Les nombres complexes 1 Révisions 1.1 Représentation des nombres complexes 1.1.1 Écriture algébrique 1.1.2 Parties réelle et imaginaire On invente un objet noté i tel que i2 = −1 et on appelle nombres complexes les objets de la forme a + bi. Leur ensemble est noté C. Pour tout nombre complexe z, le couple (a,b) tel que z = a + bi est unique. a s’appelle la partie réelle de z et se note Re(z). b s’appelle la partie imaginaire de z et se note Im(z). 1.2 1.2.1 Opérations Additions, produit, quotient Les opérations sont définies pour prolonger celles des nombres réels. Ainsi, pour z = a + bi et z ′ = a′ + b′ i, on a z + z ′ = (a + a′ ) + (b + b′ )i et zz ′ = (aa′ − bb′ ) + (ab′ + a′ b)i. 1 a b On voit alors que lors z est différent de 0 c’est-à-dire lorsque (a,b) 6= (0,0), on peut définir = 2 + 2 i. 2 z a +b a + b2 On peut alors aussi définir le quotient de deux nombres complexes dès que le dénominateur est non nul. 1.2.2 Propriétés Elles prolongent celles des opérations analogues dans R. L’addition est : – associative : ∀(z, z ′ , z ′′ ) ∈ C3 , (z + z ′ ) + z ′′ = z + (z ′ + z ′′ ) – commutative : ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , z + z ′ = z ′ + z. – Elle admet un élément neutre : 0. On a donc : ∀z ∈ C, z + 0 = 0 + z = z. – Tout élément admet un symétrique appelé opposé : ∀z ∈ C, ∃z ′ ∈ C, z + z ′ = z ′ + z = 0.On note z ′ = −z. Le produit est : – associatif : ∀(z,z ′ ,z ′′ ) ∈ C3 , (zz ′ )z ′′ = z(z ′ z ′′ ) – commutatif : ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , zz ′ = z ′ z. – Il admet un élément neutre noté 1 : ∀z ∈ C, z.1 = 1.z = z – Il est distributif par rapport à l’addition : ∀(z,z ′ ,z ′′ ) ∈ C3 , z(z ′ + z ′′ ) = zz ′ + zz ′′ et (z ′ + z ′′ )z = z ′ z + z ′′ z. 1 – Tout élément z non nul admet un symétrique appelé inverse et noté ou z −1 . z 1.3 1.3.1 Conjugaison Définition Pour tout nombre complexe z = a + bi avec c(a,b) ∈ R2 , on pose z = a − bi. c’est le conjugué de z. 1.3.2 Propriétés La conjuguée d’une somme est la somme des conjuguées : ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , z + z ′ = z + z ′ . Le conjugué d’un produit est le produit des conjugués : ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , zz ′ = z × z ′ . Le conjugué de l’inverse est l’inverse du conjugué, le conjugué d’un quotient est le quotient des conjugués. 1.3.3 Lien avec les parties réelle et imaginaire On obtient facilement les relations : ∀z ∈ C, Re(z) = z−z z+z , Im(z) = 2 2i 1 1.4 Représentation dans le plan 1.4.1 Affixe d’un point, d’un vecteur Le plan usuel étant muni d’un repère orthonormé direct (O;~ı,~), on associe à tout point M de coordonnées (x,y) son affixe z(M ) = x + iy. → → À tout vecteur − u de coordonnées (x,y) dans la base (~ı,~), on associe son affixe z(− u ) = x + iy. 1.4.2 Lien avec l’addition et la soustraction → − → − − − Pour deux vecteurs → u et u′ d’affixe respectives z et z ′ , on vérifie immédiatement que → u + u′ a pour affixe z + z ′ . −−−→ Si deux points M et M ′ ont pour affixe respectives z et z ′ , alors M M ′ a pour affixe z ′ − z. 1.5 Module 1.5.1 Définition et expressions On observe que, pour tout nombre complexe z = a + bi avec (a,b) ∈ R2 , le nombre z × z̄ est un réel positif ; en effet : z × z̄ = (a + bi)(a − bi) = a2 − (bi)2 = a2 − (−b2 ) = a2 + b2 . On peut donc poser p √ |z| = zz̄ = a2 + b2 On voit alors immédiatement que : ∀z ∈ C, |z̄| = |z| et que |Re(z)| 6 |z| et |Im(z)| 6 |z|. 