Un corrigé du concours X-ENS Maths-B- (X) Filière MP
Mr : HAMANI Ahmed Mohammedia
Première partie : un théorème de Kronecker
1. Soit (an)nune suite convergente de limite let soit ε > 0.
N1Ntel que nN1,|anl| ≤ ε
2, donc
nN1,|mnl| ≤ 1
n+ 1
N11
k=0 |akl|+1
n+ 1
n
k=N1|akl| ≤ K
n+ 1 +nN1+ 1
n+ 1
ε
2K
n+ 1 +ε
2
K=1
n+ 1
N11
k=0 |akl|, or lim
n+
K
n+ 1 = 0, donc N2Ntel que nN2,K
n+ 1 ε
2.
En conclusion nmax(N1, N2),|mnl| ≤ ε
2+ε
2=ε.
Avec an= (1)n, on aura m2n=1
2n+ 1 et m2n+1 = 0, donc la suite (mn)nconverge vers 0, mais la suite
(an)ndiverge.
2. Supposons que (an)nest une suite C-convergente et soit Lsa C-limite, alors si on pose Sn=
n
k=0
ak, on
aoura nN, an=SnSn1= (n+ 1)mnnmn1, donc an
n= (1 + 1
n)mnmn1LL= 0.
3. Soit Sn=
n
k=0
(1)kkα, alors 0
n
k=1
((2k)α(2k1)α) = S2n= (1)α+
n1
k=1
((2k)α(2k+ 1)α) + (2n)α
(2n)α.
• −(2n+ 1)α
n
k=1
((2k1)α(2k)α)()2n+ 1α=S2n+1 = (1)α+
n
k=1
((2k)αα(2k+ 1)α)0.
En en déduit que nN,|Sn| ≤ nα, et par suite |mn|=|Sn|
n+ 1 nα
n=1
n1α, or α]0,1[, donc mntend
vers 0lorsque ntend vers l’infini.
4. La série cnzn
0est C-convergente, donc d’après la question 2,lim
n+
Sn(z0)
n+ 1 = 0, c’est à dire que la
suite (cnzn
0)nest C-convergente, ce qui entraine d’après la question 2, que lim
n+
cnzn
0
n= 0, donc la série
cnzn
0
nqui est de même rayon de convergence Rque cnzn
0, est convergente, ce qui exige que |z0| ≤ R.
5. (a) R= 1. Soit z0de module 1,Sn(z0) =
n+ 1 si z0= 1
1zn+1
0
1z0
si z0̸= 1
σn(z0) =
n+ 2
2si z0= 1
1
1z01zn+2
0
(n+ 1)(1 z0)si z0̸= 1
, donc F=C(0,1) − {1}, et
z0F σ(z0) = 1
1z0
(b) R= 1, et si z0=±1,S2n(z0) = α
n
k=0
z2k
0+ (α+β)
n1
k=0
z2k+1
0=(2α+β)n+α si z0= 1
βn +α si z0=1
S2n+1(z0) = S2n(z0)+(α+β)z2n+1
0=(2α+β)(n+ 1) si z0= 1
β(n+ 1) si z0=1
Donc si z0=±1,σn(z0)
nne tend pas vers 0(2α+β̸= 0 et β̸= 0), et par suite d’après la question 2,
(σn(z0))ndiverge.
Un simple calcul aboutit à F=C(0,1) − {−1,1}et z0F, σ(z0) = α+ (α+β)z0
1z2
0
.
(c) R= 1.
-si e= 1, alors Sn(1) = (1 + α)(n+ 1)
-si e̸= 1,Sn(1) = n+1+1ei(n+1)λ
1eet Sn(e) = 1e(n+1)λ
1e+α(n+ 1), donc si z0∈ {1, e},
1
Sn(z0)
nne tend pas vers 0, ce qui entraine que (σn)ndiverge.
Un calcul montre que F=C(0,1) − {1, e}et z0F, σ(z0) = 1
1z0
+α
1ez0
.
Deuxième partie : convergence au sens de Césaro
6. (a) Soit f∈ E, alors fest combinaison linéaire finie des eλ, or 1
2xx
x
eiλtdt =sin(λx)
λx si λ ̸= 0
1si λ = 0
,
donc lim
x+
1
2xx
x
eiλtdt =0si λ ̸= 0
1si λ = 0 et par combinaison linéaire lim
x+
1
2xx
x
f(t)dt existe.
