DOCUMENT 1. LE MODÈLE DU TIRE-AU-FLANC On suppose que les salariés ont la possibilité de moduler leur effort. En l’absence de contrôle, parce qu’ils maximisent leur utilité et que l’effort génère de la désutilité, ils fournissent un effort limité. Contrôler tous les salariés pour les amener à un effort plus important serait trop coûteux pour l’entreprise. Elle a alors intérêt à procéder à un contrôle aléatoire et à licencier les tire-au-flanc. Cette procédure est cependant inutile lorsque le marché du travail est au plein-emploi et que le salaire est le même partout : le salarié licencié retrouve une place rémunérée de la même façon ailleurs. Pour maximiser son profit, l’entreprise doit donc augmenter ses salaires en versant une prime qui compense la désutilité liée au surcroît d’effort. Si toutes les entreprises procèdent ainsi, le salaire réel de l’économie augmente et un chômage involontaire apparaît. Ici, l’incitation à l’effort s’explique donc par la crainte de perdre son emploi. Aucun salarié ne tire plus au flanc tant que les entreprises maintiennent des contrôles sporadiques et un salaire au niveau du salaire d’efficience. Enfin, la hausse des allocations chômage incite les entreprises à augmenter le salaire d’efficience pour maintenir le niveau d’effort. Source : Olivier Allain, d’après Shapiro, Stiglitz (1984), in Mankiw N. G., Romer D. (dir.), (1991), New Keynesian Economics, Cambridge (Mass.), The MIT Press, 2 vol. Écoflash, n° 316 : Les postérités de Keynes. 1. La nouvelle économie keynésienne, 2017/03. © Réseau Canopé, 2017