Les céphalées aux urgences

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Urgences
Les céphalées aux urgences
Dominique Valade
Hôpital Lariboisière, Centre d’urgence des céphalées, Paris
<[email protected]>
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La prise en charge des céphalées aux urgences nécessite un interrogatoire extrêmement
rigoureux qui pourrait être suffisant lorsqu’il s’agit d’une céphalée primaire et qui permettra
d’orienter vers des examens complémentaires dès lors que l’on suspectera une céphalée
secondaire. Les causes les plus fréquentes de venue aux urgences sont la maladie migraineuse
suivie des céphalées dites de tension puis des céphalées secondaires bénignes (syndrome
grippal) et enfin des affections graves nécessitant des explorations et un traitement en urgence.
Devant toute céphalée récente, inhabituelle et persistante à début brutal ou progressif, deux
examens de base vont être réalisés de manière systématique : le scanner cérébral sans injection
et la ponction lombaire. En cas de nécessité, et suivant l’orientation de l’examen clinique, ils
pourront être complétés par un écho-Doppler cervical et transcrânien voire par une imagerie
à résonance magnétique et beaucoup plus exceptionnellement une angiographie cérébrale.
Les céphalées se répartissent en quatre grandes catégories : céphalées récentes à début brutal
(hémorragies sous-arachnoïdiennes, céphalées en coup de tonnerre, céphalées lors des
hématomes ou infarctus cérébraux, dissections artérielles, encéphalopathies hypertensives,
hypotension du LCR, hydrocéphalies aiguës et tumeurs intraventriculaires). Céphalées récentes installées en quelques heures ou jours (hypertensions intracrâniennes, méningites et
méningo-encéphalites, artérites temporales, infections ophtalmologiques et ORL). Céphalées
primaires qui se divisent en deux grands types : céphalées paroxystiques, caractérisées par des
crises plus ou moins longues entrecoupées de périodes où le sujet est parfaitement bien
(migraines, algies vasculaires de la face, céphalées de tension) et les céphalées chroniques
quotidiennes dans lesquelles la douleur est continue durant des semaines.
Mots clés : urgence, migraine, céphalées secondaires, interrogatoire
S
mt
Tirés à part : D. Valade
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ymptôme très fréquent, la céphalée peut avoir des causes extrêmement variables [1] dont les céphalées
primaires, sans lésion sous-jacente,
sont les plus fréquentes. Elles regroupent principalement les migraines,
les céphalées dites de tension, les
algies vasculaires de la face et les
névralgies faciales idiopathiques.
Elles sont prises en charge en consultation, le plus souvent en ville, et ne
nécessitent ni examen complémentaire, ni hospitalisation dans
l’immense majorité des cas. Les
céphalées secondaires sont moins
fréquentes mais ont des causes beaucoup plus variées dont certaines sont
potentiellement très graves. Dans les
services d’urgence [2, 3], l’objectif
prioritaire étant d’établir un diagnostic
étiologique précis et de trancher entre
une céphalée primaire, une céphalée
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secondaire bénigne (syndrome grippal) et une céphalée secondaire due à
une affection grave nécessitant des
explorations et un traitement en
urgence
(hémorragie
méningée,
méningite, hypertension intracrânienne, tumeur) [4, 5]. L’étape cruciale dans cette démarche diagnostique est l’interrogatoire. Ce dernier,
complété par l’examen clinique, va
déterminer la prise en charge : traitement antalgique puis orientation vers
une consultation externe pour les
patients atteints de céphalées primaires ; explorations si nécessaire puis
traitement symptomatique en externe
des céphalées secondaires bénignes,
et enfin explorations complémentaires en urgence puis traitement étiologique en hospitalisation pour les
patients atteints de céphalées secondaires graves.
L’interrogatoire d’un patient
céphalalgique
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Il est la base de la démarche diagnostique et peut être
difficile chez les sujets qui souffrent de maux de tête
intenses. Il s’attache à préciser le mode d’installation, les
caractéristiques de la douleur, les circonstances d’apparition et les signes associés.
Mode d’installation et profil évolutif
Les questions qui vont conditionner la démarche diagnostique sont les suivantes :
– comment a débuté la céphalée ? (début brutal ou
progressif) ;
– depuis quand ? (céphalées aiguës ou chroniques) ;
– avez-vous déjà eu ce type de mal de tête ? (céphalée
inhabituelle ou nouvelle crise chez un céphalalgique
connu) ;
– évolution de la douleur depuis son installation ?
