SOMMAIRE
ÉDITORIAL
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TDC N° 1002
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LE PROCÈS
On juge beaucoup à la télévision.
Pour une chansonnette massacrée ou un ris
de veau trop cuit, des candidats masochistes se retrouvent renvoyés vite fait aux galères
du quotidien et – châtiment suprême – à l’anonymat dont ils n’auraient jamais dû sortir.
Triomphe ou fiasco du modèle judiciaire ? Tout y est, ou presque : un chef d’accusation,
un prévenu en larmes, un juge-animateur, des jurés – eux-mêmes pénitents –, de vagues
témoins… Seul le défenseur manque à l’appel : à quoi bon du reste, puisque l’aveu fait
partie du contrat ? Les caméras n’ont pas droit de cité dans les tribunaux ? Qu’à cela
ne tienne : il suffit d’inventer des simulacres de tribunaux réservés aux caméras…
Il est d’ailleurs inouï
, quand on y pense, que ce tabou persiste. La résistance
de l’iconoclastie officielle à la tyrannie vidéocratique relève de l’exploit ou du mystère.
Étonnante survie d’une cérémonie quasi immuable, miraculeusement préservée non
pas des regards extérieurs (sauf huis clos, l’entrée est libre) mais des intrusions à but
récréativo-lucratif. Et si le procès conserve un peu de son pouvoir de fascination, c’est
sans doute aussi à cela qu’il le doit : les acteurs peuvent bien se répandre urbi et orbi
avant et après la pièce, les échos de celle-ci ne nous parviennent jamais que par
le détour du récit, longtemps en différé, de plus en plus en direct (depuis Twitter).
C’est pourtant là
peut-être
que se dit l’essentiel d’une société : de ses normes
et de ses valeurs bien sûr, mais aussi de son état « psychique », de ses mœurs,
de sa langue, de ses angoisses, de ses fantasmes… Là aussi que se resigne, au
quotidien, le pacte républicain :
un décorum, des débats réglés, une dramaturgie
précise et fixée à l’avance, qui n’exclut pourtant ni la prise en compte du singulier,
ni l’expression de l’émotion… Bref, du code, du symbole, de la permanence et du
collectif… Un antidote – imparfait sans doute mais a-t-on mieux en magasin ? – aux
mouvements de foule irrationnels comme à la libération des pulsions individuelles.
© DR
> GUY BELZANE,
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La cité à la barre
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réservés pour tous pays.
© SCÉRÉN-CNDP 2010
Dépôt légal octobre 2010
UNE
Honoré Daumier, La Plaidoirie
(détail). Huile sur toile, 24 x 32 cm.
© RMN (Musée d’Orsay)/Hervé
Lewandowski
CE NUMÉRO A ÉTÉ COORDONNÉ PAR
Jean-Marie Génard
ONT COLLABORÉ À CE DOSSIER
Christian Biet,
Marie-Christine Cuvelier,
Houria Delourme,
Bruno Dubois,
Joël Dubos,
Jean-Claude Farcy,
Antoine Garapon,
Sophie Houdard,
Sylvie Humbert,
Christine Lécureux,
Renaud Limelette,
Denis Salas,
Olivier Szwaja
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