196
Atteintes parenchymateuses
Nodules rhumatoïdes1
Manifestation plus rare ; présents dans 20 à 25 % des cas à la
TDM thoracique.
Imagerie : unique ou multiple, opacités arrondies, quelquefois
excavées, de 5 à 50 mm de diamètre, touchant plutôt la
périphérie pulmonaire et les apex.
Se nécrosent et s’excavent dans 25 % des cas.
Ils peuvent se rompre a complications :
- dans la plèvre : pleurésie, pneumothorax, pyothorax ;
- dans les bronches : hémoptysies, infections à mycobactéries
voire aspergillaires.
Évolution imprévisible : multiplication, augmentation de
taille, disparition spontanée.
Syndrome de Caplan Colinet : association PR nodulaire/
exposition à la silice2.
Ils posent surtout un problème de diagnostic différentiel :
- si le nodule est unique : cancer broncho-pulmonaire ; la TEP
n’est pas discriminante, il faut une histologie ;
- s’ils sont multiples : infections opportuniqtes, surtout s’ils
sont excavés.
Maladies inltratives diffuses du poumon3
Présentes dans 20 % des cas à la TDM et parfois inaugurales
de la maladie rhumatoïde.
Elles ont les caractéristiques cliniques, radiologiques et
fonctionnelles des maladies inltratives diffuses pulmonaires
idiopathiques (classication ATS/ERS).
- Formes subaiguës et chroniques : association à des degrés
divers en fonction de l’évolution de : dyspnée d’effort, toux
sèche, crépitants, hippocratisme digital.
TDM : verre dépoli, réticulations, distorsion architecturale, au
maximum rayon de miel, forme correspondant à une histologie
de type NSIP et/ou UIP.
Evolution imprévisible vers la régression, la stabilisation ou
l’aggravation par poussées ou d’un seul tenant.
Traitement : empirique ; aucun traitement ne s’est montré
régulièrement efcace ; corticothérapie (3/4 à 1mg/kg/j
pendant 6 semaines) ; en cas d’échec de la corticothérapie :
azathioprine4, cyclophosphamide5, méthotrexate6.
Les nouveaux agents thérapeutiques de la PR n’ont pas été
évalués.
Meilleur pronostic que la MID idiopathique : 70 % de survie
à 5 ans.
- Formes aiguës : plus rares, à type de pneumonie organisée ;
tableau de pneumopathie aiguë fébrile.
TDM : foyers alvéolaires uniques ou multiples.
Diagnostic différentiel : pneumopathies infectieuses et
médicamenteuses.
Traitement : cortico-sensibles.
Evolution ultérieure : identique à celle des PID sub-aiguës
- Formes suraiguës : exceptionnelles ; mauvais pronostic.
Maladie des voies aériennes (MVA)
C’est la manifestation la plus fréquente, retrouvée dans 30 %
des cas à la TDM. Elle peut revêtir 3 formes :
- Bronchiolite folliculaire :
Asymptomatique ou responsable d’une toux isolée.
TDM : micronodules bronchiolaires et trappage expiratoire.
Bronchiolite constrictive :
Exceptionnellement pure ; dyspnée ; squeaks à l’auscultation.
TDM : micronodules branchés, distension, trappage expiratoire
avec aspect en mosaïque.
EFR : trouble ventilatoire obstructif périphérique.
Traitement : forme grave souvent cortico-résistante ; les macrolides
au long cours, à visée anti-inammatoire, sont parfois utiles ;
aucun agent biologique nouveau n’a prouvé son efcacité.
Evolution : apparition de bronchospasmes puis de surinfection.
- Maladie évoluée des voies aériennes :
Conséquence de l’évolution de la bronchiolite constrictive.
Bronchospasmes, surinfections puis suppuration bronchique.
EFR : syndrome mixte.
TDM : dilatations des bronches (observées dans 3 à 5 %
des PCE) et bronchiolectasies périphériques diffuses avec
distorsion parenchymateuse.
Une BPCO est présente chez 10 % des malades avec
polyarthrite rhumatoïde ; elle peut se développer chez ces
patients en l’absence de tabagisme.
Autres manifestations respiratoires plus rares
Arthrite crico-arythénoïdienne (dysphonie, douleur), syndrome
d’apnées obstructives du sommeil par atteinte cervicale,
atteinte musculaire plus souvent due au déconditionnement et
à la myopathie qu’à une atteinte spécique ; atteinte vasculaire
pulmonaire : isolée très exceptionnelle.
Infections opportunistes7
Avant l’utilisation des immunosuppresseurs (IS) tels que le
méthotrexate ou les agents anti-TNF, les infections étaient
plus fréquentes et liées aux agents pyogènes habituels des
voies aériennes. Depuis l’utilisation des IS, des infections
opportunistes ont fait leur apparition.