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Les textes cités dans TDC
le sont à titre documentaire :
les opinions qu’ils peuvent
exprimer doivent être
appréciées de ce point de vue.
Tous droits de reproduction,
de traduction et d’adaptation
réservés pour tous pays.
© SCÉRÉN-CNDP 2011
Dépôt légal septembre 2011
UNE
Chiffonnier, André Groult. Paris,
vers 1925. Acajou gainé de
galuchat, ivoire et charnières
argentées. 150 × 77 × 32 cm.
Paris, musée des Arts décoratifs.
© Jean Tholance/Paris, Les Arts
Décoratifs/ADAGP Paris 2011
CE NUMÉRO A ÉTÉ COORDONNÉ PAR
Chloé Demey
et Odile Nouvel-Kammerer
ONT COLLABORÉ À CE DOSSIER
Jean-Pierre Constant,
Sophie Courrat-Lécroart,
Marie-Christine Cuvelier,
Anne-Marie Fèvre,
Isabelle Grassart,
Yann Lebaillif,
Stéphanie Morillon,
Odile Nouvel-Kammerer,
Évelyne Possémé,
Béatrice Salmon,
Martine Troisfontaine
C’est l’histoire d’une lente reconnaissance, inachevée et toujours fragile.
Longtemps considérés comme relevant d’arts « mineurs », fruits d’une création trop
manuelle, pas assez cosa mentale en somme, en regard des « beaux » arts, meubles,
tapisseries, services de table auront été traités de haut successivement par
l’humanisme médiéval et renaissant, l’académisme classique, et le romantisme
antibourgeois. Avec pour point d’orgue la formule célèbre et définitive de Théophile
Gautier : « Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien ; tout ce qui
est utile est laid. » Quant à l’art moderne, oublieux des fresques des palais italiens
et des scènes de genre flamandes, il décréta l’adjectif « décoratif » insulte suprême.
Ces jugements n’ont pas empêché les arts décoratifs français de connaître
en Europe, jusqu’au milieu du xixe siècle, un rayonnement sans équivalent, et,
par la suite, de tenir leur rang face à la concurrence des nations. Reconnus,
donc, mais du bout des lèvres ; admirés, certes, mais avec des pincettes…
Notre regard est tributaire de cette histoire, et la contextualisation de ces
objets, paradoxalement, ne les a pas toujours servis. Au Louvre ou à Orsay, nous
contemplons les toiles pour elles-mêmes, sans nous soucier des intérieurs qu’elles
ornèrent un temps. À Versailles ou à Fontainebleau, devant commodes, sièges et lustres
(re)placés dans leur environnement plus ou moins original, notre fascination relève
parfois plus de Point de vue, images du monde que du jugement esthétique selon
Emmanuel Kant ! Le musée des Arts décoratifs, avec qui ce numéro a été réalisé,
en présentant les pièces de ses riches collections tantôt dans des espaces reconstitués
(les period rooms) tantôt hors contexte et pour elles-mêmes, leur confère une dignité
d’œuvres d’art à part entière. On y vient donc seul, en groupe, en famille, en classe,
en visite ou en atelier, pour constater que, n’en déplaise à Gautier, l’utile peut être beau,
et pas seulement pour quelques privilégiés, même si c’est encore trop souvent le cas.
On peut aussi y retrouver l’esprit et la saveur d’une époque, y compris la nôtre.
© dr
> guy belzane,
rédacteur en chef
Le parti pris des choses
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TDC NO 1020
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LES ARTS DÉCORATIFS