• ∀α, β C,f, g ∈ E,x > 0,1
2xx
x
(αf +βg) = α1
2xx
x
f+β1
2xx
x
g, et par passage à la limite, on
obtient M(αf +g) = αM(f) + βM(g), donc f7−M(f)est linéaire.
• ∀f∈ E,x > 0,
1
2xx
x
f(t)dt≤ ∥f, donc par passage à la limite |M(f)| ≤ ∥f, d’où la
continuité de f7−M(f).
(b) Soient pR,λ1, ..., λpdes réels distincts deux à deux et α1, ..., αpdes complexes tels que t
R,
p
k=1
αkekt= 0, alors en dérivant mfois , on obtient
p
k=1
αk(k)mekt= 0, donc on a le sys-
tème m[[0, p 1]],k[[1, p]]
p
k=1
αk(λk)m= 0 qui est un système de Cramer de discriminant
V and(λ1, ..., λp)̸= 0, donc α1=... =αp= 0.
M(eλ) = 0si λ ̸= 0
1si λ = 0 , donc M(f)est la coordonnée de fdans la base (eλ)λR.
(c) • ∀λ, µ R,eλeµ=eλ+µ, donc Eest stable par produit.
• ∀f, g ∈ E,x > 0,
1
2xx
x
fg1
2|x||x|
−|x|fg=f
1
2xx
x
g
, donc par passage à la limite,
on obtient |M(fg)| ≤ ∥fM(g).
7. (a) KN(t) = 1+
N
j=1 1j
N+ 1(eijt +eijt) = 1+ 2
N+ 1
N
j=1
(N+1j)cos(jt)et le changement d’indice
N+ 1 jj, donne KN(t) = 1 + 2
N+ 1
N
j=1
jcos((N+ 1 j)t).
(b) sin t
2N
k=0
ei(N
2k)t=1
2i
N
k=1 ei(2k1N)t
2ei(2k+1N)t
2=1
2ei(1+N)t
2ei(1+N)t
2=sin N+ 1
2t.
En levant les deux membres de l’égalité précédente au carré, on obtient :
sin N+ 1
2t
sin t
2
2
=N
k=0
ei(N
2k)t2
=
2N
j=0
p+q=j
ei(Nj)t, or
Card{(p, q)[[0, N]]2/ p +q=j}=j+ 1 si j [[0, N]]
2Nj+ 1 si j [[N+ 1,2N]] , ce qui entraine que
sin N+ 1
2t
sin t
2
2
=
N
j=0
(j+ 1)ei(Nj)t+
2N
j=N+1
(2Nj+ 1)ei(Nj)t.
Le changement d’indice jNjdonne
N
j=0
(j+ 1)ei(Nj)t=
N
j=0
(Nj+ 1)eijt et le change-
ment d’indice jjN, puis j− −jdonne
2N
j=N+1
(2Nj+ 1)ei(Nj)t=
N
j=1
(Nj+ 1)eijt =
1
j=N
(N+j+ 1)eijt.
2
Ce qui donne finalement
sin N+ 1
2t
sin t
2
2
=
N
j=N
(N− |j|+ 1)eijt, d’où l’égalité
KN(t) = 1
N+ 1
sin N+ 1
2t
sin t
2
2
.
8. (a) gN(x) =
n+1
p=1
N
j=N1|j|
N+ 1eij(λpx+αp)=
=
(k1,...,kn+1)[[N,N]]n+1 1|k1|
N+ 1... 1|kn+1|
N+ 1exp(i
n+1
p=1
kpαp).eiλx.
La famille (λ1, ..., λn+1 est Qlibre, donc λ= 0 si, et seulement si k1=... =kn+1 = 0.
M(gN)est la coordonnée de gNsuivant e0, ceci correspond à λ= 0, donc c’est 1.
