passée ladolescence, vers 18-20 ans,
ils ont une appétence pour la langue
des signes, qui représente pour eux une
libération, mais lapprenant
tard, ils restent des locu-
teurs médiocres. » Pour lui,
laisser un petit élève sourd
dans une classe denten-
dants, coupé de tout lien
avec le monde des sourds,
sous prétexte quil risque-
rait de se mettre à signer
vouloir communiquer en LSF) consti-
tue une erreur fondamentale.
Depuis 2005, « La langue des signes
française est reconnue comme une
langue à part entière. Tout élève con-
cerné doit pouvoir recevoir un ensei-
gnement de la langue des signes fran-
çaise. Le Conseil supérieur de l'éduca-
tion veille à favoriser son enseigne-
ment. Il est tenu régulièrement informé
des conditions de son évaluation. Elle
peut être choisie comme épreuve op-
tionnelle aux examens et concours, y
compris ceux de la forma-
tion professionnelle. Sa
diffusion dans l'administra-
tion est facilitée. »
A Faches-Thumesnil, en
lien avec lIRPA de Ron-
chin, lassociation des pa-
rents denfants sourds
APES Nord-Pas de Calais a
créé deux classes LSF multi
-niveaux : maternelle et primaire avec
enseignement en LSF et de la LSF.
Lécole est gérée par le Ministère de la
santé. Des soins et des orthophonistes
sont obligatoires. Aujourdhui faute
deffectifs, une des classes a du fermer.
Quen est-il de la poursuite au collège
et au lycée ? Lexemple de Toulouse
en fait rêver plus dun. Pour San-
drine, « cest une question de mentali-
té. Là-bas dans le cadre de lEducation
nationale, plus de cent jeunes sourds
sont scolarisés, il y a seize enseignants
sourds diplômés, et lon peut faire un
parcours en LSF, de la maternelle à
luniversité. Ici il y a une approche
médicale qui me gêne, poursuit-elle,
lire sur les lèvres, cest fatigant, alors
quil y a des sous-titres à la TV et au
cinéma. Dans la vie on na pas besoin
de sexprimer oralement du matin au
soir ! ».
En règle générale, les études et linser-
tion professionnelle demeurent un véri-
table parcours du combattant pour les
sourds. Cela suppose une motivation
sans faille, le recours à des interprètes
formés en langue des signes et un mi-
nimum de compréhension de la part de
leurs interlocuteurs entendants, notam-
ment lors des stages professionnels.
Ainsi Jennifer Semail, 28 ans est infir-
mière. Née sourde de parents sourds,
biberonnée à la langue des signes, elle
est aussi appareillée depuis lâge de
deux ans. Elle entend quand
on sadresse à elle bien en
face et quelle peut aussi
lire sur les lèvres. Après un
cursus entre établissements
spécialisés et intégration
scolaire en milieu ordinaire,
elle a obtenu le diplôme
dEtat et un poste à l
EHPAD Saint François de
Sales à Capinghem, qui accueille des
résidents âgés. Cet établissement de-
vrait, à terme, accueillir 50% de sourds
locuteurs de la langue des signes. Ils
sont actuellement 14. Lors du jury de
recrutement, quand on lui a demandé
« Et si lon ne vous prend pas ? » Elle
a répondu avec aplomb « Cest vous
qui le regretterez ». Dans cet EHPAD,
lengagement de personnels maîtrisant
la LSF est primordial, quils soient
sourds ou non.
Face aux difficultés rencontrées par les
personnes sourdes en matière de pré-
vention et daccès aux soins, des
centres hospitaliers, dans une quin-
zaine de régions françaises, ont mis en
place des dispositifs pour y répondre.
Cest le cas du Réseau Sourds et Santé
Nord-Pas de Calais dans le giron du
Groupement des Hôpitaux de lInstitut
catholique de Lille (GHICL). Ses acti-
vités et perspectives ont été présentées
lors de lassemblée générale, le 20
novembre dernier, dans ses nouveaux
locaux, avec participation dinterprètes
français-LSF. Outre laccom-
pagnement des patients en
Le choix de la
LSF à lécole
...
Un parcours
du combattant
...