1.5.2 Propriétés – ∀z ∈ C, |z| = 0 ⇔ z = 0 (évident) – ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , |zz ′ | = |z| × |z ′ | car |zz ′ |2 = (zz ′ )zz ′ = zz × z ′ z ′ = |z|2 |z ′ |2 . – ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , |z + z ′ | 6 |z| + |z ′ | (Inégalité triangulaire). En effet : |z + z ′ |2 = (z + z ′ )(z + z ′ ) = zz + zz ′ + z ′ z + z ′ z ′ = |z|2 + 2Re(zz ′ ) + |z ′ |2 d’une part et, d’autre part : (|z| + |z ′ |)2 = |z|2 ± 2|z|z ′ | + |z ′ |2 . Or Re(zz ′ ) 6 |Re(zz ′ )| 6 |zz ′ | = |z| × |z ′ | d’où l’inégalité annoncée. – ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , |z ′ − |z| 6 | |z ′ | − |z| |. Le montrer en exercice : 1.5.3 Interprétation géométrique Si ~u a pour affixe z alors |z| = k~uk. 1. Établir |z ′ | 6 |z ′ − z| + |z|. 2. Échanger les rôles de z et z ′ . 3. Se rappeler que la valeur absolue d’un réel x est le plus grand des deux nombres x et −x. 1.5.4 Distance de deux complexes On définit la distance de deux complexes z et z ′ par d(z,z ′ ) = |z ′ − z|. Elle vérifie les propriétés suivantes : – ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , d(z,z ′ ) = 0 ⇔ z = z ′ . – ∀(z,z ′ ) ∈ C2 , d(z,z ′ ) = d(z ′ ,z) – ∀(z,z ′ ,z ′′ ) ∈ C3 , d(z,z ′′ ) 6 d(z,z ′ ) + d(z ′ ,z ′′ ) C’est l’inégalité triangulaire pour les distances. 2 Calcul dans C 2.1 2.1.1 Manipulation de sommes Le symboles P Étant donnée une liste (ui )m6i6n de complexes, la somme des ui se note n X i=m 2 ui . Il faut penser qu’on prend le premier terme um , on lui ajoute le suivant um+1 puis on ajoute um+2 etc jusqu’à un . L’indice i n’est qu’un compteur ; il n’a pas de valeur déterminée et ne doit pas apparaı̂tre dans la somme finale ; n X n(n + 1) . i= par exemple 2 i=1 On peut décider d’additionner à partir du dernier terme : (vi )m6i6n alors n X (ui + vi ) = ui + n X ui = n−m X un−i Si l’on a deux listes (ui )m6i6n et i=0 i=m vi i=m i=m i=m 2.1.2 n X n X Télescopage Lorsque les termes ui se présentent comme différences de deux termes consécutifs d’une autre suite, on peut calculer les sommes par télescopage: Supposons en effet qu’il existe une suite (vi )i∈N telle que, pour tout i ∈ N, ui = vi+1 − vi . n X ui en détaillant à partir du dernier terme. Pour n ∈ N, calculons n X i=0 i=0 ui = un + un−1 + un−2 + · · · + u2 + u1 + u0 = (vn+1 − vn ) + (vn − vn−1 ) + (vn−1 − vn−2 ) + · · · + (v3 − v2 ) + (v2 − v1 ) + (v1 − v0 ). On voit ainsi que tous les termes s’éliminent sauf vn+1 et v0 . On a donc C’est ce qu’on appelle le télescopage. Pour le démontrer plus rigoureusement, on procède ainsi : n n+1 n n n n X X X X X X vi = vi − vi = vi+1 − (vi+1 − vi = ui = i=0 i=0 i=0 i=1 i=0 Le clou de la démonstration est le passage n X i=0 n X vi i=1 vi . i=1 vi+1 pour i de 0 ! ui = vn+1 − v0 . + vn+1 − v0 − n X i=1 vi ! = vn+1 − v0 vi+1 = i=0 Dans le membre de gauche, on additionne les termes ce qui donne bien le membre de droite. 2.1.3 i=0 n+1 X n X à n autrement dit on additionne v1 , v2 , . . . , vn+1 Sommes indexées par un rectangle On se donne un tableau rectangulaire à m lignes indexées par i allant de 1 à m et n colonnes indexées par j allant de 1 à n où m et n sont deux entiers strictement positifs. Dans chaque case du tableau on met un nombre que l’on repère par le couple (i,j) formé par son numéro de ligne et de colonne ; on note ai,j le nombre à l’intersection de la i-ème ligne et de la j-ème colonne. Pour additionner tous les nombres du tableau, on peut décider de faire les sommes des termes de chaque ligne n X ai,j et la somme des sommes puis d’additionner les résultats obtenus. La somme des termes de i-ème ligne est est m X i=1 j=1 n X ai,j . j=1 Si l’on décide de faire !les sommes partielles des termes de chaque colonne puis d’additionner ces résultats, on m n X X ai,j . Il en résulte la formule d’échange : obtiendra j=1 i=1 m X i=1 ! m n n X X X ai,j ai,j = j=1 j=1 3 i=1 2.1.4 Sommes indexées par un triangle Examinons le cas d’une famille de nombres indexée par un triangle c’est–à-dire, par exemple de (ai,j )16i6n . Pour 16j6i chaque valeur de i, il y a, dans la ligne i, les termes ai,j pour 1 6 j 6 n ; la somme des termes de la i-ème ligne n i n X X X ai,j . ai,j et la somme totale est donc est donc i=1 j=1 j=1 Si on décide d’additionner les termes figurant dans la j-ème colonne, il faut voir que, dans celle-ci,l’indice i varie n n n X X X ai,j d’où ai,j et la somme totale : entre j et n. La somme des termes de la j-ème colonne est donc i=j j=1 i=j la relation : n X i=1 Exercice 1 i n n X X X ai,j = ai,j j=1 j=1 i=j Faire le même travail sur une famille indexée par {(i,j) ∈ N2 , i 6 n, j 6 n, i + j > n}. 