(b) Posons gN=cλeλcλ=1|k1|
N+ 1... 1|kn+1|
N+ 1exp(i
n+1
p=1
kpαp), alors (fgN)(x) = cλr0eλ+
n+1
j=1 ajcλei(λj+λ)x, donc la coordonnée de fgNsuivant e0est : c0r0+
n+1
j=1
ajcλj, or λ= 0 si, et seule-
ment si λ1=... =λn+1 = 0 et λ=λjsi, et seulement si kj=1et kp= 0 pour p̸=j, donc c0= 1 et
cλj=11
N+ 1ej, ce qui entraine que :
M(fgN) = r0+
n+1
j=1
aj11
N+ 1ej=r0+N
N+ 1
n+1
j=1
rj
(c) D’une part f(x) = r0+
n+1
j=1
ajejx, donc fr0+
n+1
j=1 |aj|=r0+
n+1
j=1
rj=
n+1
j=0
rj.
D’autre part d’après la question 7,KN∈ E et elle est positive, donc par stabilité de Epour le produit,
gN∈ E et positive, ce qui entraine en utilisant la question 6.c, que
N0, r0+N
N+ 1
n+1
j=1
rj=M(fgN)≤ ∥fM(gN) = f, donc en tendant Nvers +, on obtient
n+1
j=0
rj≤ ∥f.
D’où l’égalité f=
n+1
j=0
rj.
9. Soient k̸=j,mε≤ |u1+... +um| ≤ |uk+uj|+|
p/∈{k,j}
up| ≤ |uk+uj|+m2, donc |uk+uj| ≥ 2ε.
• |uk+uj|2+ukuj|2= 2(|uk|2+|uj|2) = 4, donc |ukuj|2= 4 |uk+uj|24(2 ε)2= 4εε24ε,
et par suite |ukuj| ≤ 2ε.
10. (a) Dans ce cas f=n+ 2, donc d’après la caractérisation de la borne supérieure, (xm)mRtels
que lim
m+|f(xm)|=n+ 2.
(b) Soit ε > 0, on a lim
m+|f(xm)|=n+ 2, donc NNtel que mN,|f(xm)| ≥ n+ 2 ε, et par la
question 9, on aura |ei2πxm1| ≤ 2εet j[[1, n]],|ejejxm1| ≤ 2ε, c’est à dire
lim
m+ei2πxm= 1 et lim
n+ejxm=ej
(c) lim
m+ei2πym= lim
m+ei2πxm= 0, donc lim
m+cos(2πym) = 1 et lim
m+sin(2πym) = 0, ce qui
entraine, vu l’égalité cos(2πym) = 2cos2(πym)1, que lim
m+|cos(πym)|= 1 et lim
m+|sin(πym)|= 0,
et par suite lim
m+tan(πym) = 0, or πym]π
2,π
2[, donc lim
m+(πym) = lim
m+Arctan(tan(πym)) =
0.
lim
m+ejNm= lim
m+ejxmlim
m+ejym=ej.
3
11. (a) Supposons que sup
xI|f(x)|=n+ 2, l’intervalle Iétant compact, donc x0Itel que
|f(x0)|=|1
n
j=1
ejx0+ei2πx0|=n+ 2, et par suite :
n+ 2 ≤ |1 + ei2πx0|+|
n
j=1
ejx0|≤|1 + ei2πx0|+nn+ 2, donc |1 + ei2πx0|= 2, ce| qui exige que
x0Z.
De même on a k[[1, n]],n+ 2 ≤ |1ekx0|+|
j̸=k
ejx0|+|ei2πx0|≤|1ekx0|+nn+ 2,
donc k[[1, n]],|1ekx0|= 2, ce qui exige λkx0π+ 2πZ, et puisque x0Z,λket 2πsont Qliés
pour tout k[[1, n]], donc la famille (λ1, ..., λn+1)est Qliée, ce qui contredit la Qliberté de la famille
(λ1, ..., λn+1).
(b) La question précédente entraine que la suite (xm)mn’est pas bornée et par suite aussi pour la suite
(Nm)m, donc on peut en extraire une sous-suite extraite (Nφ(m))m= (N
m)mtels que lim
m+N
m=
±∞ et j[[1, n]],lim
m+ejN
m= lim
m+ejNφ(m)=e=1.
- Les suites (ei2λjN
m)mconvergent vers 1.
12. Dans la question 11.b, on a lim
m+ejN
m= lim
m+ejN
m=1,donc on peut prendre lim
m+N
m=
+.
En prennant le conjugué dans la question 10, on obtient, (Nm)mZtel que pour tout j[[1, n]],
lim
m+ejNm=ej.