(amélioration spontanée, aggravation ou stabilité) ;
Selon la réponse à ces questions, les céphalées sont
classées en quatre types :
– les céphalées récentes inhabituelles à début brutal ;
– les céphalées récentes inhabituelles à début progressif sur quelques heures, jours ou semaines ;
– les céphalées chroniques paroxystiques (migraine,
algie vasculaire de la face, névralgie faciale) ;
– les céphalées chroniques quotidiennes.
Les deux derniers types correspondent essentiellement
à des céphalées primaires. L’argument principal pour
entreprendre des explorations est le caractère récent de la
céphalée, d’installation rapide ou brusque, qu’elle survienne de novo ou chez un sujet ayant un passé de
céphalées primaires (migraines ou céphalées de tension)
mais immédiatement reconnues par le patient comme
complètement différentes de ses céphalées habituelles.
Caractéristiques de la douleur
L’intensité de la douleur ne permet en aucun cas de
trancher entre céphalée primaire et secondaire. Néanmoins toute céphalée à la fois soudaine et sévère (« céphalée en coup de tonnerre ») doit être considérée comme
secondaire et explorée en urgence. Il est important d’analyser la concordance entre l’intensité alléguée par le
patient et le retentissement sur son attitude (patient prostré, ayant du mal à s’exprimer...). Le type de la douleur est
très variable (pulsatile, continu, décharge électrique,
broiement, pression, simple gène...) mais n’est pas spécifique d’une étiologie particulière. La topographie constitue parfois un élément d’orientation (douleur temporale
de la maladie de Horton) mais n’est pas spécifique d’une
cause particulière.
Circonstances d’apparition
Elles peuvent parfois orienter immédiatement le diagnostic : traumatisme crânien (hémorragie ou contusion
cérébrale), prise de toxique, ponction lombaire, péridurale ou rachianesthésie récentes (céphalées par hypotension du liquide céphalorachidien), maladie générale
fébrile, etc.
Mais les circonstances d’apparition peuvent également être trompeuses : une céphalée d’effort ou une
céphalée coïtale peut être bénigne mais aussi révéler une
hémorragie méningée, une céphalée après ponction lombaire est le plus souvent une céphalée par hypotension du
LCS mais peut parfois révéler une thrombose veineuse
cérébrale [6].
Antécédents
Certains antécédents doivent être recherchés de
manière systématique car ils conditionnent la démarche
diagnostique : affections cardiovasculaires et HTA (AVC),
post-partum ou thrombose veineuse des membres inférieurs (thrombose veineuse cérébrale), néoplasie (métastases), infection par le VIH (toxoplasmose cérébrale),
anxiété et dépression (décompensation avec céphalées de
tension), consommation de toxiques et de psychotropes.
Symptômes associés
Toute céphalée récente et inhabituelle associée à un
symptôme neurologique (trouble de la conscience, crise
d’épilepsie ou signe focal) doit être considérée comme
due à une lésion intracrânienne jusqu’à preuve du
contraire. Une céphalée avec altération de l’état général
ou claudication intermittente de la mâchoire chez un sujet
de plus de 60 ans doit faire évoquer immédiatement une
maladie de Horton. En revanche, nausées, vomissement,
photophobie et phonophobie sont des symptômes non
spécifiques rencontrés aussi bien dans les syndromes
méningés que dans l’hypertension intracrânienne, sans
parler de la migraine. L’absence de tout symptôme associé
n’élimine en aucun cas une céphalée secondaire et ne doit
pas différer la réalisation d’examens complémentaires si la
céphalée est récente, inhabituelle et persistante.
Examen clinique
En plus de l’examen général avec mesure de la pression artérielle et prise de la température, il comportera un
examen neurologique et un examen locorégional. Toute
anomalie à l’examen neurologique ou locorégional
impose la réalisation d’examens complémentaires. En
revanche, un examen clinique strictement normal n’élimine pas une cause grave et ne doit pas empêcher la
réalisation d’examens complémentaires.
