LES PIRATES de SOMALIE

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FICHE D’INFORMATION
LES PIRATES de SOMALIE :
éliminer la menace,
reconstruire la nation
La piraterie en Somalie
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Depuis le premier détournement connu en avril 2005, 149 navires auraient fait l’objet d’une
demande de rançon, pour un total estimé entre 315 et 385 millions de dollars.
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Les pirates somaliens sévissent sur une zone de quelque 4 millions de kilomètres carrés,
qui s’étend bien au-delà des eaux territoriales somaliennes.
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Jusqu’à 3 741 membres d’équipage de 125 nationalités différentes ont été capturés par
des pirates somaliens. Certains sont restés en captivité jusqu’à 3 ans.
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Ces attaques auraient fait entre 82 et 97 victimes.
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En comparaison avec les pays qui font du commerce par d’autres voies maritimes, les
routes qui traversent la mer d’Arabie ont vu le volume annuel de leurs échanges chuter de
7,4 %, soit le même effet qu’entraînerait une taxe supplémentaire sur les biens de 1,1 %
sur toutes les cargaisons transitant par la zone où opèrent les pirates somaliens.
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La piraterie somalienne impose une taxe lourde et occulte sur le commerce mondial, avec
une perte annuelle estimée à environ 18 milliards de dollars pour l’économie mondiale, un
montant qui éclipse les quelque 53 millions de dollars de rançon payés en moyenne
chaque année depuis 2005.
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Les pirates somaliens peuvent bénéficier d’un important réseau de soutien, y compris de la
part de fonctionnaires, d’hommes d’affaires, de chefs et membres de clan, de milices, de
chefs religieux et de membres des communautés locales.
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Les fournisseurs de nourriture et de khat, les miliciens et les intermédiaires qui assurent le
déplacement et le blanchiment du produit des rançons peuvent appliquer des marges
importantes sur leurs produits et services.
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On estime que les commanditaires et instigateurs des affaires de piraterie en Somalie se
partagent de 70 à 86 % du butin de la piraterie avec leurs complices, sans le soutien
desquels l’ancrage des bateaux détournés ne serait pas possible.
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La région affectée par la piraterie somalienne est l’une des plus pauvres au monde ; aussi la
piraterie affecte-t-elle de manière disproportionnée les pays à faible revenu.
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Les importations tout comme les exportations des pays à faible revenu sont affectées par la
piraterie, qui touche environ 25 % de leurs échanges commerciaux.
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La piraterie somalienne est exceptionnelle par son ampleur, son étendue géographique et
sa violence qui a créé une anxiété considérable.
Tourisme
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Le nombre de visites dans les pays côtiers d’Afrique de l’Est touchés par la piraterie a chuté
de presque 6,5 % par rapport au nombre de visites dans d’autres pays.
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Dans un secteur touristique en plein essor, les dépenses en Afrique de l’Est ont progressé à
un rythme inférieur de 25 % par rapport à d’autres pays d’Afrique subsaharienne depuis
l’intensification des actes de piraterie.
Pêche
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Dans de nombreux pays d’Afrique de l’Est, l’industrie de la pêche est un pilier de l’économie.
Sur les deux dernières décennies, elle a représenté respectivement plus de 90 % et environ
20 % des exportations totales de marchandises des Seychelles et de Madagascar.
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Depuis 2005, plus de 100 détournements ont eu lieu dans des zones où l’industrie de la pêche
opère traditionnellement. Au moins 44 bateaux de pêche ont été détournés et certains sont
toujours aux mains des pirates.
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Les bateaux de pêche sont d’un intérêt particulier pour les pirates, qui peuvent les utiliser
comme ravitailleurs et bases flottantes à partir desquels ils peuvent lancer d’autres attaques.
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Les prises de thon ont chuté de 26,8 % par an dans les zones touchées par la piraterie.
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Au moins 234 pêcheurs se trouvaient à bord des navires qui ont été coulés ou détournés
depuis mai 2012.
Instaurer un nouveau dialogue politique
L’écart spectaculaire entre les revenus dont bénéficient les pirates et le coût global de la
piraterie constitue une justification majeure pour pousser la communauté internationale à
soutenir les autorités de la République fédérale de Somalie.
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On estime le coût des opérations militaires internationales en 2011 à au moins 1,27 milliard de
dollars.
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L’utilisation de gardes armés a considérablement augmenté ces dernières années. On estime
actuellement qu’entre 40 et 50 % des 40 000 navires qui sillonnent la zone en ont recrutés.
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Si le déploiement à grande échelle de navires de guerre a permis de réduire le nombre
d’attaques, ce type d’intervention n’est efficace que pendant la durée de son déploiement mais
peut s’avérer une solution coûteuse et difficilement viable à long terme.
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La solution au problème de la piraterie en Somalie est avant tout politique.
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Des interventions efficaces et durables à long terme exigeront de recentrer l’attention sur les
« facilitateurs» de la piraterie plutôt que sur les auteurs eux-mêmes.
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La solution à la piraterie au large de la Corne de l’Afrique ne peut être dissociée de la
construction d’un État somalien viable tant au niveau central que local.
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Le rapport préconise la négociation d’un contrat politique entre les parties prenantes locales et
le gouvernement central. Il requiert que ces parties se dotent d’une représentation politique afin
(i) que leurs intérêts puissent être correctement défendus, et (ii) qu’ils puissent être tenus
responsables des progrès en faveur de l’élimination de la piraterie.
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Assurer la sécurité est un mandat du gouvernement central, mais celui-ci peut s’appuyer sur la
participation des communautés locales.
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La répartition des ressources est une dimension essentielle de la construction de l’État
somalien.
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Pour mener la Somalie sur la voie d’un développement économique sans piraterie, il est
indispensable d’investir dans les infrastructures et l’emploi et de soutenir les secteurs porteurs.
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La bonne gouvernance et le développement des capacités du secteur public sont à la base de
toute stratégie de lutte contre la piraterie en Somalie.
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La communauté internationale pourrait apporter son soutien au gouvernement de la République
fédérale de Somalie par le biais de trois instruments : les partenariats, le partage de
connaissances et les finances.
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Les mesures de coercition et les projets de développement doivent être conçus et exécutés en
incluant la communauté politique locale au sens large.
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Figure 3 :
Estimation du coût annuel de la
piraterie (en dollars)
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Figure 3.2: Annual
visitors to SSA
SSA countries not
affected by Somlai
piracy
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SSA countries
affected by Somlai
piracy
Source: UNWTO
2012
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