Collège Lionel-Groulx Évolution et diversité du vivant 101-NYA-05
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4.2 La protéomique et l’évolution
La protéomique a des applications dans plusieurs domaines, dont celui de l’évolution. Selon la théorie de la sélection
naturelle établie par Darwin, la valeur adaptative est la différence qui fait qu’un organisme est plus enclin à survivre
et se reproduire dans un environnement qu’un autre organisme [1, p. 555]. Cette adaptation est une caractéristique
phénotypique qui est déterminée par une composante génotypique. Les variations du profil de protéines d’un
organisme peuvent représenter des adaptations physiologiques à un environnement et une niche écologique, mais
elles proviennent de mutations de l’ADN qui se sont produites par hasard.
Mutations (ADN) Variation (protéines) Sélection Adaptation Évolution
Pour cette expérience, les protéines étudiées seront celles qui se retrouvent au niveau des muscles squelettiques
d’espèces aquatiques. Les deux principales protéines composant le muscle squelettique sont l’actine et la myosine
[3]. De nombreuses autres protéines sont aussi requises afin de permettre la contraction (Annexe 2). Bien que
l’actine et la myosine soient hautement conservées à travers le règne animal, les autres protéines musculaires
montrent une plus grande variabilité. Cette variation peut refléter un perfectionnement de la fonction musculaire
et de la performance qui est adaptif à la niche écologique particulière, à l’environnement ou au stress physiologique.
4.3 Électrophorèse verticale de protéines sur gel de polyacrylamide (SDS PAGE)
Les protéines sont synthétisées à partir d’une séquence de monomères appelés acides aminés [1, p. 85]. Il existe 20
acides aminés et c’est la séquence et l’interaction entre ceux-ci qui déterminent la conformation 3D des protéines
leur conférant une fonction spécifique [1, p. 88]. Le groupe « R » des acides aminés peut conférer une charge à la
protéine selon les acides aminés qui la composent. Les protéines peuvent donc avoir une charge intrinsèque
négative, neutre ou positive.
Le tampon utilisé afin d’extraire les protéines musculaires est le tampon Laemmli [4]. Ce tampon contient des
composés actifs tels que le 2-mercaptoéthanol, le sodium dodecyl sulphate (SDS) et le bleu de bromophénol.
L’échantillon de muscle est immergé dans le tampon et est ensuite chauffé à 95°C. Ce traitement favorise l’extraction
et la dénaturation des protéines. En effet, le SDS et la haute température permettent la dénaturation des protéines
et de leurs sous-unités, favorisant ainsi leur séparation selon leur taille et non leur selon leur conformation (figure
1).
Aussi, la chaleur, le SDS et le 2-mercaptoéthanol aident à réduire les liens chimiques dont les liens disulfures de la
conformation 3D de la protéine. Finalement le SDS, qui est un détergent, a aussi pour rôle de donner une charge
négative à toutes les protéines afin de les séparer selon leur taille et non selon leur charge intrinsèque (figure 1).
Finalement, le bromophénol bleu sert à colorer l’échantillon qui sera plus facile à charger dans le gel et qui formera
le front de migration (l’avancée des protéines sur le gel) (figure 1).
Les protéines extraites des différents échantillons sont, par la suite, séparées selon leur taille sur un gel de
polyacrylamide. Un courant électrique est appliqué sur le gel, la borne positive attire les protéines chargées
négativement vers le bas du gel (figure 1). Les protéines passent à travers les mailles du gel comme à travers un
tamis, la vitesse de migration est inversement proportionnelle à la taille. Par la suite, les protéines des différents
échantillons sont comparées avec un standard de protéines (Precision Plus Kaleidoscope prestained standard) dont
les différentes tailles sont connues. Cette comparaison permet la détermination de la taille réelle des différentes
bandes de protéines présentes sur le gel. La taille des protéines représente le poids moléculaire qui se mesure en
kilodalton (kD). À titre indicatif, la masse moyenne des acides aminés est de 110 daltons; la masse moyenne d’une
protéine de 100 acides aminés serait donc de 11 kD.
Les résultats de la migration sur gel des protéines peuvent servir d’empreinte pour les espèces aquatiques étudiées
(figure 2). En comparant le nombre de bandes de protéines que chacune des espèces aquatiques a en commun avec
une autre, il est possible d’émettre une hypothèse à propos du rapprochement évolutif de ces espèces.