2.1.5 Somme indexées par un ensemble fini quelconque Pour tout ensemble fini I, on Xpeut définir des familles indexées par i ∈ I. Un telle famille est alors notée (xi )i∈I xi . et la somme de ses termes : i∈I 2.2 2.2.1 Produit Le symbole Q Si (ui )m6i6n est une famille de complexes, le produit u1 × u2 × · · · × un−1 × un de ces complexes se note 2.2.2 n Y ui . i=m Télescopage multiplicatif Lorsque chaque terme ui se présente comme quotient de deux termes consécutifs d’une autre suite (vi )m6i6n+1 vi+1 , on c’est-à-dire lorsqu’il existe une suite finie (vi )m6i6n+1 ne s’annulant pas et telle que ∀i ∈ [[m,n]], ui = vi peut faire du télescopage multiplicatif : n Y ui = um × um+1 × · · · × un−2 × un−1 × un i=m 2.3 2.3.1 = vm+1 vm+2 vn−2 vn−1 vn+1 × × ··· × × × vm vm+1 vn−1 vn vn = vn+1 vm Les formules de Newton et de Bernoulli Les coefficients du binôme Rappels : On pose 0! = 1 (lire factorielle zéro) et, pour tout n > 1,n! = 1 × 2 × 3 × · · · × (n − 2) × (n − 1) × n. n n! . Pour tout entier naturel n et tout entier naturel p 6 n, on pose = p p!(n − p)! n se lit p parmi n . Il représente le nombre de parties à p éléments d’un ensemble à n éléments. p n Pour une raison qui viendra plus tard, les sont aussi appelés : coefficients du binôme. p Il convient de connaı̂tre les propriétés suivantes : 4 n n ∀n ∈ N, ∀p ∈ [[0,n]], = p n− p n − 1 n−1 n ∗ ∀n ∈ N , ∀p ∈ [[1,n − 1]], + = (Relation de Pascal). p−1 p p n n n n Il faut aussi connaı̂tre les valeurs particulières : ∀n ∈ N, = = 1, = = n et, plus 0 n 1 n−1 généralement, en observant que : n(n − 1) · · · (n − p + 2)(n − p + 1)(n − p)(n − p − 1) · · · 2 × 1 n! = = n(n − 1) · · · (n − p + 2)(n − p + 1), on (n − p)! (n − p)(n − p − 1) · · · 2 × 1 peut énoncer : n Produit des p entiers consécutifs en descendant à partir de n = p! p Exercice 2 n n n Utiliser l’expression ci-dessus pour donner , et sans utiliser de factorielles. 2 3 4 2.3.2 Newton Quels que soient x, y appartenant à C, quel que soit n appartenant à N, n (x + y) = n X n k=0 Première démonstration : récurrence. k k n−k x y = n X n k=0 k xn−k y k Au rang 0, la propriété est triviale ainsi qu’au rang 1. Soit n > 2. Supposons que la propriété est vraie au rang n − 1 alors n (x + y) = = = = n−1 X n − 1 k n−1−k (x + y) × (x + y) = (x + y) × x y k k=0 n−1 n−1 n n−1 X n − 1 k+1 n−1−k X n − 1 k n−k X n − 1 k n−k X n − 1 k n−k x y + x y = x y + x y k k k−1 k k=0 k=0 k=1 k=0 n−1 n−1 n−1 X X X n − 1 k n−k n − 1 k n−k n−1 n−1 n n n x + x y + x y +y =x + + xk y n−k + y n k−1 k k−1 k k=1 k=1 k=1 n−1 n n n 0 X n k n−k n 0 n X n k n−k x y + x y + x y = x y n k 0 k n−1 k=1 k=0 Exercice important : repérer, dans cette démonstration, les étapes où la commutativité du produit a été essentielle. Deuxième démonstration : On développe (x + y)(x + y) · · · (x + y) en somme de 2n termes. Du fait de la commutativité du produit dans C, on obtient des termes pouvant tous s’écrire xk y n−k . Pour k fixé, on un terme xk y n−k en multipliant x pris obtient n dans k des n facteurs par y pris dans les n − k restants. Or il y a façons de choisir k facteurs parmi n. Il y a k n donc termes xk y n−k d’où le résultat. k 5 2.4 Bernoulli Quels que soient x appartenant à C, quel que soit n appartenant à N∗ , n n x − y = (x − y) n−1 X Il s’agit d’une vérification ; on développe (x − y) (x − y) xk y n−1−k = k=0 = n−1 X k=0 n−1 X k=1 xk+1 y n−(k+1) − n−1 X Deuxième démonstration : n−1 X k=1 = (x − y) n−1 X xn−1−k y k k=0 xk y n−1−k cela donne : k=0 n X xk y n−k = k=0 n−1 X xk y n−k + xn y 0 − x y k=0 Première démonstration : n−1 X k n−1−k k=1 xk y n−k − n−1 X xk y n−k k=0 xk y n−k − x0 y n = xn − y n Si x = y ou si y = 0, alors la propriété est évidente sinon, on rappelle que : n x k −1 n−1 n−1 n X X x q −1 x y qk = ∀q 6= 1, ∀n > 0, (⋆). On applique (⋆) à q = ce qui donne : = d’où, en x q−1 y y − 1 k=0 k=0 y n−1 n n X x −y ce qui donne bien la formule de Bernoulli. multipliant par y n−1 , on obtient : xk y n−k = x−y k=0 2.4.1 Bernoulli, exposant impair Lorsque n est impair, on peut remplacer y par −y dans la formule de Bernoulli Le membre de gauche devient xn − (−y)n = xn + y n et l’on obtient : xn + y n = (x + y) n−1 X (−1)k xn−1−k y k =0 Exercice 3 Écrire les formules de Bernoulli pour a3 − b3 et a3 + b3 . Développer (a + b)3 et (a − b)3 . Ces quatre formules seront à savoir par cœur. 3 Complexes de module 1 et trigonométrie 3.1 3.1.1 L’ensemble U Définition On note U l’ensemble des nombres complexes de module 1. 3.1.2 Propriétés immédiates – Stabilité pour le produit : ∀(z,z ′ ) ∈ U, zz ′ ∈ U car |zz ′ | = |z| × |z ′ | = 1 × 1 = 1. 1 1 1 −1 – Stabilité pour le passage à l’inverse : ∀z ∈ U, z ∈ U car = = = 1. z |z| 1 6 3.1.3 Paramétrisation par les fonctions trigonométriques Posons z = x + iy. On a l’équivalence z ∈ U ⇔ x2 + y 2 = 1. On admet que, pour tout couple (x,y) de réels : x2 + y 2 = 1 si et seulement s’il existe θ ∈ R tel que cos(θ) = x et sin(θ) = y. On admet que θ est unique à 2kπ près c’est-à-dire que si θ ′ est un (autre) réel tel que cos(θ ′ ) = cos(θ) 2π et sin(θ ′ ) = sin(θ) alors il existe une entier relatif k tel que θ ′ − θ = 2kπ. On écrit θ ′ ≡ θ ou θ ′ ≡ θ [2π] ce qui se lit “θ ′ est congru à θ modulo 2π”. Il en résulte la Propriété 3.1.3 Quel que soit z ∈ U, il existe θ unique à 2kπ près tel que z = cos(θ) + i sin(θ). On observera aussi que : ∀z ∈ U, on a 3.1.4 1 = z. z Formules immédiates sur le cercle trigonométrique En exercice, exprimer aumoyen de cos(θ) et sin(θ) les lignes trigonométrique suivantes : π π cos θ ± , sin θ ± , cos(π − θ), sin(π − θ), cos(θ + π), sin(θ + π) 2 2 3.2 3.2.1 eit Définition On convient de noter eiθ le nombre complexe défini par eiθ = cos(θ) + i sin(θ) ∈ U 3.2.2 Propriétés D’après les propriétés des fonctions sinus et cosinus, on montre : ′ – ∀(θ,θ ′ ) ∈ R2 , ei(θ+θ ) = eiθ × eiθ 1 – ∀θ ∈ R, e−iθ = iθ e 3.2.3 ′ Application à la trigonométrie Si les formules précédentes se déduisent théoriquement de la trigonométrie, il s’avère qu’elles sont plus faciles à retenir que ces dernières et qu’elles permettent d’ailleurs de les retrouver facilement. En exercice, au moyen de ei(a+b) = eia eib et ei(a−b) = eia e−ib , retrouver les formules donnant cos(a ± b) et sin(a ± b) en fonction de cos(a), sin(a), cos(b), sin(b). 7 3.3 Les fonctions sinus et cosinus 3.3.1 Quelques rappels La mesure d’un angle en radians est la longueur de l’arc du cercle de rayon 1 délimité par l’angle mesuré : 1 θ θ −1 1 −1 Pour des petites valeurs de l’angle θ, on a sin(θ) ≈ θ et tan(θ) ≈ θ comme on le “voit” graphiquement : 1 ou comme on peut s’en convaincre numériquement : θ 0,1 0,01 0,001 0,0001 sin(θ) 0,0998334166 0,00999983333 0,0009999998333 0,000099999999833 tan(θ) 0,100334672 0,0100003333466 0,00100000033333 0,000100000000333 8 3.3.2 Dérivation sin(θ) sin(θ) − sin(0) = . θ−0 θ D’après ce qui précède, on voit que pour des valeurs de plus en plus petites (proches de zéro) de la variable θ, ce taux d’accroissement se rapproche de 1. On a donc sin′ (0) = 1. D’abord en 0. Pour le sinus, on forme le taux d’accroissement : Pour le cosinus, on écrit le taux d’accroissement sous la forme : sin(θ/2) 2 cos(θ) − 1 sin2 (θ/2) θ cos(θ) − cos(0) = = −2 =− × . θ−0 θ θ 2 θ/2 sin(θ/2) cos(θ) − cos(0) Pour des valeurs de plus en plus petites de θ, se rapproche de 1, son carré aussi et du coup θ/2 θ θ est très proche de − qui, lui-même, se rapproche de 0. 