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Mais la partie de l’algèbre linéaire qui utilise la relation d’ordre , comme « un produit scalaire
défini positif », ne se généralise pas trivialement pour tous les corps.
Si le corps est fini, les groupes linéaires sont aussi finis. Par exemple, la cardinalité de GL(n, Fq)
est (qn1)(qnq)(qnq2)...(qnqn1).(Preuve : La première colonne d’un élément de GL(n, Fq)
peut être spécifiée par le choix de néléments dans Fq.Ilyadoncqnchoix desquels on doit retirer
le vecteur nul : il y a donc qn1choix pour cette première colonne. À nouveau il y a qnchoix pour
la seconde desquels on doit retirer les vecteurs linéairement dépendants de la première colonne,
c’est-à-dire les multiples de cette première colonne. Ces multiples sont au nombre de qet il y a
donc qnqchoix pour la seconde colonne. Pour la i-ième colonne, il y aura toujours qnchoix, les
combinaisons linéraires des i1colonnes précédentes sont décrites par les poids devant chacune
des i1colonnes précédentes et il y en a donc qi1. Le résultat suit.)
Exercice 3.4.Soit gun élément de
O(4,F2)={g2GL(4,F2); g·gt=1}.
Montrer qu’il y a deux possibilités. Soit chaque ligne et chaque colonne de gcontient un unique
coefficient 1(une matrice de permutation), soit chaque ligne et chaque colonne de gcontient un
unique coefficient 0. Est-ce vrai également pour O(5,F2)ou O(4,F3)? Montrer que O(3,F2)est
isomorphe à S3.
Exercice 3.5.Pour un corps Knous posons K[T]pour l’ensemble des polynômes en la variable T
et à coefficients dans K. La notion de degré est l’usuelle (le plus grand exposant de Tqui apparaît).
Montrer qu’on peut diviser avec reste, c’est-à-dire : donnés fet gdeux polynômes dans K[T],où
g6=0, il existe deux polynômes qet rdans K[T]tels que
f=qg +r
et, si r6=0, le degré de rest plus petit que le degré de g.
Exercice 3.6.Comme dans le petit cours d’arithmétique donner une définition du pgcd(f,g)et
montrer qu’ils existent deux polynômes aet btels que
af +bg = pgcd(f,g).
On peut généraliser d’autres propriétés des polynômes à coefficients réels. Comme la factorisation
unique (la notion de « nombre premier » est remplacée par « polynôme irréductible »). De plus
chaque polynôme de degré naauplusnsolutions dans un corps. Nous en donnons une preuve.
Proposition 3.1. Soit F(T)=a0+a1T+a1T2+...+anTnun polynôme de degré nde coefficients
aidans un corps Ket on suppose que an6=0.AlorsFa au plus nracines, c’est-à-dire, il existe au
plus néléments différents k2Ktels que
F(k):=a0+a1k+a1k2+...+ankn=0
dans K.