d’hospitalisation à répétition et sont la principale cause
d’entrée en institution d’hébergement. Le coût pour la société
est considérable [2], estimé à 10 milliards d’euros par an en
France dans un récent rapport de l’Office parlementaire
d’évaluation des politiques de santé [3].
La maladie d’Alzheimer est placée aujourd’hui sous les feux de
l’actualité. Le président de la République récemment élu l’a
déclarée « grande cause nationale » et a souhaité en faire un
chantier présidentiel. Les attentes dans ce domaine sont nom-
breuses. Améliorer le repérage des patients et leurs accès au
diagnostic est un premier axe : si, paradoxalement, la maladie
est de mieux en mieux connue du public, elle est encore
méconnue par de nombreux médecins. On estime que chez
environ la moitié des patients, le diagnostic n’a pas été fait. Il
est important de sensibiliser les médecins généralistes à repé-
rer ces patients à l’aide d’outils simples, et de les adresser vers
des centres spécialisés en cas de suspicion de démence ; les-
quels centres sont aujourd’hui surchargés, avec des délais
d’attente importants, et un accroissement de la capacité de
soin de ces centres est indispensable. L’amélioration des soins
à domicile est une autre attente forte ; si ceux-ci ont fait beau-
coup de progrès au cours des dernières années, ils doivent être
encore améliorés au plan quantitatif et qualitatif. Leur réparti-
tion sur le territoire n’est pas homogène. L’aide aux patients
isolés est encore très difficile et, surtout, l’aide et le soutien
aux aidants familiaux des patients sont très insuffisants. Les
accueils de jour représentent une aide importante pour certains
aidants, mais ces accueils sont encore peu nombreux et ne sont
pas pris en charge par le système de santé. Un troisième axe,
tout à fait négligé jusqu’à présent, concerne la prise en charge
des patients en institution d’hébergement dans tous ses
aspects [4]. Enfin, la recherche sur la thérapeutique est une
dimension capitale, avec l’espoir d’obtenir dans un délai relati-
vement proche des agents thérapeutiques capables de transfor-
mer l’évolution naturelle de la maladie d’Alzheimer. Pour
atteindre ce but, il faut promouvoir la recherche fondamentale
et la recherche clinique sur cette thématique, mobiliser les pro-
fessionnels des secteurs public et privé, les patients et leur
entourage, et aussi encourager la coopération entre chercheurs,
cliniciens et industriels du médicament. Quant à la recherche
sur la prévention, elle est aussi un axe important pour le
futur, même si cet aspect est aujourd’hui moins avancé que la
recherche en thérapeutique [5, 6].
Références
1 Ramaroson H, Helmer C, Barberger-Gateau P, Letenneur L, Dartigues JF.
Prévalence des démences et de la maladie d’Alzheimer chez les sujets
âgés de plus de 75 ans : résultats actualisés de la cohorte Paquid. Rev
Neurol. 2003; 159: 405-11.
2 Bonin-Guillaume S, Zekry D, Giacobini E, Gold G, Michel JP. L’impact éco-
nomique des démences. Presse Med. 2005; 34: 35-41.
3 Gallez C, pour l’Office parlementaire d’évaluation en santé. Rapport sur la
prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées.
République française : Assemblée Nationale-Sénat, 2005.
4 Vellas B, Gauthier S, Allain H, Andrieu S, Aquino JP, Berrut G et al, Société
française de gériatrie et gérontologie. Consensus sur la démence de type
Alzheimer au stade sévère. Presse Med. 2005; 34: 1545-55.
5 Belmin J, Verny M. La prévention de la maladie d’Alzheimer : espoirs et
déceptions. Presse Med. 2006; 35: 1291-2.
6 Vogel T, Benetos A, Verreault R, Kaltenbach G, Kiesmann M, Berthel M.
Les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer : vers une prévention?
Presse Med. 2006; 35: 1309-16.
Belmin J, Léger JM
tome 36 > n° 10 > octobre 2007 > cahier 2
1430