Considérons les ensembles HN={(e1p, ..., enp)/ p N},HZ={(e1p, ..., enp)/ p Z}et le
n-uplet G= (e1, ..., en).
pZ,lim
m+ej(2N
m+p)=ejpet (2N
m+p)mNà partir d’un certain rang, donc quitte à prendre
ses premiers termes dans N, on peut la considérer comme suite dans N, et par suite HZHN, c’est à dire
pZ(Nm)mNtendant vers +, tel que j[[1, n]],lim
m+ejNm=ejp.
La question 10.c, montre que GHZ, or HZHN, donc GHN, ce qui établit le théorème.
Troisième partie : valeurs d’adhérence aux points de C-convergence
13. (a) Si x
π=p
qpq= 1, alors Snprend les seules valeurs S0, S1, ..., S2q1, donc L(eix) = {S0, S1, ..., S2q1}.
Si x
π/Q, alors (x, π)est libre sur Q, donc d’après le théorème de Kronecker θR(Nm)mN
tendant vers +tels que lim
m+eiNmx=e, donc θR,1e
1eix est une valeur d’adhérence de
einx.
-Réciproquement Soit lune valeur d’adhérence de einx, alors il existe une sous-suite extraite
(Sφ(n))nconvergente vers l, donc (ei(φ(n)+1)x)nconverge vers un certain e, donc l=1e
1eix .
En conclusion L(eix) = {1e
1eix / θ R}, c’est le cercle de centre σ(eix) = 1
1eix et de rayon
1
|1eix|.
(b) S2n(eix) = α+ (α+β)eix
1ei2xαeix + (α+β)
1ei2xei(2n+1)x, donc d’après le théorème de Kronecker, l’en-
semble des valeurs d’adhérence de (S2n)nest l’ensemble {σ(eix)αeix + (α+β)
1ei2xe/ θ R}, c’est
le cercle C1de centre σ(eix)est de rayon r1=
αeix + (α+β)
1ei2x
.
S2n+1(eix) = σ(eix)α+ (α+β)eix
1ei2xei(2n+2)x, donc, d’après le théorème de Kronecker, les valeurs
d’adhérence de (S2n+1)nest l’ensemble {σ(eix)α+ (α+β)eix
1ei2xe/ φ R}, c’est le cercle C2de
centre σ(eix)et de rayon r2=
α+ (α+β)eix
1ei2x
.
En conclusion
L(eix) = C1C2
4
(c) Sn(eix) = σ(eix)ei(n+1)x
1eix αei(n+1)(λ+x)
1ei(λ+x), donc, d’après le théorème de Kronecker, L(eix) = {σ(eix)
e1
1eix αei(θ1+θ2)
1ei(λ+x)/ θ1, θ2R} • Soit ζ∈ L(eix),|ζσ(eix)|2=
1
1eix +αe2
1ei(λ+x)
2
=
=1
4sin2x
2+α2
4sin2λ+x
2+ 2Re e2
(1 eix)(1 ei(λ+x)), or
Re e2
(1 eix)(1 ei(λ+x))=cos θ2λ
2
4sin λ+x
2sin x
2et cos θ2λ
2[1,1], donc |ζσ(eix)|2
[r2
1, r2
2]r2
1=1
41
sin x
2α
sin λ+x
22
et r2
2=1
41
sin x
2
+α
sin λ+x
22
, donc pour α
0,sin λ+x
2
sin x
2,|ζσ(eix)| ∈ [r1, r2]
r1=1
21
sin x
2α
sin λ+x
2et r2=1
21
sin x
2
+α
sin λ+x
2.
Réciproquement, soit ζCtel que |ζσ(eix)| ∈ [r1, r2], alors
|ζσ(eix)|21
4sin2x
2α2
4sin2λ+x
2
α
2
sin x
2sin λ+x
2
,α
2
sin x
2sin λ+x
2
,
d’où l’existence de θRtel que
|ζσ(eix)|21
4sin2x
2α2
4sin2λ+x
2=αcos(θ)
2sin x
2sin λ+x
2= 2Re ei(θ+λ
2)
(1 eix)(1 ei(λ+x)),
et par suite |ζσ(eix)|=
1
1eix +αei(θ+λ
2)
1ei(λ+x)
, ce qui entraine l’existence de φRtel que
ζσ(eix) = e1
1eix +αei(θ+λ
2)
1ei(λ+x), c’est à dire que ζ∈ L(eix).
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