Chapitre 1-II

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Fiche concours : Les marchés financiers sont-ils efficients ?
(Chapitre 1-II)
Introduction
On dit que les marchés financiers sont efficients lorsque le prix qui s’y fixe reflète au mieux la situation économique (les
« fondamentaux »). L’efficience conduit donc le prix du marché à fluctuer autour d’un prix d’équilibre fondamental et le
marché est autorégulateur : si le prix de marché s’éloigne de la valeur d’équilibre, le marché l’y ramène de façon
spontanée. Après avoir précisé le concept d’efficience (1), nous montrerons que les conditions de l’efficience sont
rarement réalisées (2).
I. Les trois composantes de l’efficience des marchés
L’efficience allocationnelle qui signifie que le marché est capable d’allouer les fonds vers les emplois les plus productifs et
donc de sélectionner les investissements les plus favorables au dynamisme de l’économie.
L’efficience opérationnelle qui signifie que le marché permet aux offreurs et aux demandeurs de se rencontrer et de
réaliser des transactions au moindre coût et avec un risque minimal dans la réalisation des transactions (même si la
transaction porte sur un produit risqué).
L’efficience informationnelle qui signifie que toute l’information pertinente est prise en compte par les opérateurs et
donc par les prix qui se forment sur les marchés.
II. Une efficience contestée
On connaît de nombreux exemples (bulles immobilières aux États-Unis et en Espagne dans les années 2000, bulle
internet dans les années 1990) dans lesquels les moyens financiers sont alloués à des activités qui se révèlent
déstabilisatrices.
De nombreux exemples de dysfonctionnement des marchés financiers (faillite de la banque Barrings en GB, affaire
Kerviel en France) qui conduisent à douter de l’efficience opérationnelle.
S’agissant de l’information, on sait que sa production par les agences de notation a fait l’objet de vives contestations à
l’occasion de la crise des subprimes. Par ailleurs le gonflement de bulles spéculatives rationnelles peut être interprété
comme le résultat de l’information limitée des agents, enfin Joseph Stiglitz a montré que l’asymétrie de l’information
conduisait à une offre de crédit sous-optimale.
Conclusion
On a de bonnes raisons de penser que les marchés ne sont pas efficients, sauf s’ils sont encadrés par des règles et
supervisés par des autorités de régulation qui s’assurent du bon fonctionnement, de la qualité et de la transparence de
l’information, de la bonne articulation entre les activités financières et l’économie réelle.
Économie, sociologie et histoire du monde contemporain, 2e édition © Armand Colin, 2016.
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