Traumatismes crânio-faciaux Guide d’interprétation du scanner du massif facial M Caza, AS Delemazure, E Mourrain-Langlois, M Gayet-Delacroix, P Corre, E Frampas, B Dupas CHU Nantes Introduction • • • Le but de ce travail est de fournir un guide d’interprétation du scanner du massif facial pour des patients traumatisés craniofaciaux. L’objectif de ce guide est de systématiser la lecture, l’interprétation et le compte-rendu du scanner afin de répondre aux questions que se pose le chirurgien. Ce travail n’est donc pas exhaustif mais tente de se focaliser sur la recherche des lésions les plus graves, ou à l’origine de complications, modifiant la prise en charge thérapeutique. Plan • Anatomie « essentielle » • Réalisation du scanner • Fractures du massif facial et du rocher – Factures simples – Fractures complexes • Lésions associées • Guide de lecture ANATOMIE « ESSENTIELLE » Ligament palpébral Canal naso-frontal: assure le Globe oculaire médial Canal lacrymo-nasal: assure le drainage des larmes drainage des sécrétions du sinus Processus ptérygoïdes: à explorer sur une coupe coronale REALISATION DU SCANNER Le scanner encéphalique est suffisant pour l’analyse de la plupart des fractures du massif facial. Seules les fractures du rocher pourront nécessiter la réalisation d’un scanner dédié. Il est conseillé d’inclure la mandibule dans le volume d’acquisition, et de reconstruire ce volume en filtre osseux et en filtre tissulaire, permettant la réalisation de reconstruction en rendu de volume. Que pensez-vous de ce scanner ? Le volume d’acquisition était insuffisant pour l’analyse de cette fracture trifocale de la mandibule REALISATION DU SCANNER Les reconstructions doivent êtres faites sur l’ensemble du volume, en fenêtrage osseux et tissulaire Les reconstructions MPR Axiales parrallèles au plan du palais osseux Sagittales dans le plan de la cloison nasale Coronales perpendiculaires au plan du palais osseux Les reconstructions VRT ne doivent pas être réalisées de manière systématique mais seront utiles pour les fractures complexes (Le Fort, complexe naso-orbito-ethmoïdal et mandibule particulièrement) La lecture et l’interprétation des images se fait sur une console dédiée, permettant un accès facile et rapide aux 3 plans ainsi qu’au « rendu de volume » Les images natives doivent être conservées sur CD ou sur réseau (PACS) afin de permettre la réalisation de reconstruction et de relectures secondaires si nécessaire DETECTION DES FRACTURES Signes indirects Emphysème (a) des parties molles Pneumorbite (b), pneumencéphalie (c) Déformation des parties molles Hémosinus (d) (attention, faux positifs: sinusite) Impossible d'afficher l'image. Votre ordinateur manque peut-être de mémoire pour ouv rir l'image ou l'image est endommagée. Redémarrez l'ordinateur, puis ouv rez à nouv eau le fichier. Si le x rouge est toujours affiché, v ous dev rez peut-être supprimer l'image av ant de la réinsérer. a b ABSENCE D’HEMOSINUS = ABSENCE DE FRACTURE SINUSIENNE Signes directs Interruption (e), défect, angulation d’une corticale (f) Déplacement osseux Défect osseux e f c d c LES IMAGES PIEGES a b c Sutures (a) Mais !!! L’élargissement ou angulation anormale d’une suture est une fracture. Canaux, foramens (canal infraorbitaire (b)) et fentes. Variantes anatomiques: lame papyracée (c) SONT LE PLUS SOUVENT SYMETRIQUES FRACTURES Fractures simples : Fractures des os propres du nez, fractures de sinus, et fractures simples de l’orbite Fractures complexes : • Cas particulier des fractures de l’orbite • Massif facial supérieur : • Impact horizontal → fracture disjonction de Le Fort • Impact vertical → 1/3 médian : fracture du complexe NOE → 1/3 latéral bas : fracture du complexe zygomatico-maxillaire → 1/3 latéral haut : fracture sphéno-temporo-frontale → 