2 Il en résulte cos′ (0) = 0. Nous pouvons à présent dériver en un point x0 quelconque. Pour cela, posons : f (t) = cos(x0 + t) = cos(x0 ) cos(t) − sin(x0 ) sin(t) et g(t) = sin(x0 + t) = sin(x0 ) cos(t) + cos(x0 ) sin(t). On a alors : cos′ (x0 ) = f ′ (0) = cos(x0 ) cos′ (0) − sin(x0 ) sin′ (0) = − sin(x0 ) et sin′ (x0 ) = g′ (0) = sin(x0 ) cos′ (0) + cos(x0 ) sin′ (0) = cos(x0 ). 3.4 3.4.1 La fonction tangente Définition π + kπ, k ∈ Z ou, plus proprement : 2 π ∀x ∈ R, cos(x) = 0 ⇔ ∃k ∈ Z, x = + kπ 2 h i π π Il en résulte que la fonction cosinus est non nulle sur tous les intervalles − + kπ, + kπ pour k ∈ Z et sur 2 h 2 [i π π eux seulement. La réunion de ces intervalles se note − + kπ, + kπ . 2 2 On rappelle que ∀x ∈ R, cos(x) = 0 ⇔ x = k∈Z Définition 3.4.1 Pour tout réel x appartenant à h [i π π sin(x) . − + kπ, + kπ , on pose tan(x) = 2 2 cos(x) k∈Z 3.4.2 Propriétés algébriques Pour tous réels a et b tels que tan(a), tan(b) et tan(a + b) ou tan(a − b) soient définis : tan(a + b) = tan(a) + tan(b) 1 − tan(a) tan(b) et Exercice 4 Montrer ces formules. π . Donner une formule pour tan(2x) et pour tan x ± 4 Vérifier que tan est impaire et π-périodique. 9 tan(a − b) = tan(a) − tan(b) 1 + tan(a) tan(b) 3.4.3 Propriétés analytiques et représentation Exercice 5 1 . cos2 2. Déterminer les limites de tan en π/2 à gauche et en −π/2 à droite (on pourra utiliser l’imparité et la périodicité). Tracer la courbe représentative de tan dans le plan muni d’un repère orthonormé direct. 1. Montrer que tan′ = 1 + tan2 = 3.5 3.5.1 Formules d’Euler et de Moivre Formules d’Euler Ce sont les formules cos(t) = 3.5.2 eit − e−it eit + e−it , sin(t) = dont la vérification est immédiat. 2 2 Transformation de eit ± 1 On pose ∀t ∈ R, eit +1= eit/2 eit/2 + e−it/2 Exercice 6 = eit/2 t × 2 cos . 2 Trouver une transformation analogue pour eit − 1. 3.5.3 Formules de Moivre On peut généraliser la formule eia + b = eia eib au cas de n réels α1 , . . . ,αn : ei(α1 +···+αn ) = eiα1 ×· · ·×eiαn . Lorsque n les αi sont tous égaux à une même valeur θ, on obtient eniθ = eiθ ce qui donne la formule de Moivre : ∀n ∈ N, ∀θ ∈ R, cos(nθ) + i sin(nθ) = (cos(θ) + i sin(θ))n 3.5.4 Applications Développement, linéarisation, calcul de Un exemple : cos2 (x) = Exercice 7 eix + e−ix 2 2 n X cos(kt), k=0 e2ix = n X sin(kt) k=1 + 2 + e−2ix 2 cos(2x) + 2 cos x + 1 = = 4 4 2 Linéariser de la même façon cos3 (x), sin3 (x), cos4 (x), sin4 (x). Un autre exemple : Développons cos(2x). cos(2x) = Re(e2ix ) or e2ix = (eix )2 = (cos(x) + i sin(x))2 = cos2 (x) − sin2 (x) + 2i sin(x) d’où cos(2x) = Re(e2ix ) = cos2 (x) − sin2 (x). Exercice 8 Développer de la même façon : cos(3x), sin(3x), cos(4x), sin(4x), cos(5x), sin(5x). 3.6 Arguments 3.6.1 Définition des arguments d’un nombre complexe non nul z z ∈ U. Il peut donc s’écrire = eiθ pour des nombres réels θ. Ces Pour tout nombre complexe non nul z, |z| |z| nombres sont appelés arguments de z. On sait que ces nombres sont congrus entre eux modulo 2π. Lorsque θ est un argument de z, on note 2π arg(z) ≡ θ [2π] ou arg(z) ≡ θ 10 3.6.2 Écriture z = reiθ , r > 0, θ ∈ R D’après ce qui précède, on a, pour tout nombre complexe z non nul : Il existe un unique réel r strictement positif, il existe θ unique à 2kπ près, k ∈ Z tels que z = reiθ . 2π On a donc z = |z|(cos(θ) + i sin(θ)) avec θ ≡ arg(z). 