le stress dans tous ses etats… traitements actuels par les

Association Septentrionale de Thérapie Émotionnelle Comportementale et Cognitive
9ème Journée Septentrionale en Thérapie Cognitivo-Comportementale
LE STRESS DANS TOUS SES ETATS…
TRAITEMENTS ACTUELS PAR LES THERAPIES COGNITIVO-COMPORTEMENTALES
Le vendredi 4 mars 2016 de 8h45 à 17h00 - CHRU de Lille - Institut Gernez-Rieux
RÉSUMÉS DES INTERVENTIONS
Conférence (matin) :
Burn-out : du stress à la dépression. Abdel Halim Boudoukha, Ph.D, Université de Nantes (81)
Le burn-out est conceptualisé comme une souffrance psychologique ressentie par des personnes en
raison des événements stressants, des relations interpersonnelles contraignantes qu'ils vivent dans leur
travail. Que ce soit pour Bradley (1969), Freudenberger (1974) ou encore Maslach (1976), les « re-
découvreurs » de ce phénomène, le burnout est une forme de « psychopathologie du travail ».
Cependant, certaines recherches viennent remettre en cause cette vision dominante. Ils soulignent que
les symptômes pathognomoniques du burn-out (épuisement, désinvestissement et sentiment
d'inefficacité ou d'inaccomplissement) touchent des populations non- professionnelles (sportifs,
couple, étudiants, etc.). Ils soulignent également les similitudes symptomalogiques entre le burn-out et
la dépression, la fatigue de compassion, le traumatisme secondaire ou encore le burnout et les troubles
de l'adaptation. Avec la dernière version du DSM (A.P.A., 2015) c'est avec certaines formes de
troubles de stress post-traumatique que le burn-out pourrait être assimilé. Les recherches posent en
définitive la question de la légitimité du concept de burnout en tant que psychopathologie du travail…
voire en tant qu'entité psychopathologique spécifique. L'objet de cette conférence vise donc à discuter
ces recherches et les implications cliniques qui en découlent.
Atelier 1 :
Le harcèlement moral : comment aider nos patients ? Anne-Françoise Chaperon, psychologue
clinicienne, psychothérapeute, Montrouge (92)
Pour pouvoir se protéger du harcèlement moral, il faut être capable d’identifier le processus de
manipulation qui est toujours sous-jacent. Cet atelier amènera les participants à reconnaître les
principales phases du harcèlement : depuis les premiers signes qui correspondent souvent à une phase
de séduction, jusqu’aux suivants qui génèrent de la déstabilisation, puis une destruction de l’estime de
soi chez la victime.
Une fois le processus repéré, il faut pouvoir aider le patient à mettre en place des techniques de contre-
manipulation et protéger son estime de soi, nous verrons comment procéder.
Objectifs de l’atelier : savoir distinguer le harcèlement des autres formes de violence psychologique,
connaître le mode de fonctionnement psychique du harceleur, afin d’aider les patients à mettre des
mots sur ce qu’ils vivent, puis mettre en place des techniques de protection de l’estime de soi.

Thèmes abordés :
1. Quelques bases théoriques sur la notion de harcèlement moral.
2. La personnalité particulière du harceleur.
3. Les agissements spécifiques du harceleur.
4. Qui est la victime ? Le harceleur choisit ses proies.
5. Comment se protéger psychologiquement :
• Les techniques de contre-manipulation
• La protection de l’estime de soi
Outils pédagogiques :
• Jeux de rôles
• Vidéos
Atelier 2 :
La pratique de la thérapie par exposition prolongée pour soigner le trouble de stress post-
traumatique. Sylvie Molenda, Psychologue, Ph.D., Référente de la Cellule d’Urgence Médico-
Psychologique pour la zone de défense et de sécurité Nord au SAMU 59, CHRU de Lille. Responsable
de la Consultation régionale du psychotraumatisme à l’Hôpital Fontan, CHRU de Lille (59)
Le trouble de stress post-traumatique (TSPT) fait partie des troubles psychiatriques dont la prévalence
en population générale est élevée et le contexte de violence dans lequel notre société se trouve
actuellement plongée, comme en témoignent les funestes événements qui ont jalonné l’année 2015,
risque fortement de contribuer à son augmentation. Sur le plan clinique, il représente une modalité
évolutive souvent sévère tant en termes de souffrance psychique qu’en raison des conséquences
sociales, familiales ou professionnelles qui retentissent sur tous les pans de la vie de l’individu qui en
souffre.
Concernant sa prise en charge thérapeutique, plusieurs sociétés savantes, comme l’Institute of
Medicine, une branche des National Academies of Sciences, Engineering, and Medicine, regroupement
privé d’institutions à but non lucratif, l’International Society for Traumatic Stress Studies, le National
Institute for Clinical Excellence anglais et le National Health and Medical Research Council
australien, retiennent la psychothérapie comme traitement de première intention. Les
recommandations qu’elles ont publiées privilégient, pour leur efficacité clinique éprouvée, les TCC
centrées sur le trauma. Parmi elles, le protocole d’exposition prolongée développé par Edna Foa et son
équipe occupe la première place. Au fil des études cliniques, ce protocole s’est révélé non seulement
efficace sur la régression de la symptomatologie psychotraumatique mais également sur la réduction
des troubles comorbides comme la dépression et l’anxiété pathologique ainsi que sur la diminution
d’émotions négatives délétères pour le rétablissement du sujet comme la colère ou la honte.
Forte d’une expertise de 15 ans dans le champ du psychotraumatisme et formée par Edna Foa elle-
même, je vous invite à partager mon expérience de la thérapie par exposition prolongée. L’atelier que
je vous propose abordera les points suivants :
− l’analyse sémiologique du trouble centrée sur les critères diagnostiques,
− l’analyse clinique du trouble centrée sur les principaux éléments cognitifs et émotionnels,
− les principes généraux du protocole,
− les indications et contre-indications de son application,
− la préparation du patient,
− le déroulement des séances thérapeutiques,
− l’exposition en imagination aux souvenirs traumatiques,
− l’exposition in vivo aux indices évocateurs du trauma.
Tout au long de l’atelier, l’exposé sera alimenté de vignettes cliniques.