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La maladie d’Alzheimer
I- Généralités
1. Historique
- « Le dément est un riche qui est devenu pauvre, tandis que l’idiot a toujours été
pauvre »
Esquirol
- La démence est purement organique. Elle est chronique et acquise.
- Alois Alzheimer (neuropathologiste et psychiatre) a décrit pour la 1ère fois un cas
clinique d’Alzheimer : examen au microscope le cerveau d’un homme de 51 ans et
découvre des plaques séniles
2. Définition de la démence
= Altération acquise des fonctions cognitives suffisantes pour entrainer une perte
d’autonomie
-Tant qu’il n’y a pas de répercussions sur la vie quotidienne on ne parle pas de démence.
La démence est mentionnée quand elle a un impact dans la vie quotidienne.
- La démence touche l’ensemble des fonctions cognitives
- C’est une pathologie insidieuse
3. Types de démence
- La plus fréquente des démences : -maladie d’Alzheimer (60% des démences)
- Les autres démences : -démences vasculaires (le patient peut apprendre,
mais ne retrouve pas le « chemin » pour accéder à ses connaissances)
-démences à corps de Lewy (entre Alzheimer et
Parkinson)
-démences mixtes (vasculaire + Alzheimer)
-démences fronto-temporales (DFT)
- démences de Parkinson
4. Physiopathologie
Affection neurodégénérative du système nerveux central conduisant irréversiblement à
la perte de mémoire et des fonctions cognitives
Deux types de lésions :
o Plaques séniles : dépôts anormaux entre les neurones d’une protéine
(béta-amyloïde)
o Dégénérescence neuro-fibrillaires : accumulation de filaments anormaux
=> Il en résulte la mort du neurone et une atrophie cérébrale ce qui entraine un
déficit en acétylcholine (qui est le principal neuromédiateur entre deux neurones)
- Les hippocampes sont les premiers à être touchés par l’atteinte dégénérative
dans la maladie d’Alzheimer
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5. Epidémiologie
- 2001 : 450000 cas en France
- 100000 nouveaux cas par an
- La durée de la maladie est de 8 à 12 ans.
- Seules les 4 dernières années sont médicalisées
- A partir du moment ou la maladie est diagnostiquée l’espérance de vie est de 5,9 ans
6. Facteurs de risque
- L’âge : plus on augmente dans l’âge plus le risque est important.
- D’après la courbe démographique : le sexe féminin est plus exposé mais on peut
expliquer cela parce qu’elles vivent plus longtemps.
- Facteurs génétiques et héréditaires
- Éducation, activité intellectuelle et l’optimisme
- Habitudes alimentaires
- Hypertension et cholestérol
- Œstrones et traitement hormonal substitutif
- Aluminium
- Tabagisme
II- Le diagnostic
1. Les problèmes de diagnostic
Une maladie sous diagnostiquée
- 50% ne sont pas diagnostiqué
- Confusion avec le vieillissement normal
- Polypathologies des sujets âgés
- Début insidieux et progressifs (pas de plainte, dépression)
- Accès aux moyens diagnostiques
- Hétérogénéité des formations médicales
- Ttt non efficace
Un dément qui crie c’est qu’il a mal.
2. Les troubles du comportement :
- Agressivité : hétéro-agressivité / auto-agressivité
- Dénutrition : le patient n’a plus faim mais on ne sait pas pourquoi. Très important
car risque de décès +++
- Apathie : perte de l’élan vital, repli sur eu même
- Déambulation
- Comportement répétitif
Les troubles du comportement sont les seuls éléments que l’on peut traiter.
3. Reconnaitre une maladie d’Alzheimer :
- La plainte mnésique : signe essentiel
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Trouble de la mémoire, portant sur les faits récents, d’apparition progressive
(en quelques mois ou quelques années) retentissant sur la vie quotidienne. La
maladie touche la mémoire épisodique.
Début insidieux (plus de six moins = chronicité)
- La maladie d’Alzheimer n’est pas seulement une maladie cognitive
- Elle se traduit également par des modifications de l’humeur et du comportement :
repli social, apathie, diminution de l’intérêt voir les activités routinières. Quand
une personne âgée fait une dépression il faut se demander si c’est pas un signe
annonciateur de la maladie d’Alzheimer
- Dysfonctionnement du langage : après les troubles de la mémoire, l’altération
du langage est le désordre cognitif le plus fréquemment allégué par le patient.