3.6.3 Propriétés (produits, quotients) ′ En écrivant ∀z, z ′ 6= 0, z = |z|ei arg(z) , z ′ = |z ′ |ei arg(z ) et d’après les propriétés des exponentielles et des modules, on a : ′ z 2π ′ ′ 2π ′ ≡ arg(z ′ ) − arg(z) ∀z, z 6= 0, arg(zz ) ≡ arg(z) + arg(z ), arg z 3.6.4 Caractérisation des réels et des imaginaires purs non nuls π Les réels non nuls sont caractérisés par sin(θ) = 0 c’est-à-dire arg(z) ≡ 0 (Attention, c’est bien modulo π). π π Les imaginaires purs eux, sont caractérisés par cos(θ) = 0 c’est-à-dire arg(z) ≡ . 2 3.6.5 Transformation de A cos(t) + B sin(t) √ Soient A, B deux réels non nuls. Posons Z = A + Bi = reiθ0 avec r = |Z| = A2 + B 2 . On√a Z = A − Bi = re−iθ0 . Alors, pour tout θ ∈ R, A cos(θ) + B sin(θ) = Re(eiθ Z) = Re(rei(θ−θ0 ) = r cos(θ − θ0 ) = A2 + B 2 cos(θ − θ0 ). On peut envisager un autre point de vue. On rappelle qu’étant donnés deux réels a, b tels que a2 + b2 =1, il existe α unique à 2kπ tel que a = cos(α) et √ B A b = sin(α). On écrit : ∀θ ∈ R, A cos(θ) + B sin(θ) = A2 + B 2 √ cos(θ) + √ sin(θ) . A2 + B 2 A2 + B 2 B A et b = √ on voit que a2 + b2 = 1. Or si l’on pose a = √ 2 2 2 A +B A + B2 A B Il existe donc θ0 tel que √ = cos(θ0 ) et √ = sin(θ0 ) et l’on alors : 2 2 2 A + A + B2 √ √B ∀θ ∈ R, A cos(θ) + B sin(θ) = A2 + B 2 (cos(θ0 ) cos(θ) + sin(θ0 ) sin(θ)) = A2 + B 2 cos(θ − θ0 ). 4 Équations du second degré 4.1 4.1.1 Racines carrées d’un complexes Écriture exponentielle Soit Z un complexe non nul écrit sous la forme exponentielle Z = Reiα . On cherche des complexes z écrits eux aussi sous forme exponentielle z = reiθ tels que z 2 = Z. De tels nombres, sils existent sont appelés racines carrées de de Z. √ est réservé au cas des réels positifs. ATTENTION : Le symbole Avec les notations ci-dessus, on a l’équivalence : √ √ r2 = R R R r = r = 2 et z 2 = Z ⇔ reiθ = Reiα ⇔ ⇔ ⇔ et et 2θ 2π θ = α/2 + kπ 2θ = α + 2kπ, k ∈ Z ≡α √ iα/2 √ i(α/2+π) √ Lorsque k est pair, on obtient z = Re et pour k impair, on a z = Re = − Reiα/2 ce qui donne deux racines carrées opposées. 4.1.2 Écriture algébrique On pose ici Z = A + Bi et on cherche z = x + iy tel que z2 11 = Z ce qui équivaut à x2 − y 2 = A 2xy = B √ compte du fait que |z|2 = |Z|, on ajoute l’équation x2 + y 2 = A2 + B 2 . On a alors z 2 = Z ⇔ = A = √ B (Vérifier) A2 + B 2 = √ √ A2 + B 2 + A A2 + B 2 − A 2 2 On en déduit immédiatement x = ,n y = . Il n’ya plus qu’à prendre les racines 2 2 carrées.... sauf que cela semble donner 4 couples de solutions. Il faut tenir compte de 2xy = B. Discutons ce qu’il en est. r√ r√ √ √ A2 + B 2 + A A2 + B 2 − A = ± A et y = ± = 0 d’où z = ± A. Si B = 0 et A > 0, on trouve x = ± 2 2 p √ Si B = 0 et A < 0 on trouve de même x = 0 et y = ± −A d’où z = ±i |A|. r√ r√ √ A2 + B 2 + A A2 + B 2 − A = ± A et y = ± = 0 et si B > 0 alors x et y sont de Si B 6= 0, On a x = ± 2 2 même signe tandis que si B < 0, ils sont de signes contraires. En tenant x2 − y 2 2xy 2 x + y2 4.2 4.2.1 Résolution Rappel du cas réel Étant donnés trois réels a, b, c avec a 6= 0, on considère l’équation ax2 + bx + c = 0. On pose ∆ = b2 − 4ac et l’on a les trois cas suivant : √ √ −b − ∆ −b + ∆ ∆ > 0 L’équation a deux racines x1 = , x2 = et l’on a ∀x, ax2 + bx + c = a(x − x1 )(x − x2 ). 2a 2a b ∆ = 0 L’équation a une racine double x0 = − et ∀x, ax2 + bx + c = a(x − x0 )2 2a p p −b − i |∆| −b + i |∆| ,z= et l’on a : ∆ < 0 L’équation a deux racines non réelles conjuguées z 2a 2a ∀x, ax2 + bx + c = a(x − z)(x − z). 