s’excuser, conseiller…). On manifeste ainsi clairement que ces inventaires renvoient à
l’expérience communicationnelle des locuteurs natifs, puisque ces catégories ne sont pas
universelles et peuvent varier d’une communauté de communication à l’autre. Ces varia-
tions ethnolinguistiques seront explicitées, dans le cadre de l’enseignement, si nécessaire ;
•les réalisations verbales correspondant à ces intentions de communication. On a retenu
celles qui sont interprétables hors de contextes spécifiques, en ce sens qu’elles renvoient
de manière consensuelle à une intention identifiable : chacun sait que je vous prie de
fermer la porte n’est pas une prière ou un conseil, mais une demande de faire exprimée
de manière indirecte. On s’est limité à ces réalisations rituelles ou quasi-formulaires ;
•la prise en compte de l’existant, en particulier de Un niveau-seuil et des niveaux déjà
réalisés pour d’autres langues.
Inventaire par notions générales
Dans les niveaux-seuils, on avait cherché à créer des catégories de description de la langue
qui soient en accord avec le caractère fondamentalement sémantique des actes de parole. On
y a donc utilisé la catégorie de notion pour décrire les régularités de la langue. Ce point de
vue descriptif était censé être proche des apprenants/utilisateurs, car pour eux ce qui est
important est le sens qu’ils veulent exprimer ou comprendre.
Cet inventaire reprend, dans son principe, celui de Un niveau-seuil, et ceux du Threshold
Level et du Vantage Level. On a donc conservé cette catégorie, bien qu’à l’évidence, elle ne
soit pas en mesure de permettre la description de toutes les régularités de la langue perti-
nentes pour l’apprentissage et que sa diffusion en linguistique soit aujourd’hui faible.
Si le terme de notion et la dénomination de notions générales ont été conservés, c’est sur-
tout parce qu’il s’agit de catégories sémantiques renvoyant à des concepts et des notions (ou
recouvertes par des notions) assez larges pour être présumées communes à la diversité des
langues concernées par le Cadre et aux domaines d’expérience, conceptuels et référentiels
de leurs locuteurs. Elles se prêtent à inventaires, regroupements et classifications lexicales.
Ce premier niveau, à base sémantique (concepts et notions), de spécification du lexique
assure de plus l’articulation avec les fonctions et la partie sémantique de la grammaire. En
effet, certaines notions recouvrent ou rejoignent des catégories énonciatives (deixis, temps,
personne) ou des opérations énonciatives (détermination, qualification, quantification), qui
dépassent le cadre strictement lexical et se trouvent croisées avec des catégories pragma-
tiques et des catégories grammaticales. D’autre part, à des notions générales correspondent
à la fois des mots ou expressions de la langue (hyperonymes, termes génériques, etc.),
jouant un rôle essentiel d’anaphoriques dans la compréhension et la production de textes, et
des formes linguistiques servant à exprimer des relations logiques ou à structurer une argu-
mentation. De ce strict point de vue pratique, l’entrée dans la matière verbale par des notions
générales est d’une utilité majeure pour les utilisateurs, qu’ils s’inscrivent ou non dans une
approche notionnelle-fonctionnelle.
Inventaire par catégories morpho-syntaxiques et structures d’énoncés : la grammaire
Cet inventaire, dans son principe, sa structure et le détail de son contenu, diffère partielle-
ment des instruments antérieurs (Un niveau-seuil, Threshold Level, Vantage Level…), dont
il s’est cependant inspiré en partie. Il recense les structures syntaxiques et morpho-
syntaxiques de base, sans reprendre les descriptions ou explications fournies par les gram-
maires de référence et les analyses linguistiques, qui sont accessibles ailleurs.
Mais cet inventaire, ajusté aux compétences communicatives et aux moyens linguistiques
globalement spécifiés par le niveau B2, opère forcément des choix quant aux catégories et à
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CHAPITRE 1 : STRUCTURE DU NIVEAU B2 POUR LE FRANÇAIS