Introduction
On a l’habitude de r´epartir les sciences, c’est-`a-dire les activit´es li´ees `a la connaissance,
selon deux grandes cat´egories, les sciences exactes, et les sciences humaines. Cette distinc-
tion est le fruit d’une longue ´evolution historique et culturelle, et ne se laisse pas r´eduire `a
un unique crit`ere. Cependant, lorsque l’on cherche `a pr´eciser ce qui distingue les sciences
exactes des autres, c’est en g´en´eral l’usage du raisonnement hypoth´etico-d´eductif qui est
mis en avant.
En fait, ce terme recouvre, selon le contexte, deux sens bien diff´erents. Les identifier
permettra de mieux comprendre la place sp´ecifique des math´ematiques au sein des sciences
exactes. Et pour ce faire, il est utile de pr´eciser les deux notions suivantes.
Raisonnement inductif et raisonnement d´eductif
Le raisonnement inductif consiste `a conclure, `a partir de l’observation d’un ensemble
de faits identiques, que ces faits sont l’expression d’une loi g´en´erale.
Exemple : apr`es s’ˆetre piqu´e plusieurs fois en se frottant `a des orties, un enfant se
convainc que toutes les orties piquent.
Le raisonnement d´eductif consiste `a pr´edire, `a partir d’une loi g´en´erale connue a
priori, une propri´et´e concernant une situation particuli`ere relevant de cette loi g´en´erale.
Il se ram`ene souvent `a l’usage d’un syllogisme, comme dans le c´el`ebre exemple suivant.
Exemple : Tous les hommes sont mortels ; or Socrate est un homme ; donc Socrate
est mortel.
Ces deux modes de raisonnement sont au coeur de toute activit´e scientifique, mˆeme si
le premier ´evoque plutˆot l’aspect exp´erimental et le second la rigueur logique. D’ailleurs,
dans le deuxi`eme exemple, la loi g´en´erale utilis´ee pour ce raisonnement d´eductif (”Tous
les hommes sont mortels”) provient en d´efinitive d’un raisonnement de type inductif (c’est
par l’observation de ses semblables que tout ˆetre humain s’en convainc !).
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