Examen neurologique
En premier lieu, il apprécie l’état de conscience et
recherche un syndrome méningé. Ensuite, il recherche un
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déficit focal que l’interrogatoire aurait pu manquer : examen des paupières et des pupilles (signe de ClaudeBernard-Horner lors d’une dissection de l’artère carotide
interne ; mydriase unilatérale par compression du III par
un anévrysme de l’artère communicante postérieure),
recherche d’un syndrome cérébelleux (une ataxie cérébelleuse statique peut passer inaperçue chez un patient
allongé, très céphalalgique, qui vomit) et d’anomalies du
champ visuel (hémianopsie latérale homonyme gauche
d’une lésion occipitale droite chez un patient droitier qui
ne se plaint que de céphalées). Enfin, il comporte un
examen du fond d’œil à la recherche essentiellement d’un
œdème papillaire bilatéral témoignant d’une hypertension intracrânienne ou d’une rétinopathie hypertensive
pouvant orienter vers une encéphalopathie hypertensive.
Examen locorégional
Il comportera la palpation des artères temporales, la
pression des sinus, la recherche d’une rougeur oculaire,
d’une exophtalmie ou d’un gonflement des paupières, la
palpation des globes oculaires et l’auscultation qui peut
révéler un souffle. Il est également important de palper les
muscles cervicaux qui sont très souvent contractés et
douloureux lors d’une céphalée de tension exacerbée.
Stratégie des examens
complémentaires
Les examens sanguins habituels sont rarement suggestifs, sauf une augmentation de la VS et de la CRP qui
oriente soit vers une artérite temporale chez un sujet âgé
de plus de 60 ans, soit vers un état infectieux.
Devant toute céphalée récente, inhabituelle et persistante, à début brutal ou progressif, deux examens de base
devront être réalisés de manière systématique : le scanner
cérébral sans injection et la ponction lombaire [5].
Scanner cérébral
Premier examen à effectuer à la recherche d’une
hyperdensité spontanée témoignant de la présence de
sang soit dans les espaces sous-arachnoïdiens, soit dans le
parenchyme cérébral ou cérébelleux. Il peut aussi montrer
une hydrocéphalie, un effet de masse ou un œdème
localisé témoignant d’une lésion expansive (tumeur ou
abcès) et devra alors être complété ultérieurement par un
scanner avec injection ou une IRM [7]. S’il existe des
éléments d’orientation vers une sinusite aiguë, des coupes
sur les sinus peuvent être utiles. Un scanner cérébral
normal n’écarte pas une cause lésionnelle : ainsi 5 à 10 %
des hémorragies méningées, 30 % des thromboses veineuses cérébrales, la quasi-totalité des dissections des
artères cervicales au stade céphalée avec seulement des
signes locaux, et la quasi-totalité des méningites, ont un
scanner normal d’où la nécessité de poursuivre les investigations.
Ponction lombaire (PL)
Elle doit être effectuée après le scanner devant toute
céphalée récente et inhabituelle, brutale ou progressive, à
scanner normal, à la recherche de sang ou d’une méningite, même en l’absence de syndrome méningé. À titre
exceptionnel, elle peut être pratiquée en première intention devant un syndrome méningé fébrile en l’absence de
troubles de la conscience ou de signes neurologiques
focaux, ou en cas de suspicion d’hémorragie méningée si
l’hôpital ne dispose pas de scanner ou si celui-ci est en
panne après réalisation d’un fond d’œil. Les deux principales contre-indications à la PL sont les troubles de
l’hémostase sévères et l’hypertension intracrânienne avec
menace d’engagement (lésions expansives hémisphériques ou cérébelleuses avec effet de masse sur le système
ventriculaire). Elle doit être effectuée préférentiellement
par un opérateur expérimenté afin d’éviter une ponction
traumatique.
Chez les patients ayant une céphalée inhabituelle
d’apparition brutale ou progressive, lorsque le scanner est
strictement normal, il n’y a pas de risque à faire une PL et
il est alors essentiel de mesurer la pression du LCS qui doit
être inférieure à 20 cm d’eau (patient en décubitus latéral,
en branchant sur l’aiguille un manomètre ou une tubulure
tenue verticalement, avant toute soustraction de LCS).