1/3 intermédiaire : fractures de Le Fort II et III et disjonction intermaxillaire • Massif facial inférieur : Fracture de la mandibule • Fractures du rocher Fractures simples Fractures des os propres du nez Le scanner n’est pas nécessaire pour leur prise en charge,mais il est souvent réalisé pour une autre indication. Le traitement chirurgical sera réalisé à distance en cas d’obstruction nasale persistante. a COMPLICATIONS: Séquelles esthétiques (ensellure) Séquelles fonctionnelles: obstruction nasale POINTS IMPORTANTS: Décrire le déplacement (a) des fragments osseux Rechercher une fracture ou un hématome de la cloison nasale Fractures simples Les fractures des parois sinusiennes Sinus maxillaire Sinus frontal Pas de structure clé COMPLICATIONS Sinus sphénoïde Rarement isolées Recherche d’une atteinte du canal carotidien L’atteinte du mur antérieur n’est a responsable que de séquelles esthétiques Un traitement chirurgical sera réalisé en cas de déplacement important L’atteinte du mur postérieur (a) est à risque de brèche méningée. Il faudra donc rechercher une pneumencéphalie associée Une atteinte du canal naso frontal pourra se compliquer d’une mucocèle POINTS IMPORTANTS: rechercher Une atteinte du canal naso-frontal Fracture du mur antérieur : déplacement important Fracture du mur postérieur et pneumencéphalie : ARGUMENTS EN FAVEUR D’UNE BRECHE DURALE Cas particulier de l’orbite L’orbite occupe une place centrale dans le massif facial. Il existe 2 types d’atteinte de l’orbite: – L’atteinte isolée par mécanisme de « blow-out ». Les parois inférieure et médiale étant les plus fragiles sont fracturées en raison d’une force appliquée sur le globe oculaire, qui augmente la pression intra-orbitaire. – L’atteinte dans le cadre d’une fracture complexe: en dehors des fractures de Le Fort I, toutes les autres fractures complexes de la face moyenne impliquent tout ou partie de l’orbite. La dernière particularité de l’orbite est la présence du globe oculaire, qu’il ne faudra pas oublier d’analyser. Cas particulier de l’orbite Fracture isolée de l’orbite a DEFINITION : Atteinte isolée d’une ou de deux parois de l’orbite, en général, le plancher et la paroi médiale (a) de l’orbite qui sont les plus fragiles MECANISME - par traumatisme direct, sur la margelle inférieure de l’orbite - par traumatisme indirect, sur le globe oculaire : l’hyperpression se transmet par l’intermédiaire du contenu orbitaire, au plancher et à la paroi médiale de l’orbite qui se fracturent. C’est le mécanisme de « blowout » La fracture « en trappe » (b) est une variété de fracture « blow-out ». Le fragment osseux fracturé se referme « en trappe » sur less muscle droits inférieur ou médial, ou sur de la graisse intra-orbitaire. Elles sont plus fréquentes chez l’enfant, puisqu’il s’agit d’un mécanisme de fracture « en bois vert », mais peuvent aussi survenir chez l’adulte b b Cas particulier de l’orbite Fracture isolée de l’orbite Coupes coronales de scanner montrant une fracture « blow-out » du plancher de l’orbite gauche, avec HERNIE du muscle droit inférieur Le diagnostic d’ INCARCERATION nécessite également la présence d’une symptomatologie clinique (limitation des mouvements du globe oculaire), sauf en cas de fracture « en trappe ». Fracture « en trappe » de la paroi médiale de l’orbite gauche, avec incarcération du muscle droit médial (modification de volume du muscle, et comblement de la cellule ethmoïdale adjacente) Cas particulier de l’orbite Imagerie du globe oculaire traumatique a 1. Atteintes de la chambre antérieure : lacérations de la cornée = diminution du volume de la chambre antérieure (a) b 2. Atteintes de la chambre postérieure : - Hémorragies intra-vitréennes = hyperdensité spontanée au sein de la chambre antérieure (b) - Décollement de