16e Conférence de l’AGRH - Paris Dauphine -15 et 16 septembre 2005 2
1. Le cadre théorique de la recherche : une conceptualisation systémique de la
flexibilité
Le concept de flexibilité a été appréhendé très diversement depuis près de trente ans. En
fonction de l’évolution de la société – persistance d’un niveau de chômage élevé, introduction
de nouvelles technologies productives et de communication, évolution de la demande des
consommateurs – les objets d’étude de la flexibilité et le regard porté sur la flexibilité ont
varié. Pour De Nanteuil (2002) les différentes conceptualisations de la flexibilité sont
« indissociables des projections normatives qui ont historiquement marqué son émergence »
(p. 66). Il est ainsi possible de citer des travaux de l’OCDE sur la flexibilité du marché du
travail (par exemple OCDE 1986), des travaux sur l’organisation productive (par exemple
Piore et Sabel, 1989), sur les entreprises (par exemple, Atkinson, 1984), sur les modèles
productifs (Boyer et Freyssenet, 2000), les technologies flexibles (par exemple Reix, 1999),
les produits flexibles (Fouque, 1999), etc. En se limitant à la flexibilité de l’entreprise, les
formes de flexibilité foisonnent également. La flexibilité peut être quantitative, qualitative,
interne, externe, statique, dynamique, offensive défensive, réactive, pro-active, stratégique,
opérationnelle, financière, structurelle, etc.
La flexibilité apparaît comme un objet multiforme et contextuel. Ainsi, même si plusieurs
auteurs se sont exercés à dresser des typologies – par exemple De Toni et Tonchia (1998),
Sethi et Sethi (1990) – il apparaît difficile de faire converger les différentes définitions
proposées. Déjà en 1984, Aaker et Masacrenhas considèrent que la littérature académique
n’est pas parvenue à structurer les nombreuses approches alternatives de la flexibilité. En
1994, Upton évoquait la confusion et l’ambiguïté qui règnent autour du concept de flexibilité.
A leur tour, Dastmalchian et Blyton reconnaissaient, en 1998, qu’une des sources importantes
des problèmes empiriques et conceptuels rencontrés tient à la grande variété d’usage de la
flexibilité dans les recherches.
En dehors de la difficulté de parvenir à une conceptualisation claire et univoque du
concept de flexibilité, la pertinence d’une telle démarche se pose. Selon Pasin et Tchokogué
(2001), quatre grandes tendances existeraient quant à la manière d’appréhender le concept de
flexibilité. L’une d’entre elles consiste à percevoir la flexibilité comme « un concept
multiforme englobant des significations diverses » (page 23). Ces auteurs souscrivent eux-
mêmes à cette dernière tendance. Ils rejoignent De Nanteuil (2002) pour qui « il n’existe
probablement pas de définition unique ou neutralisée de la flexibilité » (p. 66). Dans le même
sens, Tarondeau (1999) considère que la flexibilité est multiforme et que « la flexibilité