
en charge des prestations par l’assurance-maladie appelé taux
de conversion. Les ARH avaient notifié en 2005 à chaque établis-
sement son taux de conversion reposant sur le rapport des
anciennes recettes des groupes 1 et 2. Cette mesure a fait l’objet
d’une expérimentation rassemblant une dizaine d’établissements
volontaires représentatifs de l’ensemble du champ concerné :
l’expérimentation s’est déroulée tout au long de l’année 2006.
La circulaire du 21 mars 2007 (qui annule et remplace l’ensemble
des circulaires sur le sujet parues jusque-là) relative à la suppres-
sion du taux de conversion fixe le cadre général de cette évolu-
tion et apporte toutes les précisions nécessaires.
Le principe d’une valorisation globale et périodique de l’activité
par l’ARH est maintenu ; la périodicité de la transmission est modi-
fiée à compter du deuxième trimestre 2007 pour devenir men-
suelle. L’ensemble de ce dispositif transitoire doit rester en vigueur
jusqu’à la mise en œuvre de la facturation directe des prestations
aux caisses d’assurance-maladie prévue au 1er janvier 2012 pour
les actes externes et pour les hospitalisations.
Les fichiers transmis par le site e-pmsi présentent à chaque trans-
mission des données cumulées depuis le début d’année. C’est le
dernier état de la facturation d’un dossier qui est pris en compte.
Suivant la circulaire du 21 mars 2007, « seules les prestations déli-
vrées aux bénéficiaires de l’assurance-maladie, pour tous les ris-
ques (maladie, maternité et accidents du travail et maladies pro-
fessionnelles), feront l’objet d’une valorisation ».
L’enjeu au niveau des établissements de santé est donc de par-
venir à apparier les données médicales (GHS ou consultations et
actes externes) de chaque patient avec ses données administra-
tives et de transmettre les éléments chaînés chaque mois par
e-pmsi.
La suppression du mécanisme de compensation
des recettes de titre 1 et de titre 2
Depuis la mise en œuvre de l’état prévisionnel des recettes et des
dépenses, le mécanisme de compensation entre le groupe 1
(ancienne DG) et le groupe 2 disparaît. Il en résulte une obligation
pour les établissements d’émettre tous les tickets modérateurs et
de respecter scrupuleusement la réglementation de la gestion
des risques prévus par l’assurance-maladie.
L’individualisation des factures et prestations
Depuis 2004, on constate un enrichissement des données trans-
mises sur e-pmsi. Le fichier « fich sup » a été progressivement rem-
placé par le fichier complémentaire « fich comp » enrichi des
données individuelles. Aussi, désormais, la transmission des don-
nées sur le site e-pmsi est certes anonymisée mais elle établit un
lien entre les informations administratives, médicales, pharmaceu-
tiques par le numéro de séjour. Les prestations telles que les molé-
cules onéreuses et les dispositifs médicaux ne sont remboursés par
l’assurance-maladie que si la date d’administration est transmise.
Par ailleurs, on assiste à l’accélération de la production des infor-
mations de facturation par la mensualisation des envois à l’ATIH,
ce qui prépare les établissements à une facturation « au fil de
l’eau ».
Certaines informations de facturation
passent déjà via le flux B 2
La généralisation de la norme B 2 est en bonne voie, et la plupart
des établissements de santé facturent d’ores et déjà la part
CMUc, les factures relatives aux relations internationales et aide
médicale Etat, les rétrocessions de médicaments, et les forfaits
techniques en cas de co-utilisation via cette norme.
Les enjeux de la facturation directe
pour les établissements
Les enjeux liés à la qualité
du système d’information
Les établissements doivent avoir mis en place la norme B 2 « dite
sécurisée ». Cela implique de respecter les nombreuses annexes
techniques du cahier des charges. La collecte et le traitement
interne des informations doivent être fait en temps réel afin de
permettre les échanges externes des informations.
Les enjeux financiers
La mise en œuvre de la facturation directe entraînera des consé-
quences financières non négligeables, pour les établissements
comme pour le réseau de la DGFiP.
L’assurance-maladie va ainsi pouvoir exercer des contrôles auto-
matisés a priori, contrôles qui vont générer, comme c’est déjà le
cas, des factures transmises via la norme B 2, des rejets.
En appliquant le taux actuel de rejet de factures constaté pour
les cliniques (soit 5 % et alors qu’elles sont entrées dans le dispositif
depuis 2005) à l’ensemble des titres devant être télétransmis, ce
ne serait pas moins de 3 000 000 de titres que les bureaux des
entrées et les comptables auront à retraiter tous les ans.
Cette multiplication du nombre de rejets à traiter induira une aug-
mentation de la charge de travail dans les bureaux des admis-
sions comme dans les trésoreries et donc une nécessaire aug-
mentation des effectifs pour y faire face dans un contexte
budgétaire contraint.
Par ailleurs, ces rejets devront faire l’objet d’un retraitement des
plus rapides par les bureaux des admissions pour permettre un
règlement dans les meilleurs délais. A défaut, la trésorerie de l’éta-
blissement en sera impactée ce qui l’obligerait, le cas échéant
à mobiliser une ligne de trésorerie et entraînerait un coût financier
supplémentaire.
Ne négligeons pas l’impact potentiel sur les recettes : en effet, en
cas d’impossibilité pour les agents des bureaux des entrées de
réémettre rapidement, le délai de prescription d’assiette (2 ans)
sera alors opposable par l’assurance-maladie. D’autre part, la
réémission de titres aux patients payants se traduira nécessaire-
ment par un accroissement des charges de recouvrement et de
facto une augmentation des admissions en non-valeur.
Il convient aussi d’intégrer les coûts liés à la confection, l’édition
et le stockage et l’archivage des titres de recettes. Si la télétrans-
mission en norme B 2 supprime la transmission systématique des
pièces justificatives aux caisses, il n’en est pas de même des titres
de recettes qui, en l’absence de convention de dématérialisa-
tion, doivent toujours être produits au comptable puis au juge des
comptes. Une enquête récente présentée lors de la rencontre
professionnelle du 17 septembre (3) montre que seulement 50 %
des CHU ont dématérialisé totalement l’émission des titres de
recettes. A ce jour, et sauf mise en œuvre de nouvelles procé-
dures, toute nouvelle convention de dématérialisation des titres
de recettes passée entre l’établissement de santé, son comp-
table public et le juge des comptes implique que l’établissement
aura préalablement adopté la nouvelle norme de transmission
des fichiers titres PES V2 (4). Or, tous les éditeurs de logiciels n’ont
pas encore développé cette norme et ce développement
génère un coût qui sera sans aucun doute répercuté sur les éta-
blissements. En attendant, l’édition, la transmission, le traitement,
le stockage et l’archivage de plusieurs millions de titres de
recettes supplémentaires entraîneront des dépenses supplémen-
taires qui seront supportées par l’établissement, la DGFiP et la
juridiction financière.
(3) Exposé sur les conventions de services TG-CHU.
(4) Protocole d’échange standard version 2.
hôpitaux
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