Une hypertension intracrânienne (pression du
LCS > 20 cm d’eau) avec scanner normal impose la réalisation d’une IRM avec angio-IRM (ARM) à la recherche
d’une thrombose veineuse cérébrale ou d’une fistule
durale.
Écho-Doppler cervical et transcranien
Cet examen doit être pratiqué en urgence chaque fois
que le tableau clinique oriente vers une dissection des
artères carotides ou vertébrales. Les dissections peuvent se
manifester par une céphalée unilatérale aiguë, parfois
isolée, mais le plus souvent associée à des signes locaux
(Claude-Bernard-Horner douloureux, acouphènes, paralysie des derniers nerfs crâniens) ou à des signes d’ischémie rétinienne ou cérébrale. L’échographie peut visualiser
l’hématome dans la paroi artérielle dont le Doppler évalue
le retentissement hémodynamique éventuel. Ces deux
examens peuvent cependant être strictement normaux
notamment dans les formes purement céphalalgiques soit
lorsque la dissection siège sur la portion intracrânienne
des artères à destinée cérébrale, soit lorsqu’elle n’entraîne
pas de sténose artérielle significative (dissection sousadventicielle). Les explorations doivent alors être complétées par une IRM avec ARM.
Imagerie par résonance magnétique
L’IRM est le moyen diagnostique de choix des thromboses veineuses cérébrales qui peuvent se manifester par
une céphalée aiguë isolée avec scanner et ponction lombaire normaux. Le thrombus veineux est visualisé directe-
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ment sous la forme d’un hypersignal sur les séquences T1
et T2, net à partir du 5e jour et persistant jusqu’au 30e.
Avant le 5e jour, le thrombus peut encore apparaître en
hyposignal ou en isosignal difficile à déceler. Il faut alors
compléter les examens par une angiographie (soit une
angiographie par résonance magnétique ARM, soit un
angioscanner, soit une angiographie conventionnelle
intra-artérielle).
L’IRM est un examen fondamental dans le diagnostic
de dissection artérielle. L’hématome de paroi est visualisé
sous la forme d’un croissant en hypersignal au contact de
l’artère disséquée sur les coupes axiales au niveau cervical
ou intracrânien. Cet aspect caractéristique n’est cependant bien visible que sur les séquences T1 avec saturation
de graisse et seulement quelques jours après la survenue
de la dissection.
L’IRM peut encore déceler une lésion de la fosse
postérieure ou de l’hypophyse (nécrose ou hémorragie)
non visible au scanner ou montrer, après injection de
gadolinium, une prise de contraste diffuse des méninges
orientant, selon la symptomatologie, soit vers une pachyméningite infectieuse ou carcinomateuse (céphalées progressives permanentes), soit vers une hypotension du LCR
(céphalées orthostatisques).
Angiographie cérébrale
Elle n’est indiquée en cas de céphalées aiguës que
dans deux éventualités :
– les hémorragies méningées dans lesquelles l’angiographie doit être pratiquée par voie intra-artérielle à la
recherche d’un anévrisme rompu avant son traitement
chirurgical ou endovasculaire ;
– les céphalées brutales sévères non régressives lorsque tous les examens précédents sont normaux, ce qui ne
permet d’exclure formellement ni une thrombose veineuse cérébrale, ni une dissection artérielle, ni certaines
angiopathies des artères de moyen calibre. Une ARM ou
un angioscanner peuvent alors être effectués en première
intention, complétés éventuellement par une angiographie intra-artérielle. Ce dernier examen est souvent le seul
à pouvoir montrer clairement les irrégularités de calibre en
« chapelets » d’une angiopathie cérébrale aiguë réversible qui peut se manifester par un ou plusieurs épisodes de
céphalées en coup de tonnerre, avec scanner, PL et IRM
normaux, voire d’une artérite dans laquelle la céphalée est
cependant rarement isolée.
Les principales étiologies
moyen est voisin de 35-40 ans. La plus grande partie des
patients vient pour des céphalées secondaires à des causes
bénignes, en particulier des infections extraneurologiques
(infections respiratoires, syndromes grippaux). De 5 à
15 % des patients ont une pathologie neurologique grave
(hémorragies méningées : environ 3 %). Parmi les céphalées primaires, les céphalées dites de tension sont au
moins aussi fréquentes que les migraines.