Plaquette du Bureau de Coordination des associations de Devenus Sourds et malentendants
consultation auprès de quelques
750 professionnels de santé, le
réseau mène des actions de prévention
et déducation : Il y a eu en 2013 des
ateliers culinaires en LSF, sur finance-
ment du Fonds Français Alimentation
Santé, avec des adultes de la Maison
des sourds dArras et auprès de jeunes
sourds du CRESDA de
Pont à Marcq qui ont en-
suite pris en charge un re-
pas pour les personnes
âgées de lEHPAD Saint
François de Sales. Des ate-
liers Sexualité ont égale-
ment été organisés au
CRESDA et au CEJS dAr-
ras en partenariat avec le
Planning familial. Le travail des ate-
liers se décline ensuite en supports
pédagogiques en LSF : un DVD sur la
sexualité qui sera diffusé aux équipes
éducatives via internet, un projet de
vidéos culinaires avec lassociation
Signes de Sens. Le seau sest aussi
associé à une campagne de dépistage
du cancer du lon lancée avec par le
service gastroentérologique de Saint
Philibert avec Aire Cancer et lADCN
auprès des 50-75 ans. Grâce à une ani-
mation théâtrale sur le sujet, onze parti-
cipants sourds ont pu y participer, par-
mi 500 entendants.
Le réseau intervient aussi auprès des
instituts de formation en soins infir-
miers pour sensibiliser les profession-
nels de san à la prise en charge des
patients sourds à Dunkerque, Lille
Armentières, Valenciennes.
Depuis 2008, lIFsanté de lInstitut
catholique de Lille a ouvert une forma-
tion au diplôme dEtat daide soignant
accessible aux sourds qui propose un
accompagnement LSF pour la prépara-
tion des concours, la présence dun
interprète au moment du concours et
lors des stages : onze personnes ont
suivi cette formation depuis six ans.
Neuf dentre elles ont obtenu le di-
plôme avec succès. « Cest la première
fois que je pouvais entrer dans une
formation où je pouvais avoir toutes les
informations. » explique un jeune
homme. « Avant, on nous disait que
cétait impossible ». Lune des préoc-
cupations du réseau est de
trouver les moyens de déve-
lopper laccès aux études
dans dautres métiers. Selon
une circulaire du ministère
de la Santé « désormais ce
nest plus au patient de
sadapter à la langue des
professionnels, mais cest à
léquipe qui la en charge de
sadapter à ses capacités de communi-
cation. » Aussi les professionnels en-
tendants ont-ils intérêt à apprendre la
LSF. LUniversité catholique de Lille,
propose un certificat dinitiation à la
LSF et à la découverte du monde des
sourds, 100 heures de formation sur
trois ans. Cette initiative intergénéra-
tionnelle intéresse les étudiants, les
salariés, sourds ou non, jeunes et vieux,
qui apprennent ensemble. Quatre cent
personnes depuis trois ans ont suivi
cette initiation. Un projet dart thérapie
va voir le jour quand les financements
seront bouclés.
Le réseau est engagé également dans
un projet hospitalier de recherche cli-
nique MMS-LS, mené sur trois villes,
Lille, Rennes et Marseille depuis
2010 : Il sagit dadapter en LSF un
test de dépistage des troubles cognitifs
(Alzheimer, etc), le MMS (Mini mental
state examination) à diffuser au monde
médical. Outre son intérêt clinique,
cette étude sur plusieurs villes apporte
des éléments sur lhétérogénéité duti-
lisation de la langue des signes, selon
les différences de scolarité, culture,
situation économique, et environne-
ment familial rencontrés. Un autre pro-
jet de formation-recherche, de niveau
européen, celui-là, est dans les cartons
du réseau : un projet Interreg est en
cours décriture, qui devrait permettre
de développer trois axes de travail avec
des partenaires originaires de pays
dEurope du Nord-Ouest : recherche,
formation et accès aux soins.
...
