Chapitre IIIB, page 4
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une diminution marquée de la consommation myocardique en oxygène en rapport avec la
diminution très importante du retour veineux provoquée par celle-ci. Il existe également
une augmentation d’apport en oxygène au niveau myocardique par un effet coronaro-
dilatateur mais ceci intervient peu en pratique clinique.
Sur le plan pharmacologique
Le principal problème reste celui du métabolisme hépatique de ces substances qui est
très rapide et qui conduit à l’apparition de métabolites inactifs.
L'accoutumance a un dérivé nitré se définie comme l'atténuation ou la perte de son effet
quand il est prescrit de façon continue sur 24 h. Le respect d'un intervalle libre permet de
l'éviter, c'est pourquoi on donne actuellement les nitrés de façon asymétrique avec un
intervalle libre de 8 à 12 h entre les prises. Il existe diverses solutions permettant d’obtenir
une efficacité thérapeutique :
- l’utilisation des dérivés nitrés par voie sublinguale et dans le sillon gingivo-buccal qui
permettent d’obtenir une efficacité de courte durée.
- l’utilisation de pulvérisateur de type Lenitral* en spray ou Natispray* (1 pulvérisation
sublinguale en cas de douleur). Elle permet d’obtenir la même efficacité mais qui ne
semble pas durer plus de 60 mn (30 mn le plus souvent).
- l’utilisation de la Trinitrine par voie intraveineuse est réservées aux unités de Soins
Intensifs et aux services de cardiologie. Elle a un effet immédiat et prolongé car l’apport
de substances actives est continu.
- l’utilisation de la voie percutanée (Diafusor)* 5 à 10 mg sous forme de patch collé sur la
poitrine pendant environ 12 h, ou bien l’utilisation de pommade (Lenitral pommade)* avec
tampon applicateur permet d’avoir un effet prolongé, néanmoins ce type d’application doit
être régulièrement changé de place pour conserver son efficacité.
l’utilisation de la voie orale avec forte dose de dérivés nitrés permettrait d’obtenir des
concentrations plasmatiques de dérivés nitrés satisfaisantes et efficaces. On a pu utiliser
des sels de trinitrine (Risordan), de la trinitrine microencapsulée (Lenitral), une
microencapsulation de sels trinitrine (Langoran) afin d’obtenir un produit encore plus
retard...
Les différents produits utilisés pour le traitement de la crise d’angine de poitrine
La Trinitrine sublinguale, que ce soit sous forme de comprimé (Trinitrine simple) avec les
comprimés dosées à 0,15 mg.
L’utilisation du Risordan par voie sublinguale n’apporte rien de plus au traitement de la
crise angineuse.
L’utilisation répandue des pulvérisateurs type Lenitral en spray ou Natispray est
intéressant à connaître, elle est souvent réclamée par les patients.
La forme spray ou comprimé reste comparable sur le plan efficacité.
Les différents produits utilisés pour le traitement de fond de l'angine de poitrine
La Trinitrine per-os (retard) type Lenitral faible, dosé à 2,5 mg ou Lenitral fort dosé à 7,5
mg.
Parmi les sels de Trinitrine (retard), on doit connaître l’isosorbide dinitrate (Risordan) dont
le comprimé est dosé à 5 mg, il existe également des formes à 10 et 20 mg.
Les sels de Trinitrine microencapsulée retard, isorbide dinitrate (Langoran) dosé à 20 et
40 mg.
Plus récemment, sont apparus des métabolites de l’isosorbide dinitrate. Ces métabolites
sont de longue action, citons le Monicor.
Les effets latéraux et les contre indications des dérivés nitrés
Les céphalées
L’hypotension
Le rash cutané
le glaucome
Les règles générales d’utilisation
On peut utiliser les dérivés nitrés pour traiter l’angor chez tous les patients, il ne faut pas
arrêter les dérivés nitrés en cas de céphalées et surtout conseiller au patient qui présente
ce type de manifestation de continuer à en prendre pour traiter les crises aiguës d’angine
de poitrine car certains patients préfèrent ressentir une douleur thoracique plutôt qu’une
céphalée provoquée par ces médications.
Ils peuvent être donnés seuls ou en association, en particulier avec les bêtabloquants.