INTRODUCTION `
A L’ALG`
EBRE 5
Le module somme directe v´erifie la propri´et´e universelle suivante :
pour tout A-module M, on a un bijection
(6.1.a) hM:F(M) = Hom(⊕iMi, M)∼
→G(M) =
i
Hom(Mi, M)
d´efinie comme suit. `
A Ψ ∈Hom(⊕iMi, M ), on associe la famille de sa restriction aux Mi. L’inverse associe `a la famille
(Ψi),Ψi∈Hom(⊕iMi, M)
le morphisme Ψ d´efinit par
Ψ( mi) = Ψi(mi)
qui est bien une somme finie.
Si Miest une famille de sous-modules de M, l’image de l’application canonique ⊕Mi→Mest appel´ee somme des Mi, ou
module engendr´e par les Mi, et se note parfois +i∈IMi.
Plus g´en´eralement, un module Msera dit somme directe de Mi, i ∈Is’il est isomorphe `a la somme directe des Mi.
D´efinition 6.2 (Module libre). — On dit qu’un A-module est libre s’il est isomorphe `a la somme directe de modules tous
isomorphes `a A.
Par exemple, l’existence d’une base pour tout espace vectoriel assure que tout k-module est libre si kest un corps. C’est
faux dans le cas g´en´eral.
Exercice 6.3. — Soit nun entier >1. Montrer que Z/nZn’est pas libre. Montrer plus g´en´eralement que si tout A-module
est libre alors Aest un corps.
Comme en alg`ebre lin´eaire, on a les notions de famille libre d’un module M((mi)∈I est libre si une combinaison lin´eaire
finie aimi, ai∈An’est nulle qu’`a condition que tous les coefficients aisoient nuls), de famille g´en´eratrice (si tout
´el´ement de Mest combinaison lin´eaire (finie) des mi) et de base (libre et g´en´eratrice).
Dire qu’un module est libre c’est dire qu’il a une base. Notons que, comme en alg`ebre lin´eaire, A(I)a une base canonique ei:
si on voit A(I)comme le modules des applications de Idans Anulles sauf sur un nombre fini d’indices, eiest l’application
qui vaut 1 en iet 0 sinon. On a alors la d´ecomposition a=a(i)ei, qui, contrairement aux apparences trompeuses, est
bien une somme finie.
7. Modules quotients
Rappelons la construction du quotient d’un module M2par un sous-module M1. L’id´ee est de fabriquer un nouveau-module
M3=M2/M1dans lequel on a tu´e les ´el´ements de M1. On reprend la construction de Z/nZ, cas particulier pour M1=nZ
et M2=Z.
En g´en´eral, l’ensemble quotient M2/M1est l’ensemble des translat´es
m2+M1={m2+m1, m1∈M1} ⊂ M2.
Notons que deux tels translat´es (m2+M1) et (m0
2+M1) sont ´egaux si et seulement si m2−m0
2∈M1.
On d´efinit la somme de deux translat´es (m2+M1) + (m0
2+M1) = (m2+m0
2+M1) qui ne d´epend que des translat´es
(m2+M1) et (m0
2+M1) et pas du choix de m2(exercice). Ceci refl`ete le caract`ere distingu´e du sous-groupe M1de M2(qui
est ab´elien).