02 /2015
Burn-out comment ça commence, comment ça
n i t !
Comment le corps réagit-il aux symptômes de stress? Quelles sont les
dangers pour la santé? Comment lutter contre le burn-out et comment
s’en protéger?
L
e burn-out est avant tout
le produit d’une surpro-
duction hormonale.
Quand les facteurs de stress
s’accumulent sur une longue
période, les mécanismes de
défense du corps s’épuisent.
C’est le cas, en particulier, du
système dit axe hypothalamo-
hypophyso-surrénalien
(AHHS). Très sollicité en cas
de stress, il s’emballe litté-
ralement en cas de burn-out.
Quelques mots d’explication:
situé dans le cerveau,
l’hypothalamus commande
le système nerveux végétatif.
Les messagers nécessaires
à cette fin sont produits
dans l’hypophyse (glande
endocrine) et dans les glandes
surrénales. Toute sollici-
tation particulière entraîne
une forte réaction de l’AHHS,
qui injecte dans le sang de
l’adrénaline, de la noradré-
naline et de la dopamine,
à quoi s’ajoute le cortisol,
l’hormone du stress, que la
glande corticosurrénale envoie
dans le système circulatoire.
Quand le stress entre en scène
...
Le mécanisme démarre sur les
chapeaux de roue: la tension
artérielle et la glycémie
augmentent fortement pour
fournir au cerveau et aux
muscles l’énergie dont ils ont
besoin. Le stress s’accompagne
par ailleurs d’une diminution
de l’irrigation sanguine de la
peau et de l’intestin, d’une
inhibition de la douleur et
d’une augmentation générale
de l’activité psychique. Le
message envoyé au corps
est de tourner à plein régime
afin de permettre à celui-ci
un rendement maximal.
Si cette situation perdure, le
corps risque l’épuisement.
L’élévation de la pression
artérielle menace le système
cardiovasculaire. L’appareil
digestif dysfonctionne.
Les défenses immunitaires
s’affaiblissent. La résistance
aux infections s’amenuise,
les tumeurs cancéreuses
prolifèrent plus facilement.
Quand une phase de haut
stress s’achève, la production
d’hormones baisse rapidement.
La personne atteinte perd
alors son allant, présente de
nombreux troubles non spéci-
fiques et ressent une grande
fatigue. A ce stade, les glandes
surrénales sont complètement
à plat. Un signe de burn-out
qui, pour beaucoup de scien-
tifiques, ne trompe pas.
Comportements erronés
– la liste est d’une
longueur à faire peur
Prévention
LE MAGAZINE EN LIGNE POUR LES CLIENTS ENTREPRISES
02 /2015
Les personnes gênées par
une sensation d’oppression
cherchent à s’en débarrasser
le plus rapidement possible et
font exactement le contraire de
ce qu’il faudrait. Ci-dessous,
la longue liste des choses à ne
pas faire:
- Rester longtemps au
travail après les heures de
bureau, vérifier ses e-mails
tard le soir à la maison et
travailler tous les week-ends.
- Négliger de plus en plus
son hygiène de vie. Se nourrir
de fastfood sur le pouce,
consommer beaucoup de
boissons sucrées, faire
toujours moins d’exercice
physique, boire toujours plus
d’alcool, recourir fréquemment
à des médicaments.
- Le manque de résistance
aux infections ne cesse
d’augmenter. La fréquence
des maux de tête va croissant.
Les épisodes dépressifs
augmentent.
- Apparition d’acouphènes
et de pertes auditives.
- Le ventre grossit de plus en plus.
- Le diabète guette.
- Les capacités intellectuelles
baissent, parce qu’un stress de
longue durée entraîne un rétré-
cissement de l’hippocampe.
- La phase de sommeil profond
se raccourcit, les phases d’éveil
sont de plus en plus fréquentes
et longues. Une grande
souffrance psychique s’installe.
- Le risque d’ostéoporose croît.
Le burn-out a frappé
– que faire à présent?
Pour commencer, les experts,
thérapeutes et médecins
recommandent une désin-
toxication en profondeur:
les personnes en burn-out
présentent souvent une carence
en sérotonine, l’«hormone
du bonheur», produite à 95%
dans la muqueuse intestinale,
à condition que celle-ci ne soit
pas déjà engorgée de toxines.
Les spécialistes recom-
mandent les mesures de
prévention suivantes:
- Réduire autant que possible le
volume de travail pour le ramener
à un niveau raisonnable.
- Ne pas hésiter à laisser
occasionnellement le
téléphone sonner dans le vide.
- Faire des pauses et gagner
ainsi du temps, parce qu’on
travaille ensuite avec plus
de rapidité et d’efficacité.
- Profiter de ses loisirs sans
se fixer des objectifs trop
ambitieux. Un cours de cuisine
peut-être?
-
Se donner du mouvement,
faire du sport, s’essayer à
de nouvelles disciplines
sportives, faire régulièrement
des exercices de relaxation.
- Prendre moins de rendez-vous.
- Entretenir les liens d’amitié.
Laisser au conjoint ou à la famille
le soin d’aménager les loisirs
- Lire, écouter de la musique,
manger et boire sainement,
perdre du poids, se coucher avant
minuit, dormir suffisamment.
- Fuir comme la peste
stimulants et remontants!
Une fois acquis à la prévention,
on a vite fait de comprendre que
les performances de choc, soit
professionnelles soit privées,
n’apportent rien si le corps
et l’esprit ne parviennent pas
(ou plus) à suivre le rythme.
Beaucoup de dégâts dus à un
stress chronique sont malheu-
reusement irréversibles.
Joachim Zoellner
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