4.2.2 Cas général On prend a, b, c complexes avec a 6= 0. reprendre#toute"la factorisation. Pour tout # x ∈ C, "Nous allons 2 2 2 2 b c b c b − 4av b b ax2 + bx + c = a x2 + x + . + − 2 =a x+ − =a x+ a a 2a a 4a 2a 4a2 b 2 b 2 2 On pose à nouveau ∆ = b − 4ac. Si ∆ = 0 alors ∀x ∈ C, ax + bx + c = a x + et on a encore x0 = − 2a 2a comme racine double. Si ∆ 6= 0, on sait "qu’il admet deux racines opposées. Posons δ l’une d’entre elles. Alors, pour tout x ∈ C : # "carrées 2 2 2 # 2 b δ δ b ax2 + bx + c = a x + − 2 =a x+ − 2a 4a 2a 2a −b + δ −b − δ x− . =a x− 2a 2a −b ± δ On a la forme factorisée et les racines 2a 4.2.3 Relations entre coefficients et racines Soit x 7→ ax2 + bx + c, a 6= 0 une fonction polynôme du second degré de racines x1 , x2 éventuellement confondues. On a donc ∀x, ax2 + bx + c = a(x − x1 )(x − x2 ) = ax2 − a(x1 + x2 )x + ax1 x2 . On admet que cela entraı̂ne b = a(x1 + x2 ) et c = ax1 x2 ou on le vérifie en partant des formule soutenues plus haut. b c et x1 x2 = a a Inversement on se donne S et P deux nombres complexes et on cherche les couples (x,y) ∈ C2 vérifiant On a donc x1 + x2 = − x + y = S, xy = P Si (x,y) est un tel couple alors, pour tout z ∈ C, (z − x)(z − y) = z 2 − (x + y)z + xyz = z 2 − Sx + P de sorte que x et y sont les racines de X 2 − SX + P . 12 5 Racines n-èmes 5.1 5.1.1 Un Définition Soit un entier naturel n > 2. On appelle Un l’ensemble Un = {z ∈ C, z n = 1}. Les éléments de Un sont appelés les racines n-èmes de l’unité. 5.1.2 Propriétés Un ⊂ U car si z n = 1 alors 1 = |1| = |z n | = |z|n d’où |z| = 1. Un est stable pour le produit i.e. : ∀z, z ′ ∈ C, (z ∈ Un et z ′ ∈ Un ) ⇒ zz ′ ∈ Un . En effet si z n = z ′n = 1 alors (zz ′ )n = z n z ′n = 1 × 1 = 1. n 1 1 1 – Un est stable par le passage à l’inverse i.e. : ∀z ∈ C, z ∈ Un ⇒ z 6= 0 et = n = = 1. z z 1 n n – Un est stable par conjugaison : ∀z ∈ C, z ∈ Un ⇒ z ∈ Un car (z) = z = 1 = 1. – – 5.1.3 Expression des racines n-èmes de l’unité Posons z = eiα ∈ U. 2kπ . n On pose alors, pour tout entier relatif k, zk = e2iπ/n et on voit que ∀k ∈ Z, zk+n = zn . On peut donc se contenter ′ de considérer z0 , z1 , . . . , zn−1 . On voit alors que si 0 6 k 6 k′ < n sont des entiers tels que e2ikπ/n = e2ik π/n ′ alors e2i(k −k)π/n = 1 donc 2(k′ − k)π/n est multiple entier de 2π d’où k′ − k est multiple de n mais comme 0 6 k′ − k < n, cela n’est possible que si k′ − k = 0. Les zk pour k de 0 à n − 1 sont donc deux à deux distincts. En résumé : n o Un = e2ikπ/n , 0 6 k 6 n − 1 z n = 1 ⇔ eniα = 1 ⇔ nα = 2kπ, k ∈ Z ⇔ α = On peut généraliser la description ci-dessus en demandant à k de prendre n valeurs entières consécutives. Les exemples les plus courants étant : – de 0 à n − 1 – de 1 à n – Pour n pair, n = 2p, on peut prendre k de −p + 1 à p ou de −p à p − 1 – pour n impair, n = 2p + 1, on prend généralement k de −p à p. 5.1.4 Inclusion des Un Rappel : Étant donnés deux entiers m et n strictement positifs, on dit que m divise n et on écrit m|n lorsque n est multiple de m c’est-à-dire lorsqu’il existe k ∈ N tel que n = km. On a la propriété suivante qui fait un lien entre l’arithmétique et les Un . Pour tous entiers m et n strictement positifs, on a l’équivalence : Um ⊂ Un ⇔ m|n. Démonstration : Si n = km avec k ∈ N alors ∀z ∈ C, z m = 1 ⇒ z n = z km= (z m )k = 1k = 1 d’où Um ⊂ Un . n Inversement, si Um ⊂ Un alors, comme e2iπ/m ∈ Um ⊂ Un , on a e2iπ/m = 1 c’est-à-dire e2inπ/m = 1 donc 2πn/m est multiple entier de 2π ce qui revient à dire que n/m ∈ N. C.Q.F.D 5.2 5.2.1 Racines n-èmes d’un complexe Recherche des racines quand on en connaı̂t une Soit Z un complexe non nul (sinon il n’y a aucun intérêt) et n un entier supérieur ou égal à 2. Les racines n-èmes de l’unité sont les solutions z de l’équation z n = Z. Dans cette question, on suppose connue une racine n-ème z0 . z0 est en particulier non nulle. Alors, pour tout z ∈ C: n z z zn n n n =1⇔ ∈ Un . z = Z ⇔ z = z0 ⇔ n = 1 ⇔ z0 z0 z0 13 Il en résulte la propriété suivante : Les racines n-èmes d’un complexe Z sont les produits d’une racines particulière par les racines n-èmes de l’unité. 