Céphalées récentes à début brutal
Hémorragie sous-arachnoïdienne
Elle est le premier diagnostic à envisager devant toute
céphalée inhabituelle à début brutal [9]. La céphalée peut
être totalement isolée, sans syndrome méningé (qui peut
être retardé de plusieurs heures) ni troubles de la conscience (dont l’apparition dépend de l’abondance de
l’hémorragie). Le diagnostic positif repose sur la réalisation en urgence d’un scanner cérébral sans injection et,
dans tous les cas où celui-ci est normal, d’une ponction
lombaire avec recherche de pigments biliaires [10]. La
probabilité de détecter une hémorragie méningée avérée
au scanner décroît graduellement de plus de 90 % dans
les 24 premières heures à 50 % après la première semaine
et presque à 0 % après la troisième semaine. L’IRM cérébrale n’est pas actuellement un examen de première intention dans le diagnostic de l’hémorragie méningée et ceci
principalement pour des raisons d’accessibilité. Pourtant,
les séquences T2 en écho de gradient et les séquences
Flair sont plus sensibles que le scanner pour détecter une
hémorragie méningée, que ce soit à la phase aiguë ou
après deux ou trois semaines [11, 12]. La PL reste indispensable en cas de scanner normal et le diagnostic
d’hémorragie méningée repose sur la présence de sang et
surtout de pigments biliaires dans le LCR. La classique
épreuve des trois tubes pour différencier hémorragie
méningée et ponction traumatique est beaucoup moins
fiable que la recherche de pigments produits par la dégradation de l’hémoglobine. Ces pigments sont responsables
de l’aspect xanthochromique du surnageant visible à l’œil
nu ou après centrifugation du LCR. En cas de surnageant
d’aspect clair, une spectrophotométrie ou un dosage des
pigments est indiqué. La xanthochromie est constante
après 12 heures de présence de sang dans le LCR et reste
détectable pendant deux semaines dans 100 % des
hémorragies méningées. Si la ponction est effectuée précocement, les pigments peuvent être absents. Si cette
recherche est négative, une deuxième ponction sera faite
après 12 heures. Une fois le diagnostic établi, le patient
doit être transféré en neurochirurgie sans délai.
Céphalées en coup de tonnerre
Les études épidémiologiques sur les céphalées dans les
services d’urgences sont rares [8]. Globalement, la fréquence des céphalées comme motif d’admission dans un
service d’urgence polyvalent de l’adulte se situe entre 1 et
2 %. Les patients sont en majorité des femmes et leur âge
Ce sont des céphalées généralement sévères d’apparition très brutale, comme « une explosion dans la tête », de
durée variable [13]. Le premier diagnostic à évoquer est
celui d’une hémorragie sous-arachnoïdienne et toute
céphalée en coup de tonnerre implique la réalisation en
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urgence d’un scanner puis d’une PL. De nombreuses
autres pathologies peuvent se révéler par une céphalée en
coup de tonnerre : dissection artérielle, thrombose veineuse cérébrale, nécrose hypophysaire, anévrisme non
rompu (50 % des patients victimes d’une hémorragie
méningée par rupture d’anévrisme décrivent, lors des
jours ou mois qui précèdent, une céphalée sentinelle à
type de céphalée en coup de tonnerre), hypotension du
LCR, méningite, ou encore angiopathie cérébrale aiguë
idiopathique ou secondaire [14-16]. L’exploration d’une
céphalée en coup de tonnerre doit donc être complétée en
hospitalisation par la pratique d’une IRM cérébrale
(thrombose veineuse, hypophyse), avec injection de produit de contraste si la céphalée après son apparition
explosive prend un caractère postural (hypotension du
LCR) et avec coupes cervicales axiales (dissection). Un
écho-Doppler cervical recherche une dissection des artères cervicales. Une angiographie doit être systématiquement pratiquée tout d’abord de manière non invasive (par
ARM ou angioscanner) à la recherche d’un anévrisme non
rompu, mais aussi d’arguments en faveur d’une dissection
ou d’une thrombose veineuse à la phase très précoce.
Dans les rares cas où tous les examens précédents sont
normaux et a fortiori si la céphalée persiste, une artériographie intra-artérielle conventionnelle est nécessaire à la
recherche d’une dissection vertébrale ou d’une angiopathie cérébrale aiguë.
