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(9) Montrer que, pour tout fdans P,kfk ≤
supt∈R|f(t)|.
L’espace Pn’est pas complet. On ne cherchera pas à le
compléter.
(10) Pour fet gdans Pon définit f×gpar f×g(x) = Mt{f(x−
t)g(t)}. Montrer qu’alors f×gest pre.per., que f×g=g×f,
que (f×g)×h=f×(g×h).
(11) Montrer que la famille (eν)ν∈Rforme un système
orthonormé dans P.
(12) En déduire que Pn’est pas séparable.
Pour fdans Ples coefficients de Fourier gé-
néralisés de fsont
cν=hf, eνi, ν ∈R.
(13) Montrer que pour tout ε > 0, l’ensemble des
νtels que |cν|> ε est fini. En conclure que
{ν∈R|cν6= 0}est un ensemble fini ou dé-
nombrable, ν1,ν2, . . ., νk, . . . La série
X
k
cνkeνk
s’appelle la série de Fourier généralisée de f.
Le reste de ce problème vise à montrer le ré-
sultat suivant :
Pour tout fdans P, la série de Fourier
généralisée de fconverge, au sens de la
norme k·k sur P, vers f.
(14) Montrer qu’il suffit de montrer l’égalité de Par-
seval
(∗)kfk2=X
k|cνk|2.
Pour f:R→Con pose
f∗(x) = f(−x),∀x∈R.
(15) Montrer que si f∈Palors f∗∈P, que (f∗)∗=f,
(f×g)∗=g∗×f∗,f×g∗(0) = hf, gi,hf∗, g∗i=hf, gi.
Une fonction fest dite symétrique si f∗=f.
(16) Déduire des formules ci-dessus, que les produits
scalaires hf, gisont réels lorsque fet gsont sy-
métriques.
(17) Montrer que toute fonction fde Ps’écrit de
manière unique f=f1+if2où f1et f2sont
symétriques.
(18) Montrer en outre que (pour tout ν∈R)
kfk2=kf1k2+kf2k2,et
|hf, eνi|2=|hf1, eνi|2+|hf2, eνi|2.
(19) En déduire qu’il suffit de démontrer (∗) pour f
symétrique.
Dans la suite de ce problème on fixe un élé-
ment asymétrique de P. On définit alors un
opérateur A:P→Ppar la formule
Ah =a×h.
(20) Pour tout xdans R, interpréter Ah(x)comme
un produit scalaire. En déduire que |Ah(x)| ≤
kakkhket a fortiori que kAhk≤kakkhk. En
conclure que Aest un opérateur linéaire conti-
nue.
(21) Montrer que Aest un opérateur symétrique (les formules des
questions 10 et 15 peuvent être utiles).
(22) Vous allez établir que Aest un opérateur compact : mieux, de
toute suite (hn)n∈Nde Pbornée pour k·k, vous allez trouver
une sous-suite de (Ahn)n∈Nuniformément convergente.
Pour sdans Ron notera asla fonction x7→ a(−s+x). On
fixe aussi un sous-ensemble R ⊂ Rdénombrable et dense.
(a) Montrer l’existence d’une suite extraite (hφ(n))n∈Ntel
que, pour tout x∈ R, la suite (hhφ(n), axi)n∈Nconverge.
(b) En supposant que la suite de fonctions (Ahφ(n))n∈N
ne converge pas uniformément, montrer l’existence d’un
ε0>0, d’une suite de réels (xk)k∈Net de deux suites
d’entiers (nk)k∈Net (mk)k∈Ntendant vers +∞tels que
Ahφ(nk)(xk)−Ahφ(mk)(xk)
> ε0,∀k∈N.
Démontrer que cette dernière inégalité est équivalente à
hhφ(nk)−hφ(mk), axki
> ε0.
(c) En utilisant la continuité uniforme de a, montrer que l’on
peut supposer de plus que, pour tout k,xkappartient à
R.
(d) Par la deuxième définition des fonctions pre.per., quitte
à extraire une sous-suite, on supposera qu’en outre la
suite (axk)k∈Nconverge uniformément. Montrer qu’alors
la suite (hhφ(nk)−hφ(mk), axki)k∈Ntend vers 0en contra-
diction avec l’hypothèse faite.
(23) Expliquer pourquoi il est possible d’appliquer le théorème
de diagonalisation des opérateurs compacts autoadjoints à la
transformation A.
(24) Soient alors (µk)la suite (finie ou dénombrable)
des valeurs propres de Aet (φk)une suite or-
thonormée de vecteurs propres (cette suite n’est
pas unique s’il y a des valeurs propres multiples).
Pour tout gdans Pon a donc l’égalité
Ag =X
k
µkhg, φkiφk,
au sens où la série converge vers Ag pour la
norme k·k sur P. En utilisant la question 20
montrer que cette série converge uniformément
(vers Ag donc).
(25) Montrer que Aa(0) = kak2, que µkφk(0) =
hφk, aiet en conclure que kak2=Pk|ha, φki|2.
La conclusion viendra maintenant du fait, dé-
montré dans les questions suivantes, que l’on
peut toujours faire en sorte que les fonctions
propres φksont dans la famille (eν)ν∈R.
(26) Pour ξ∈Rsoit Uξl’opérateur P→Pdéfini par
Uξf(x) = f(x+ξ). Montrer que les opérateurs
Uξcommutent deux à deux, commutent avec A,
qu’ils sont unitaires (c’est-à-dire isométriques)
et que, pour tout f∈Pet toute suite (ξn)n∈N
convergeant vers ξ, la suite (Uξnf)n∈Nconverge
vers Uξf. Montrer aussi que UξUξ0=Uξ+ξ0.
(27) Si (Uξ)ξ∈Rest une famille continue d’opérateurs unitaires
d’un espace de Hilbert Hde dimension finie telle que, pour
tous ξet ξ0,UξUξ0=Uξ+ξ0et, pour tout v∈H, la fonction
R→H|ξ7→ Uξvest continue, montrer qu’il existe une base
orthonormée (v`)de vecteurs propres et que, pour tout `, il
existe ω`∈Rtel que Uξv`=eiωlξvl.
(28) En déduire que l’on peut choisir tous les vecteurs
propres de Aparmi les éléments de (eν)ν∈R.