5.2.2 Recherche générale On pose Z = Eeiα et on cherche les racines n-èmes sous la forme reiθ avec R, r > 0 et α, θ ∈ R. On a les équivalences : √ n r = R r = nR n n niθ iα z = Z ⇔ r e = Re ⇔ ⇔ nθ = α + 2kπ, k ∈ Z θ = αn + 2kπ n , k ∈Z √ √ 2ikπ 2kπ α n n i( n + n ) iα/n On obtient donc z = Re = z0 e n avec z0 = Re ce qui correspond à la description trouvée précédemment. 6 Exponentielle complexe 6.1 6.1.1 Généralités Définition Pour tout nombre complexe z = x + iy, (x,y) ∈ R2 , on pose exp(z) = ex eiy = ex (cos(y) + i sin(y)) 6.1.2 Propriétés On a défini l’exponentielle complexe pour prolonger les propriétés algébriques usuelles et c’est bien ce qu’on obtient : – ∀z, z ′ ∈ C, exp(z + z ′ ) = exp(z) × exp(z ′ ). (Vérifier en posant z = x + iy et z ′ = x′ + iy ′ ). exp(z ′ ) – ∀z, z ′ ∈ C, exp(z ′ − z) = . exp(z) – ∀z ∈ C, ∀n ∈ Z, exp(nz) = (exp(z))n . 6.1.3 Module, arguments En appliquant la définition de exp(z) avec z = x + iy, on voit que : 2π | exp(z)| = exp(x) = eRe(z) et que arg(exp(z)) ≡ y = Im(z). 6.2 6.2.1 Diverses équations exp(z) = exp(z ′ ) Quels que soient les nombres complexes z et z ′ , l’équation exp(z ′ ) = exp(z) équivaut à exp(z ′ − z) = 1. Nous allons donc ( résoudre exp(z) =1. D’après la caractérisation par module et arguments, on a : eRe(z) = 1 Re(z) = 0 exp(z) = 1 ⇔ ≡ 2π Im(z) = 2kπ, k ∈ Z arg(z) ≡ 0 Il résulte de ce qui précède que, pour tous nombres complexes z et z ′ , on a exp(z) = exp(z ′ ) ⇔ z −z = 2ikπ, k ∈ Z. 6.2.2 Équation exp(z) = Z 2π Soit Z ∈ C∗ les complexes z tels que exp(z) = Z vérifient exp(Re(z)) = |Z| et Im(z) ≡ arg(Z) et ainsi, les nombres z tels que exp(z) = Z sont : ln |Z| + i arg(Z) + 2ikπ, k ∈ Z 14 7 Nombres complexes et géométrie plane 7.1 Alignement et orthogonalité 7.1.1 Alignement Soit ~u un vecteur d’affixe z ; pour λ ∈ R on vérifie facilement au moyen des coordonnées que λ~u a pour affixe λz. x′ + iy ′ z′ = = Inversement, soit ~u 6= ~0 d’affixe z = x + iy et ~u′ un (autre) vecteur d’affixe z ′ = x′ + iy ′ . On a z x + iy (xx′ + yy ′ ) + i(xy ′ − x′ y)i z′ (x′ + iy ′ )(x − iy) = . Il en résulte que est réel si et seulement si xy ′ − x′ y = 0 ce x2 + y 2 x2 + y 2 z qui équivaut à xy ′ = x′ y et on reconnaı̂t là la colinéarité des vecteurs ~u e t~u′ . Il en résulte la caractérisation suivante : z′ ∈ R ou encore arg Deux vecteurs ~u 6= ~0 et ~u′ d’affixes respectives z et z ′ sont colinéaires si z 7.1.2 Orthogonalité z′ ∈ Ri si et seulement si Re Le même calcul que précédemment montre z qui revient à ~u.~u′ = 0 ou encore ~u ⊥ ~u′ . 7.2 7.2.1 ′ z π ≡0 z ′ z = 0 c’est-à-dire si xx′ + yy ′ = 0 ce z Transformation z 7→ eiθ z Angles Pour tout nombre complexe z non nul, en écrivant z = |z|ei arg(z) , on sait que arg(z) représente l’angle orienté ~ı,~u(z) où ~u(z) est le vecteur d’affixe z. ′ Dès lors si ~u et vecu′ sont deux vecteurs non ′ nuls d’affixes respectives z et z , alors : z 2π 2π c cu 2π ~ud ,~u′ ≡ ~ı,~ u′ − ~ı,~ ≡ arg(z ′ ) − arg(z) ≡ arg . z 7.2.2 Interprétations On considère à présent θ ∈ R et l’application z 7→ zeiθ . Soit ~u le vecteur d’affixe un complexe z6= 0et ~u′ le vecteur d’affixe z ′ = zeiθ . z ′ 2π 2π 2π ≡ arg(eiθ ) ≡ θ. ~u et ~u′ ont même module et ~ud ,~u′ ≡ arg z ~u est donc l’image du vecteur ~u par la rotation d’angle θ. Si on considère maintenant les points M et M ′ d’affixes respectives z et z ′ , cette fois, M ′ est l’image de M par la rotation de centre O d’angle θ. 7.3 z 7→ z + b −−−→ Si on pose M d’affixe z et M ′ d’affixe z + b alors M M ‘ a pour affixe z ′ − z = b. Ainsi l’application qui à M associe M ′ est la translation de vecteur ~u d’affixe b. 7.4 z 7→ kz Soit k ∈ R∗ . On voit facilement que l’application qui à M d’affixe z associe M ′ d’affixe kz est l’homothétie de centre O 7.5 z 7→ z̄ La transformation géométrique correspondante est la symétrie orthogonale d’axe Ox. 15