rétine = ligne dense en forme de V, la pointe du V se trouvant en regard de la papille - Décollement de la choroïde = aspect de lentille biconvexe (accumulation de liquide, dans l’espace sous-choroïdien) - Luxations antérieures du cristallin peu fréquentes - Luxations postérieures plus fréquentes, complètes (d) ou partielles (c) c d 3. Ruptures de globe (e,f) = modification des contours et/ou du volume du globe. Présence d’une bulle d’air ou d’un corps étranger dans le globe = diagnostic de certitude e f Cas particulier de l’orbite COMPLICATIONS Diplopie (hernie ou contusion d’un muscle oculomoteur (a)). Modifications du volume orbitaire (déplacement important de la fracture). Infection du contenu orbitaire secondaire. Troubles de l’acuité visuelle: – Par atteinte du globe oculaire – Par atteinte du nerf optique: section, avulsion, compression (hématome, fracture de l’apex orbitaire) ou par atteinte directe (esquille, corps étranger) Syndrome de la fissure orbitaire supérieure (FOS) ou syndrome de l’apex orbitaire (syndrome FOS + baisse d’acuité visuelle), par fracture, hématome compressif, esquille osseuse. Indication de réalisation du scanner en urgence Baisse d’acuité visuelle Ophtalmoplégie Syndrome de la fissure orbitaire supérieure Suspicion de plaie du globe oculaire Suspicion de corps étranger intra-oculaire a a • La prise en charge chirurgicale sera réalisée en urgence si: –Fracture « en trappe » chez l’enfant –Incarcération m. droit inférieur ou médial (clinique) • Prise en charge chirurgicale à distance : –Enophtalmie –Diplopie persistante Cas particulier de l’orbite Analyse du scanner Rechercher une hernie du contenu orbitaire, une modification du volume orbitaire et du volume des muscles oculomoteurs, une atteinte des muscles orbitaires, une atteinte du rebord orbitaire inférieur. Évaluer l’état de la chambre antérieure puis vérifier la position du cristallin. Analyser le segment postérieur, notamment rechercher une hémorragie ou un corps étranger. Rechercher une irradiation du trait de fracture vers l’apex, notamment vers la fissure orbitaire supérieure. Rechercher une anomalie de la veine ophtalmique ou du nerf optique au niveau de l’apex orbitaire (modification du diamètre du nerf optique, esquille osseuse (a), ou hématome compressif). a a Massif facial supérieur ; impact horizontal : fractures de Le Fort DEFINITION: ensemble de fractures aboutissant à une disjonction crânio-faciale Point commun = fracture des processus ptérygoïdes Chaque fracture a une lésion spécifique qui la rend facilement identifiable – Le Fort I: fracture du rebord inférieur des fosses nasales (supra-alvéolaire) – Le Fort II: fracture du rebord inférieur du cadre orbitaire – Le Fort III: fracture de l’arcade zygomatique L’absence de fracture du composant cité permet d’exclure la fracture qui s’y rapporte Une fois l’élément identifié, il faut confirmer la fracture suspectée en recherchant les autres éléments constitutifs de cette fracture Cela paraît donc simple mais : – Il existe des hémi fractures de Le Fort, par association d’une fracture du palais osseux – Toutes les associations de fractures de Le Fort sont possibles et l’association à d’autres fractures est également fréquente –Il faut rechercher les lésions orbitaires notamment de l’apex Massif facial supérieur ; impact horizontal : fractures de Le Fort • Fractures de Le Fort I (A), II (B) et III (C) Massif facial supérieur ; impact horizontal : fractures de Le Fort INTERET DES RECONSTRUCTIONS 3D Elles permettent d’aider à la compréhension et au bilan préthérapeutique Le Fort II Le Fort III Le Fort I COMPLICATIONS Fractures de Le Fort I: risque de troubles de l’articulé dentaire Fractures de Le Fort II: complications liées à l’atteinte du plancher orbitaire, ou à une fracture