Le système fiscal français est-il juste ?
A l’heure où certains s’offusquent de payer trop d’impôts, la situation est difficile pour les
plus pauvres. Notre pays a aussi une grande capacité à exagérer les chiffres pour mobiliser
l’attention.
Nous en avons ras le bol de payer des impôts. C’est un fait !
En 2014, les prélèvements fiscaux et sociaux devraient augmentaient de 0.15 point par rapport
à 2013. L’Etat a choisi de privilégier la baisse des dépenses publiques pour réduire les déficits
publics. Ceci cache un transfert de compétences de l’Etat (l’impôt ne finance plus certaines
activités) vers les entreprises (qui en sont bénéficiaires) pour favoriser l’emploi privé.
En France, championne des prélèvements obligatoires, ce concept, que nous reconnaissons
comme utile et réel n’est-il pas qu’une apparence ?
- Le taux des prélèvements correspond en pourcentage de la richesse nationale, aux
diverses ponctions opérées chaque année sur les ménages et les entreprises pour
financer les dépenses publiques de toutes sortes. Il devrait s’établir à 46.1% du Produit
Intérieur Brut en 2014. Soit une hausse de plus de quatre points depuis 2008 (crise de
la bulle financière)
Sur le long terme l’évolution du taux des prélèvements obligatoires est liée au développement
de l’Etat providence. De 1960 à 1980 le taux est passé de 30.1 à 40.2%. Mais depuis près de
vingt ans l’évolution n’est plus que de quelques points oscillant entre 42 et 46% en plus ou en
moins. Il a connu une évolution comparable à celle des autres pays développés. Le taux des
prélèvements obligatoires a progressé de sept points entre 1975 et 2008, une évolution
semblable à celle des pays de l’OCDE et de l’Europe des quinze.
- Le taux des prélèvements entre les pays développés connaît toutefois un écart de vingt
à vingt cinq point entre les Etats-Unis et le Danemark. Sauf que les prélèvements ne
peuvent pas se comparer d’un pays à un autre sans tenir compte des dépenses qu’ils
financent. Il s’agit de tenir compte de la place des services publics et des transferts
sociaux.
Première source d’écart : le niveau que le législateur décide de consacrer, en pourcentage des
ressources, à la santé et à la protection sociale.
Deuxième source : La décision de la nation de financer les services correspondants de façon
plus ou moins marquée par un financement public ou privé.
C’est dans ces éléments que l’on retrouve les écarts des prélèvements obligatoires. Ainsi aux
Etats-Unis, le système médical est financé à 37% par les assurances privées dont les
cotisations « volontaires » ne rentrent pas dans le calcul des prélèvements. En réalité les Etats-
Unis consacrent 17.9% de leur PIB en 2011 à leur système de santé contre 11.7% en France.
Même chose pour les pays qui ont développé les retraites par capitalisation et dont les
contributions ne figurent pas dans les prélèvements obligatoires.
C’est donc en ignorant délibérément ou non les contreparties des prélèvements que se
retrouvent des commentaires partiels et partiaux sur le poids élevé des prélèvements en
France.
Une autre façon de comparer les prélèvements obligatoires consiste à appréhender les
transferts nets entre les diverses catégories. Une partie des prélèvements est redistribuée aux
agents économiques sous forme de prestations sociales pour les ménages et de subventions
pour les entreprises. Les prélèvements sont donc redistribués immédiatement. Selon une étude