Céphalées lors des hématomes et infarctus cérébraux
Les céphalées sont fréquentes lors des hématomes et
des infarctus cérébraux mais sont le plus souvent au
second plan du tableau clinique dominé par les signes
neurologiques focaux et parfois les troubles de conscience. Cependant, certaines topographies peuvent donner des signes focaux discrets. Ainsi, les hématomes et les
infarctus œdémateux du cervelet peuvent se manifester
par une céphalée aiguë intense avec vomissements abondants, sans syndrome cérébelleux très net. Le diagnostic
repose sur la pratique du scanner cérébral en urgence qui
permettra de reconnaître aisément l’hyperdensité d’un
hématome mais plus difficilement l’ischémie qui peut ne
se manifester au début que par une compression du 4e
ventricule. Ces patients doivent être transférés en neurochirurgie.
Dissections artérielles
La céphalée est de loin le symptôme le plus fréquent de
dissection (75 % des cas) et comporte souvent une composante cervicale (douleur latérocervicale des dissections
carotidiennes, douleur rétro-auriculaire des dissections
vertébrales). Elle est souvent associée à d’autres signes
locaux déjà mentionnés. Elle constitue le symptôme inaugural dans 33 à 86 % des cas avant l’apparition éventuelle
de signes d’ischémie rétinienne ou cérébrale. Le diagnostic repose sur l’écho-Doppler cervical complété par l’IRM
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avec ARM. L’angiographie par voie artérielle reste souvent
nécessaire au diagnostic des dissections vertébrales.
Encéphalopathie hypertensive
Elle est responsable d’une céphalée aiguë brutale ou
rapidement progressive avec élévation majeure de la pression artérielle (plus de 240/120 mmHg). La céphalée peut
précéder les autres signes d’encéphalopathie : troubles
visuels bilatéraux et crises comitiales. Le fond d’œil montrant des signes de rétinopathie hypertensive est l’examenclé, mais le diagnostic différentiel avec un œdème papillaire de stase peut être difficile. Le traitement consiste à
faire baisser la pression artérielle.
Hypotension du LCR
Les hypotensions du LCR iatrogènes sont souvent
d’apparition rapide voire brutale dans les heures qui suivent le geste en cause. Les céphalées par hypotension du
LCR secondaires à une brèche durale iatrogène (ponction
lombaire, péridurale, rachianesthésie, infiltration) apparaissent de manière brusque ou rapide, le plus souvent
quelques heures après le geste. Si le patient consulte en
urgence en rapportant clairement la réalisation d’un tel
geste dans les jours qui précèdent, ces céphalées ne
posent pas de problème diagnostique. Ceci les oppose aux
formes spontanées qui demeurent souvent méconnues
[17]. Leur installation est le plus souvent progressive sur
quelques jours, mais peut également être rapide et même
explosive, notamment après un effort. Qu’il s’agisse d’une
forme iatrogène ou spontanée, le diagnostic est évoqué
devant une céphalée posturale, qui apparaît dès la mise en
position debout ou assise, et disparaît très rapidement en
décubitus [18]. La céphalée peut s’associer à d’autres
manifestations : cervicalgies, acouphènes, baisse d’acuité
auditive, nausées, vomissements, diplopie horizontale par
paralysie d’un ou des deux VI. En cas de survenue spontanée de ce syndrome, le diagnostic clinique sera
confirmé par l’IRM cérébrale qui montre un réhaussement
intense des méninges après injection de produit de
contraste, un déplacement craniocaudal des structures
nerveuses (descente des amygdales cérébelleuses dans le
trou occipital) et parfois un aspect collabé des ventricules.
L’hypotension du LCS peut parfois se compliquer d’un
hématome sous-dural qui peut aggraver les céphalées et
leur faire perdre leur caractère strictement postural. Le
traitement consiste en la réalisation d’un blood-patch,
qu’il s’agisse d’une hypotension du LCS iatrogène ou
spontanée. Ce geste sera réalisé au mieux lors d’une
courte hospitalisation de type hôpital de jour. L’opérateur
injecte du sang (prélevé stérilement au patient) jusqu’à
provoquer une douleur lombaire franche (le plus souvent
autour de 30 ml) en péridural au niveau lombaire. Le
patient doit ensuite rester allongé 2 heures puis peut se
mettre debout. En cas d’échec, un second blood-patch est
proposé. Dans les formes spontanées, une recherche de
brèche sera entreprise en hospitalisation après échec de
mt, vol. 11, n° 6, novembre-décembre 2005
plusieurs blood-patchs, tout d’abord par une IRM cervicothoracique, puis en dernier recours par des examens invasifs (transit isotopique, myélographie) nécessitant une
injection intradurale elle-même susceptible d’aggraver
encore les symptômes. La brèche peut ensuite être fermée,
soit par un blood-patch dirigé, soit par un abord chirurgical direct.
