TITRE
Le lambeau libre antérolatéral de cuisse pour la restauration esthétique et fonctionnelle
des séquelles de brûlures cervicales: indications et techniques.
AUTEURS
M. SUFFEE, M. HIVELIN, V. HUNSINGER, D. OBADIA, M. DERDER, H. CHADER,
M. BENJOAR, A. MARCHAC, L. LANTIERI (Paris)
RESUME
Introduction :
Les brûlures cervicales sont responsable de séquelles fonctionnelles (rétraction cervicale) et
esthétique. La prise en charge reste difficile car le cou subi des contraintes mécaniques
permanentes qui est source de récidive. Le problème posé par la réparation est essentiellement un
manque de peau saine en quantité pour restaurer la fonction (en particulier l’extension) et un
manque de peau saine en qualité pour restaurer l’esthétique.
Matériel et Méthodes :
L’indication d’une réparation par lambeau libre est posée devant des séquelles rétractiles de la
région cervicale antérieure, responsable d’un déficit d’extension et de limitations des mouvements
du cou. Les autres indications sont l’absence de peau saine localement pour l’expansion et l’échec
chirurgical antérieur (greffe de peau, lambeaux locorégionaux, matrice dermique). Le dessin de la
palette a été modifié en queue de poisson pour s’adapter à l’unité esthétique et aux mouvements du
cou et pour faciliter la fermeture directe du site donneur. Le lambeau est prélevé en supra-fascial et
placé selon les unités esthétiques cervicales. Un dégraissage prudent est réalisé en per-opératoire
après les anastomoses microchirurgicale. Les dégraissages par lipoaspiration ont été possibles dès
15 jours post-opératoires permettant de définir l’angle cervico-mentonnier qui caractérise
l’esthétisme du cou.
Résultats :
Nous avons traité 5 patients et nous n’avons déploré aucune perte de lambeau ni aucune désunion
du site donneur. Les patients ont récupéré une extension cervicale normale en post opératoire
immédiat et sans aucune récidive des rétractions à distance avec un recul moyen de 2 ans et
demie. Aucune rééducation postopératoire n’est nécessaire. Les séquelles au niveau du site
donneur étaient jugées acceptables par la totalité des patients.
Conclusion :
Le lambeau libre antérolatéral de cuisse est une bonne solution en 1ère ou en 2ème intention,
permettant l’apport suffisante de tissu en quantité et en qualité pour répondre aux exigences de
contraintes mécanique permanentes au niveau du cou.