Le réseau Sourds et Santé Nord-Pas de Calais
Le réseau est anipar une équipe pluridisciplinaire qui intervient en langue des signes
française : Un médecin qui consulte directement en Langue des Signes, des médiateurs
(sourds) qui accueillent, informent, accompagnent et adaptent la communication à la cul-
ture et la Langue des Signes du patient, des interprètes français-LSF pour les consultations
de professionnels de santé qui ne pratiquent pas la LSF. Des travailleurs sociaux qui re-
çoivent directement en LSF. Des psychologues qui consultent directement en LSF. Une
secrétaire bilingue français-LSF. Un expert linguisitique, formateur en LSF Une coordina-
trice des programmes déducation à la santé en LSF. Le réseau "Sourds et Santé" associe
le Groupe Hospitalier de lInstitut Catholique de Lille, le Centre Hospitalier dArras, le Centre Hospitalier de Dun-
kerque, le Centre Hospitalier de Valenciennes, lURMEL, lassociation Sourdmédia, le service dinterprètes VIA et la
Fédération Nationale des Sourds de France. dans chacun des hôpitaux partenaires, les sourds disposent de perma-
nences avec accueil en LSF, de consultations de médecins spécialistes avec interprète français-LSF.
www.ghicl.fr/patients-usagers/accueil-personnes-sourdes.asp
Sensibiliser
les
professionnels
Sandrine Machu
70 Boulevard Vauban
59 000 Lille
Tél: 03 20 54 47 59
www.urceas.org
Directeur de la publication:
Paul Wallez
Rédaction: Régis Verley,
Anne Bourgois, Gilbert Delannoy
Comment parler à un malentendant ou devenu-sourd ?
Sourds et malentendants : Définitions
Sourd :
Les personnes n'ayant pas de connaissance particulière sur l'audition et la surdité se représentent souvent les choses de
manière binaire : entendre parfaitement ou ne rien entendre. En réalité, l'audition est une fonction qui peut être plus ou
moins altérée et il existe différents degrés de surdité (légère, moyenne, sévère, profonde, totale).
Le terme « sourd » est souvent utilisé pour désigner les personnes porteuses de surdité totale ou profonde, voire sévère,
congénitale ou apparue dans la petite enfance, quand se construit le langage. (…)
Aujourd'hui, les progrès de l'audioprothèse, la technologie des implants cochléaires, et le développement d'accompa-
gnements spécialisés (orthophonie, pédagogie adaptée, etc.) permettent un choix plus large aux personnes quant au
mode de communication qu'ils souhaitent développer (langue orale, langue des signes, bilinguisme).
Le terme « sourd » peut enfin accompagner un sentiment identitaire, celui d'appartenir à la communauté sourde, la
communauté des sourds signants. Le mot « sourd » est parfois écrit avec un S majuscule, ce qui reflète ce choix identi-
taire.
Malentendant :
Le terme « malentendant » souligne que l'audition de la personne concernée, bien qu'incomplète, conserve une certaine
fonctionnalité. Le mot « malentendant » convient ainsi à la désignation des personnes présentant des déficiences audi-
tives légères ou moyennes voire sévères, sans préjuger de l'âge d'apparition de la surdité.
Des attitudes « politiquement correctes » de la part de personnes peu averties se traduisent parfois par l'emploi de ce
terme pour désigner des personnes dont la surdité est plus importante (sévère, profonde, totale). Un implicite associé
au terme « malentendant » est que les personnes malentendantes, à la différence des sourds, utiliseraient la langue par-
lée. (…)
Les « devenus sourds » :
Le terme « devenu sourd » est mis en avant par les personnes qui, quel que soit le degré de surdité, ont connu une vie
d'entendant puis ont perdu l'audition du fait de l'âge, d'une maladie ou d'un accident. Ils ne sont pas concernés par les
problématiques liées à l'apprentissage d'une langue et d'un mode de communication, ayant initialement veloppé la
langue parlée, en tant qu'entendants. Leurs questions peuvent donc différer sur certains points. (…)
www.surdi.info
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1. Ne lui parlez pas depuis une autre pièce, ni en lui tournant le dos.
2. Attirez doucement l'attention de la personne avant de lui parler.
3. Placez-vous en face de lui, à sa hauteur si possible. Veillez à ce
que vos lèvres soient visibles.
4. Ne cachez pas votre bouche. Ne baissez pas votre tête.
5. Ne soyez pas à contre-jour. Veillez à ce que la lumière ne l'éblouisse
pas.
6. Réduisez les bruits de fond. Parlez à voix égale et naturelle.
7. Ne vous énervez pas... Ne criez pas : cela déforme l'articulation et
stresse votre interlocuteur.
8. Ne répétez pas dix fois les mêmes mots : n'oubliez pas qu'il doit faire
un effort quand il est fatigué. Ecrivez si c'est difficile.
9. Et souvenez-vous : vos mains, votre visage, vos gestes, tout votre
corps parle.
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