Initialement, cela se limite à une simple difficulté de dénomination d’objets, qui
est compensée par l’utilisation des périphrases
- Troubles des praxies
- Trouble des fonctions exécutives : difficultés à organiser et à réaliser des
taches complexes (déclarations d’impôts, planifier un trajet, problèmes de
calcul…)
- Troubles visuo-spatiaux
- Troubles de l’orientation temporo-spatiale
- Troubles de l’humeur et du comportement :
o Syndrome dépressifs ; apathie ; irritabilité ; anxiété
Le diagnostic est basé sur :-essentiellement clinique (un trouble de mémoire associé à
un autre trouble neuropsychologique, un impact sur les activités quotidiennes)
- absence de syndrome confusionnel (confusion = début
brutal, phénomène très aigu. Ne pas confondre avec la démence qui est quelque chose
de chronique)
-la normalité de certains examens complémentaires (bilan
standardisé)
- scanner et IRM peuvent montrer une atrophie cérébrale
(un des premiers signes de la maladie d’Alzheimer atrophie des
hippocampes)
- scintigraphie cérébrale peut montrer des anomalies
4. Examens complémentaires
- Examen général et neurologique : normal
- Imagerie cérébrale : permet d’éliminer une autre cause de démence et de
mettre en évidence une atrophie prédominant dans les régions temporales.
× Test neurologiques :
o Feuille d’évaluation de MMSE
- 30 points sur l’orientation dans le temps ; apprentissage (3mots à retenir) ;
numération ; langage ; praxie constructives. => Le patient doit être supérieur à
26 (en dessous de 23 ce n’est pas normal)
o Examen des fonctions supérieures
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Fonction cognitive explorée
Exemple de test
Mémoire épisodique
5 mots
Troubles visuo-spatiaux
Horloge
Langage
Fluence verbale
Orientation
Orientation temporo-spatiale
o Les 5 mots
o Test de l’horloge
o Test de fluence verbale
Une minute pour dire le maximum de noms d’animaux
III- Les traitements
1. Les traitements non médicamenteux
- La prise en charge non médicamenteuse et l’accompagnement du patient et de sa
famille doivent être privilégiés et faits systématiquement. Ils font partie du plan de
soin personnalisé.
- Dans ce cadre sont tout particulièrement importantes :
- Les tentatives d’aménagement spatial et temporal du lieu de vie
- La possibilité de participation à des activités récréatives et socialisantes
structurées ou physiques
- La formation des équipes soignantes et l’aide aux aidants
- Il existe aussi des modalités de prise en charge individuelle qui doivent être tentées
et adaptées, même dans les formes sévères.
- Il est important de préserver l’autonomie et la stimulation des patients
2. Les traitements symptomatiques
- Effets sur la cognition
- Effets sur les activités de la vie quotidienne
- Effets sur le fonctionnement global
- Effets sur le délai d’institutionnalisation
- Effets sur la charge de l’aidant
- Effets sur le comportement
3. Les traitements médicamenteux
- Inhibiteurs de l’acétylcholinestérase (EXELON, REMINYL, ARICEPT)
- Les antiglutamatergiques (EBIXA)
- Les antidépresseurs (IRS)
- Les thymorégulateurs (TEGRETOL)
- Neuroleptiques atypiques (RISPERDAL) (traitement de l’agitation du
schizophrène) : ce n’est pas forcément un choix. On peut se demander pourquoi
un traitement psy est utilisé pour une maladie organique.
4. Ce qu’il faut éviter
- La contention physique
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- Neuroleptiques / Benzodiazépines (LEXOMIL) / Tricycliques
5. Les dix commandements
- Près de la personne, tu te tiendras
- Son nom tu diras
- Son corps, tu toucheras
- A sa hauteur et face à lui, tu te tiendras
- Un contact visuel, tu établiras
- Lentement et distinctement tu parleras
- Des mots simples et concrets des phrases courtes tu emploieras
- Un message à la fois tu donneras
- Aux énoncés affirmatifs tu recourras
IV- Conclusion
- Maladie fréquente, augmente avec l’âge
- Intérêt du diagnostic précoce
- Importance de la recherche
- Importance de l’aide aux aidants
- Importance des 10 commandements
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