SOMMAIRE ÉDITORIAL C’est (trop) la crise ! Si, comme l’affirme La Rochefoucauld dans sa célèbre maxime 136, « il y a des gens qui n’auraient jamais été amoureux s’ils n’avaient entendu parler de l’amour », combien auraient été (ou seraient) adolescents s’ils n’avaient entendu parler de l’adolescence ? La question peut surprendre tant nous avons intégré comme une évidence cette « problématique » qui remplit les cabinets de psys, nourrit les magazines, inspire l’édition et… occupe quelques-uns de nos repas de famille. Rien de moins éternel pourtant, et nul besoin de remonter à la préhistoire : nos grands-parents en ignoraient à peu près tout… © DR Bien sûr, le conflit de générations est vieux comme le théâtre, et Plaute > GUY BELZANE, RÉDACTEUR EN CHEF et Térence, bien avant Molière, y ont puisé la matière de maintes intrigues. Mais c’étaient les barbons de comédie qui, rompant l’ordre « naturel » des choses, barraient le passage à l’âge adulte à leur progéniture pourtant fort respectueuse. Cléante n’est pas James Dean... Sur ce point comme sur tant d’autres, c’est avec le romantisme (et ses prémices rousseauistes) que tout change, et que se forge la figure de l’adolescent « moderne » − autant dire de l’adolescent tout court : rebelle et souffrant, exalté et mélancolique, à la fois projeté dans l’avenir comme rêve d’idéal et le refusant comme réalité triviale. Tendu. Déchiré. Bref, « en crise »… les années 1960, le rock’n roll et la ruée des baby-boomers sur le marché… Mais l’essentiel avait déjà été mis en place, disons entre Musset et Rimbaud. Autrement dit, avant d’être un phénomène physique, psychique et social, il se pourrait bien que l’adolescence ait été un mythe littéraire. D’où notre titre volontairement ambigu : l’adolescence romanesque, c’est-à-dire l’adolescence à l’œuvre dans le roman, mais aussi l’adolescence vécue comme roman – les deux se nourrissant bien sûr réciproquement. Bon, j’entends d’ici la voix de ma fille : « Mythe littéraire, mythe littéraire, est-ce que j’ai une gueule de mythe littéraire ? »… DIRECTION COMMERCIALE Directeur de la publication Jean-Marc Merriaux Rédacteur en chef Thierry Smet, directeur Catherine Rastier [email protected] Téléport 1 @ 4 – BP 80158 86961 Futuroscope Cedex Sylvie Gendrot Rédaction Marielle Chevallier, Corinne Denailles, Christiane Rebattet, Christiane Yamada-Pédersen RENSEIGNEMENTS SCÉRÉN-CNDP Abonnement Tél. 03 44 62 43 98 Fax 03 44 58 44 12 [email protected] CONTACT PUBLICITÉ Révision [email protected] CONCEPTION Iconographie Agence 154 Pierre Philippon Création et direction artistique Séverine Tanguy 60, bd du Lycée 92170 Vanves Tél. 01 40 95 53 82 [email protected] Claire Salais [email protected] Les textes cités dans TDC le sont à titre documentaire : les opinions qu’ils peuvent exprimer doivent être appréciées de ce point de vue. Tous droits de reproduction, de traduction et d’adaptation réservés pour tous pays. © SCÉRÉN-CNDP 2012 Dépôt légal juin 2012 UNE IMPRIMERIE Anne Dartigues, Benoît Selleron Maquette Téléport 1 @ 4, BP 80158 86961 Futuroscope Cedex Tél. 05 49 49 78 78 TDC Rédaction Guy Belzane Rédactrice en chef adjointe TDC est une publication du SCÉRÉN-CNDP Jouve 1, rue du Docteur-Sauvé 53100 Mayenne Charles de Steuben, Liseuse, 1829. Huile sur toile, 61 x 50 cm. Nantes, musée des Beaux-Arts. © Gérard Blot/RMN-GP ONT COLLABORÉ À CE DOSSIER Christine Baveux, Marie-Hélène Boblet, Denise Buot de Lépine, Brigitte Coutin, Fanny Gayon, Patrick Geffard, Josée Lartet-Geffard, Anaïs Jolly, Philippe Leclercq, Anne-Laure Milcent TDC N O 1037 • ADOLESCENCES ROMANESQUES La suite est bien connue : Freud, le complexe d’Œdipe et le « roman familial » ; 3