associée Fractures de Le Fort III: complications sont essentiellement neurologiques et orbitaires (de l’apex notamment) Les fractures de Le Fort étant très souvent associées à d’autres fractures il faudra rechercher les complications qui leur sont liées Possibilité d’une irradiation du trait de fracture à l’apex orbitaire, ou au canal carotidien Une fracture du palais osseux nécessite une synthèse chirurgicale, sous peine de troubles de l’occlusion dentaire Disjonction inter maxillaire Massif facial supérieur ; impact horizontal : fractures de Le Fort Rechercher la fracture du processus ptérygoïde, de chaque coté (Si intacts: pas de F. de Le Fort) : plan CORONAL Rechercher l’atteinte des 3 composants décrits précédemment, de chaque coté : plans AXIAL et CORONAL+/- VRT Confirmer la ou les fractures suspectées en recherchant les autres traits de fracture qui la compose: VRT Rechercher une fracture du palais osseux: plan AXIAL Rechercher les autres fractures et les lésions associées, notamment l’atteinte orbitaire CONDUITE A TENIR III II I Massif facial supérieur ; impact horizontal : fractures de Le Fort Qu’en pensez-vous ? Hémi Le Fort I à droite et hémi Le Fort II à gauche Hémi Le Fort II et III à droite Le Fort II bilatérale Le Fort I bilatérale et hémi Le Fort II à gauche Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 médian : fracture centro-faciale. DEFINITION Il existe plusieurs terminologies : – Les fractures du complexe naso-orbito-ethmoïdal (NOE), qui comportent une fracture de l’éthmoïde, une fracture de la paroi médiale de l’orbite et une atteinte du canthus médial – Les fractures disjonction orbito-naso-éthmoïdofrontales (DONEF) : aux différents éléments cités précédemment s’ajoute une fracture de l’os frontal – Les fractures du complexe naso-éthmoïdomaxillo-fronto-orbitaire (CNEMFO) : elles sont plus étendues et associent une atteinte du complexe NOE, une atteinte frontale et une atteinte maxillaire MECANISME Il s’agit d’un impact frontal, l’exemple le plus classique étant un choc direct contre le tableau de bord d’une voiture. Les os propres du nez sont fracturés, se déplacent d’avant en arrière et se télescopent contre les parois internes des orbites et de l’ethmoïde Il a été convenu dans ce travail d’utiliser le terme de fracture du complexe NOE, qui est le plus fréquemment utilisé dans les articles anglo-saxons. Fracture du complexe NOE peu déplacée Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 médian : fracture centro-faciale. CLASSIFICATION de Markowitz Selon l’atteinte du canthus médial → fragment central entier (type I) ou comminutif (type II) et atteinte du tendon du palpébral médial (type III) Ces données ont une incidence sur le traitement chirurgical L’atteinte du ligament palpébral médial n’est pas visible au scanner; elle ne sera certaine que lors de l’exploration chirurgicale INTERET DES RECONSTRUCTIONS 3D Pour apprécier l’atteinte du canthus médial, et déterminer si le fragment central est entier ou comminutif Fracture du complexe NOE type I à droite et type II à gauche Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 médian : fracture centro-faciale COMPLICATIONS Infectieuses : par une brèche ostéoméningée (méningite, empyème, abcès intra-parenchymateux) Hémorragiques : Elles peuvent être massives, par atteinte de l’artère ethmoïdale antérieure (passant par un petit canal osseux illustré en (b)) Orbitaires : voir précédemment Esthétiques : proportionnelles au degré d’impaction, et fonction de l’atteinte du ligament palpébral médial (télécanthus) Obstructives : canal naso-frontal → mucocèle post-traumatique, canal lacrymo-nasal (a) → d’épiphora (larmoiement) Fonctionnelles: anosmie post-traumatique a b a Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 médian : fracture