FICHE D’INFORMATION
Dans un secteur touristique en plein essor, les dépenses en Afrique de l’Est ont progressé à
un rythme inférieur de 25 % par rapport à d’autres pays d’Afrique subsaharienne depuis
l’intensification des actes de piraterie.
Pêche
Dans de nombreux pays d’Afrique de l’Est, l’industrie de la pêche est un pilier de l’économie.
Sur les deux dernières décennies, elle a représenté respectivement plus de 90 % et environ
20 % des exportations totales de marchandises des Seychelles et de Madagascar.
Depuis 2005, plus de 100 détournements ont eu lieu dans des zones où l’industrie de la pêche
opère traditionnellement. Au moins 44 bateaux de pêche ont été détournés et certains sont
toujours aux mains des pirates.
Les bateaux de pêche sont d’un intérêt particulier pour les pirates, qui peuvent les utiliser
comme ravitailleurs et bases flottantes à partir desquels ils peuvent lancer d’autres attaques.
Les prises de thon ont chuté de 26,8 % par an dans les zones touchées par la piraterie.
Au moins 234 pêcheurs se trouvaient à bord des navires qui ont été coulés ou détournés
depuis mai 2012.
Instaurer un nouveau dialogue politique
L’écart spectaculaire entre les revenus dont bénéficient les pirates et le coût global de la
piraterie constitue une justification majeure pour pousser la communauté internationale à
soutenir les autorités de la République fédérale de Somalie.
On estime le coût des opérations militaires internationales en 2011 à au moins 1,27 milliard de
dollars.
L’utilisation de gardes armés a considérablement augmenté ces dernières années. On estime
actuellement qu’entre 40 et 50 % des 40 000 navires qui sillonnent la zone en ont recrutés.
Si le déploiement à grande échelle de navires de guerre a permis de réduire le nombre
d’attaques, ce type d’intervention n’est efficace que pendant la durée de son déploiement mais
peut s’avérer une solution coûteuse et difficilement viable à long terme.
La solution au problème de la piraterie en Somalie est avant tout politique.
Des interventions efficaces et durables à long terme exigeront de recentrer l’attention sur les
« facilitateurs» de la piraterie plutôt que sur les auteurs eux-mêmes.
La solution à la piraterie au large de la Corne de l’Afrique ne peut être dissociée de la
construction d’un État somalien viable tant au niveau central que local.
Le rapport préconise la négociation d’un contrat politique entre les parties prenantes locales et
le gouvernement central. Il requiert que ces parties se dotent d’une représentation politique afin
(i) que leurs intérêts puissent être correctement défendus, et (ii) qu’ils puissent être tenus
responsables des progrès en faveur de l’élimination de la piraterie.
Assurer la sécurité est un mandat du gouvernement central, mais celui-ci peut s’appuyer sur la
participation des communautés locales.
La répartition des ressources est une dimension essentielle de la construction de l’État
somalien.
Pour mener la Somalie sur la voie d’un développement économique sans piraterie, il est
indispensable d’investir dans les infrastructures et l’emploi et de soutenir les secteurs porteurs.