PE 233.021 2/4 DT\388297FR.doc
Introduction
Bien qu’il existe un consensus généralisé pour condamner la contrefaçon et la piraterie, il semble
nécessaire de rappeler le coût social, économique, pour l’innovation et la santé publique de ces
activités criminelles. Pour ne prendre qu’un exemple, le marché mondial d’enregistrements sonores
piratés est estimé à 4,5 milliards de dollars, ce qui représente une perte de ventes pour l’industrie
européenne d’environ 2 milliards d’euro. La perte annuelle d’investissements dans l’économie
européenne en découlant est estimée à 200 ou 250 millions d’euro, sans compter les pertes de
recettes fiscales, d’emplois et de contributions sociales.
De surcroît, la contrefaçon et la piraterie nuisent à la créativité et l’innovation qui doivent être la
force motrice de l’économie européenne. Elles portent préjudice aux petites et moyennes entreprises
créatrices d’emplois et d’idées innovatrices car les fabricants de contrefaçons profitent des
investissements faits par l’industrie légitime dans la recherche et le développement de nouveaux
produits et dans la publicité. De plus, ils paient peu ou pas d’impôts et de contributions sociales,
portant ainsi atteinte aux ressources fiscales des pouvoirs publics.
Ces activités comportent de grave risques pour la sécurité et la santé humaine. En effet, il existe sur
le marché des contrefaçons des pièces de rechange pour voitures et aéronefs, des jouets, des produits
pharmaceutiques, qui peuvent comporter un danger mortel pour le consommateur.
Non seulement la contrefaçon et la piraterie sont en elles-mêmes des activités illicites, mais elles
s’insèrent dans un cadre plus large de criminalité organisée où l’on est confronté par le trafic de la
drogue, le blanchiment d’argent, le terrorisme et la violation de la législation sociale et du droit de
travail (p.e. travail au noir).
Tandis que les autorités douanières procèdent à des saisis de produits illégaux aux frontières
extérieures de l’Union, elles restent plus ou moins impuissantes une fois que de tels produits sont
entrés dans l'Union européenne ou quand ils ont été fabriqués dans un Etat membre. En outre, il
existe un large degré de tolérance en ce qui concerne le phénomène de la contrefaçon et de la
piraterie dans le marché intérieur. En général, le public traite la piraterie et la contrefaçon à la légère,
considérant que les seules victimes sont les grandes entreprises. Dans certains cas, la police et la
magistrature ne poursuivent pas les malfaiteurs, comprenant les distributeurs de produits illicites,
avec toute la diligence requise.
Objet du Livre vert
Le présent livre vert est destiné à permettre à la Commission d’évaluer l’impact économique de la
contrefaçon et la piraterie dans le marché intérieur, d’évaluer l’efficacité de la législation en la
matière et d’apprécier s’il est nécessaire de prendre de nouvelles initiatives au niveau
communautaire. A cette fin, le livre vert pose un certain nombre de questions avec l’intention de
lancer un large débat sur ce sujet. Votre rapporteur se réjouit de cette initiative de la Commission
aux de l'ampleur des coûts économiques et sociaux énormes des phénomènes de contrefaçon et de
piraterie.
Définition de la contrefaçon et de la piraterie
Il convient d’abord d’exclure la concurrence déloyale, comme définie par la Convention de Paris, qui
relève d’une définition spécifique, et le problème des infractions de bonne foi en matière de brevet.