centro-faciale ANALYSE DU SCANNER Reconnaître la fracture Décrire l’importance de l’impaction du complexe NOE Dire si le fragment central est entier ou comminutif (VRT) Rechercher une atteinte de différentes structures clés : lame criblée, canal naso-frontal, et canal lacrymo-nasal Rechercher une pneumencéphalie. Rechercher une atteinte orbitaire (hernie musculaire, apex, esquille, hématome) Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 latéral bas: fracture zygomatico-maxillaire DEFINITION Associe une fracture de l’apophyse montante du malaire (e) , une fracture de l ’arcade zygomatique (a), et une fracture du plancher de l’orbite (d) ou de la paroi antérieure (b) ou latérale (c) du sinus maxillaire Modifie la largeur du visage et le volume de l’orbite Le trait de fracture passe souvent par une suture e d b a c e Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 latéral bas: fracture zygomatico-maxillaire COMPLICATIONS L’atteinte orbitaire est fréquente (rupture de globe, décollement de rétine et hémorragie intra-vitréenne et neuropathie optique post-traumatique) Les déplacements importants des fractures de l’arcade zygomatique ont un impact esthétique en modifiant la largeur du visage Une complication peu fréquente, mais qui est à rechercher est l’embrochage du muscle temporal par une fracture de l’arcade zygomatique déplacée (un trismus douloureux) et responsable à terme de troubles de la mastication ANALYSE DU SCANNER Détecter la fracture Décrire le degré de déplacement Rechercher une atteinte de l’orbite (modification du volume) et/ou du muscle temporal Penser à rechercher une fracture du processus coronoïde (association classique ( ) Massif facial supérieur ; impact vertical du 1/3 latéral haut : fracture sphéno-temporo-frontales DEFINITION : fracture de la voûte du crâne irradiée à la base, au niveau des étages antérieur et moyen COMPLICATIONS: Orbitaires : cf précédemment Vasculaire (fistule carotidocaverneuse, faux anévrysme et dissection) par irradiation du trait de fracture jusqu’au canal carotidien ( ) Infectieuses secondaires à une brèche ostéo-méningée ANALYSE DU SCANNER Détecter la fracture Rechercher une atteinte orbitaire, comme décrit précédemment Rechercher une irradiation du trait de fracture au canal carotidien Rechercher une pneumencéphalie Massif facial inférieur : fracture de la mandibule CLASSIFICATION Les fractures de la mandibule sont classées selon leurs localisations : symphysaire, para-symphysaire, corps (ou portion horizontale), angle, ramus (ou branche montante), condyle et processus coronoïde. Le schéma suivant illustre la fréquence des fractures de la mandibule en fonction de leur localisation Pour les fractures condyliennes, la hauteur du trait de fracture va déterminer la voie d’abord chirurgicale. Il en existe 2 types : celles pour lesquelles on suspecte une atteinte articulaire et les fractures qui n’ont pas de retentissement articulaire. Cette distinction est importante car la prise en charge sera différente. Les fractures pouvant avoir un retentissement articulaire (hématome articulaire, lésion de la capsule articulaire…) sont les fractures capitales (a) ou cervicales (b), et les fractures basicervicales (c) avec luxation ou angulation importante. Les fractures qui n’ont pas de retentissement articulaire sont les fractures basicervicales dont le déplacement, le chevauchement ou l’angulation sont minimes schéma illustrant la fréquence des fractures de la mandibule en fonction de leurs localisations : 1. Condyle ; 2. Ramus ; 3. Angle ; 4. Processus coronoïde ; 5. Portion alvéolo-dentaire ; 6. Corps ; 7. Symphyse et parasymphyse Massif facial inférieur : fracture de la mandibule COMPLICATIONS Troubles sensitifs mentonniers, par atteinte du nerf alvéolaire inférieur