Histoire des arts : La mort aux trousses de Alfred Hitchcock
Saul Bass : Graphiste américain ( 1920 - 1996 ) spécialisé dans la conception artistique, les logos,
la publicité, les aches, le design, les eets graphiques et les génériques de lm.
Il révolutionne le générique de cinéma. D'une fonction purement informative, il donne à celui-ci une
dimension narrative et artistique, réalisant de véritables courts-métrages qui font partie intégrante du lm
en tant qu'oeuvre. Il souligne la thématique visuelle et dramatique du lm, expose le caractère des
personnages. Il dit : mon idée de départ était qu'un générique pouvait mettre dans l'ambiance et souligner
la trame narrative du lm pour évoquer l'histoire de manière métaphorique; Je voyais le générique comme
une façon de conditionner le public de façon à ce que, lorsque le lm commence, il ait déjà un écho
émotionnel chez le spectateur. J'étais convaincu que le lm commence vraiment dès la première image.
Sa qualité originale : sa capacité à identier le détail qui résume à lui seul le lm et le restitue de manière
graphique et moderne. Son approche très graphique ( prédominance des lignes, formes découpées et
typographie brisée) marque la rupture avec les habitudes ( génériques et aches de lm).
Le cinéaste Martin Scorsese dit de lui : ses génériques ne sont pas de simples étiquettes sans imagination,
comme c'est le cas dans de nombreux lms. Bien plus, ils font partie intégrante du lm en tant que tel.
Quand son travail apparaît à l'écran, le lm en lui-même commence vraiment.
Son oeuvre cinématographique : il a créé plus de 50 génériques de film pour, entre-autres :
Otto Preminger ( 11 films dont l'homme au bras d'or, Autopsie d'un meurtre, etc.), Alfred Hitchcock ( Sueurs
froides, La mort aux trousses, Psychose, etc.), Stanley Kubrick ( Spartacus, Shining), Martin Scorsese
( Les affranchis, Casino), le prologue et l'épilogue de West side story , etc.
Il a aussi participé à la conception de certaines séquences, comme la célèbre séquence de la douche dans
Psychose, ou les combats de Spartacus.
l'oeuvre de Bass hypnotise de manière répétitive et abstraite, et plonge l'audience dans un état de rêve,
particulièrement dans les films de Hitchcock, avec ces spirales en mouvement, ces grésillements de lignes,
le tout excellemment mis en musique par Bernard Hermann.
Une de ses meilleures séquences est dans Autopsie d'un meurtre où la silhouette d'un corps disloqué apparaît
en fondu enchaîné à l'image, sur une musique de Jazz de Duke Ellington, composée à sa demande, qui
traduit déjà l'atmosphère du film. Le corps se reforme petit à petit, comme un puzzle mystérieux et inquiétant.