Infectieuses, notamment l’ostéomyélite Pseudarthrose Les fistules salivaires sont plus rares Pour les fractures condyliennes, il existe des complications spécifiques, comme l’ankylose temporo-mandibulaire et la nécrose ischémique Les troubles de l’articulé dentaire sont favorisés par une réduction inadéquate de la fracture, ou par l’existence de traumatismes alvéolo-dentaires associés (a) a Fracture bicondylienne avec déplacement en bas et en dedans des têtes condyliennes a Massif facial inférieur : fracture de la mandibule a b ANALYSE DU SCANNER Décrire la fracture: sa localisation, le nombre de trait, leur orientation et leur déplacement éventuel (a) Rechercher une ouverture du foyer de fracture, et une luxation temporomandibulaire associée (b) : AXIAL ET CORONAL Pour les fractures condyliennes, rechercher une atteinte articulaire, et une fracture du rocher en particulier de l’os tympanal Dans tous les cas, il faudra rechercher une atteinte de la portion dentée, et un traumatisme alvéolo-dentaire associé La mesure de l’épaisseur osseuse du col et de la branche montante pourra être effectuée dans un second temps à la demande des chirurgiens Fracture du rocher CLASSIFICATION Les fractures longitudinales – Traumatisme latéral (de dehors en dedans) – Les plus fréquentes (80%) – Le plus souvent extra-labyrinthiques – Lésions ossiculaires fréquentes – Hémotympan fréquents Les fractures transversales – Traumatisme antéro-postérieur (de dedans en dehors), impact frontal ou occipital – Volontiers trans-labyrinthiques – Atteinte du canal facial plus fréquente Transversales Longitudinales En pratique, il est surtout important de décrire les structures anatomiques lésées, notamment si la fracture est trans ou extra-labyrinthique Fracture du rocher COMPLICATIONS Surdité: – De transmission: hémotympan (a) ou atteinte des osselets (luxation incudomalléaire (b) la plus fréquente = disparition de l’aspect typique en « cornet de glace » (c)) – De perception due à une atteinte labyrinthique. Paralysie faciale (fracture du canal facial (d), contusion ou compression du nerf) Fistule labyrinthique → suspectée si pneumolabyrinte (e) ,une fracture tranlabyrinthique, ou fracture de la platine. Nécessite une tympanotomie exploratrice dans un délai rapide Risque infectieux et risque de méningoencéphalocèle post-traumatique par ouverture de la fracture au niveau du tegmen tympani Pseudoméningocèle et cholestéatome post-traumatique . b a c d e Fracture du rocher ANALYSE DU SCANNER Réalisé en urgence en cas d’ otorrhée, de paralysie faciale immédiate, ou de signes cliniques de fistule labyrinthique Un comblement des cellules mastoïdiennes, ou de l’oreille moyenne nécessitera la recherche minutieuse d’un trait de fracture Décrire la fracture selon son orientation, longitudinale ou transversale, et sa localisation trans ou extra-labyrinthique Recherche d’une ouverture au niveau du tegmen tympani Rechercher une atteinte de la chaîne ossiculaire (luxation et/ou fracture), du canal facial, et d’une irradiation du trait de fracture au canal carotidien Décrire la présence d’un hémotympan, d’un pneumolabyrinthe ou d’une pneumencéphalie Fracture mixte extra-labyrinthique Fracture longitudinale trans-labyrinthique Fracture longitudinale extra-labyrinthique Atteinte du canal carotidien RECAPITULATIF LESIONS ASSOCIEES Lésions intra-crâniennes Lésions du rachis cervical C2 +++ LESIONS ASSOCIEES Dissections carotidiennes: portion pré-pétreuse la plus fréquente Dissection carotidienne bilatérale (absence d’opacification carotidienne gauche) Dissections vertébrales: fracture du canal vertébral associée LE GUIDE DE LECTURE Avant de regarder le massif facial: – Analyse du rachis cervical et l’encéphale, cause de la mortalité – Recherche fracture de la voûte crânienne – Bien vérifier les carotides pré-pétreuses Ensuite screening rapide – En fenêtrage pulmonaire pour rechercher pneumencéphalie, pneumorbite ou emphysème cutané – En fenêtrage osseux pour rechercher hémosinus ou comblement des cellules mastoïdiennes – Cela donne une information sur la présence ou non d’une fracture mais sans valeur localisatrice Puis analyse des éléments de la « Check-list » CHECK LIST En axial: En coronal: Les sinus frontaux, notamment la paroi postérieure Paroi médiale des orbites Apex orbitaires Canaux carotidiens Arcades zygomatiques Condyles mandibulaires Les carotides pré-pétreuses En sagittal: Apex orbitaires Condyles mandibulaires Processus coronoïdes Canal naso-frontal Rebord inférieur des fosses nasales (Le Fort I) Rebord inférieur des orbites (Le Fort II) Planchers et paroi médiale des orbites, position des muscles droits inférieur et médial Palais osseux Processus ptérygoïdes Branches montantes et condyles mandibulaires En VRT: Mandibule Aide à la classification des fractures (Le Fort) et du complexe NOE CONCLUSION Inclure la mandibule dans le volume d’acquisition et de reconstruction Conserver les données natives permettant de réaliser reconstructions et relectures secondaires Transmettre les reconstructions (MPR et VR+++) aux chirurgiens Connaître – La classification des fractures quand elle est importante – Les risques liés à chaque type de fracture – Les points clés de l’anatomie pour chaque type de fracture Le guide de lecture permet une systématisation de l’analyse,et du compte rendu qui doit être synthétique Il faudra en priorité éliminer les lésions intra-crâniennes et les lésions du rachis cervical, responsables de la mortalité des patients QCM 1 • Devant un patient traumatisé crânio-facial, il est recommandé de (réponses multiples): – Réaliser un scanner du massif facial dédié, en complément du scanner encéphalique – D’inclure la mandibule et le rachis cervical dans le volume d’acquisition du scanner encéphalique – De réaliser une injection systématique de produit de contraste – D’archiver les coupes natives de l’examen – Réaliser de façon systématique des reconstructions en « rendu de volume » QCM 1 • Devant un patient traumatisé crânio-facial, il est recommandé de (réponses multiples): – Réaliser un scanner du massif facial dédié, en complément du scanner encéphalique – D’inclure la mandibule et le rachis cervical dans le volume d’acquisition du scanner encéphalique – De réaliser une injection systématique de produit de contraste – D’archiver les coupes natives de l’examen – Réaliser de façon systématique des reconstructions en « rendu de volume » QCM 2 • Quelles sont les structures à analyser en priorité pour caractériser une fracture de Le Fort: – Arcades zygomatiques – Apex orbitaires – Rebords inférieurs des orbites – Parois latérales des orbites – Rebord inférieur des fosses nasales QCM 2 • Quelles sont les structures à analyser en priorité pour caractériser une fracture de Le Fort: – Arcades zygomatiques – Apex orbitaires – Rebords inférieurs des orbites – Parois latérales des orbites – Rebord inférieur des fosses nasales QCM 3 • Concernant les atteintes du globe oculaire, une ligne hyperdense en forme de « V », la pointe du V se trouvant en regard de la papille est en faveur (une seule réponse): – – – – – D’une luxation postérieure du cristallin D’une rupture du globe oculaire D’un décollement de rétine D’un hyphéma D’une hémorragie intra-vitréenne QCM 3 • Concernant les atteintes du globe oculaire, une ligne hyperdense en forme de « V », la pointe du V se trouvant en regard de la papille est en faveur (une seule réponse): – – – – – D’une luxation postérieure du cristallin D’une rupture du globe oculaire D’un décollement de rétine D’un hyphéma D’une hémorragie intra-vitréenne