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Hydrocéphalie aiguë des tumeurs intraventriculaires
Une céphalée brutale souvent associée à des troubles
de la conscience peut être le mode de révélation d’une
hydrocéphalie aiguë provoquée par les tumeurs intraventriculaires, en particulier les kystes colloïdes du 3e ventricule. Le scanner permet le diagnostic et le transfert en
neurochirurgie s’impose.
Céphalées récentes installées en quelques
heures ou jours
Les causes en sont encore plus diverses que pour les
céphalées brutales et peuvent se regrouper en quatre
grandes catégories :
– les hypertensions intracrâniennes ;
– les méningites et méningoencéphalites ;
– l’artérite temporale ;
– les causes ophtalmologiques et ORL.
Il convient d’ajouter à cette liste étiologique toutes les
pathologies responsables de céphalées brutales qui peuvent occasionnellement se manifester par des céphalées
d’installation progressive sur quelques jours ou quelques
heures.
Hypertension intracrânienne
Les céphalées caractéristiques sont progressives,
volontiers augmentées par la toux et la poussée abdominale, associées à des nausées, des vomissements, un
œdème papillaire bilatéral, parfois une diplopie horizontale par paralysie du VI, parfois des éclipses visuelles. Mais
la céphalée peut être le seul et unique symptôme, en
particulier à la phase précoce. Le scanner cérébral pratiqué en première intention sans injection de produit de
contraste permet de mettre en évidence la plupart des
masses (tumeur, abcès, hématome sous-dural) suffisamment volumineuses pour entraîner une hypertension intracrânienne (œdème localisé, effacement des sillons, déplacement ou dilatation des ventricules). Il peut être complété
d’emblée par un scanner avec injection et/ou une IRM en
cas de doute sur l’existence d’un processus expansif en
particulier de la fosse cérébrale postérieure. Si la neuroimagerie est strictement normale, éliminant en particulier
toute lésion expansive et toute hydrocéphalie, il est alors
justifié de faire une PL avec prise de pression qui confirmera l’hypertension intracrânienne et une soustraction de
LCR qui soulagera immédiatement la céphalée. Une pression élevée (supérieure à 20 cm d’eau) démontre l’existence d’une hypertension intracrânienne et impose la
recherche d’une cause vasculaire non visualisée au scan-
ner : thrombose veineuse cérébrale ou fistule artérioveineuse. Ce n’est qu’après avoir éliminé ces causes par une
IRM, une ARM et/ou un angioscanner que l’on conclura
parfois à une hypertension intracrânienne dite bénigne,
soit secondaire à une prise toxico-médicamenteuse, soit
idiopathique le plus souvent chez la jeune femme obèse.
Méningites et méningoencéphalites
Une céphalée fébrile avec syndrome méningé oriente
d’emblée vers une méningite infectieuse et doit conduire à
la réalisation d’une PL qui confirme le diagnostic. Mais la
fièvre peut manquer (parfois en raison de la prise d’antalgiques antipyrétiques) et le syndrome méningé peut être
discret ou absent, d’où la règle de faire systématiquement
une PL aux patients ayant une céphalée récente inhabituelle et un scanner normal. Dans certaines méningoencéphalites, la céphalée peut être au premier plan du
tableau clinique, avant l’apparition de signes focaux, de
troubles de la conscience ou de crises comitiales. En cas
de méningo-encéphalite lymphocytaire fébrile, un traitement antiherpétique doit être démarré au moindre doute
sans attendre la confirmation virologique.
Artérite temporale
Une céphalée récente inhabituelle chez un sujet de
plus de 60 ans doit faire évoquer systématiquement une
maladie de Horton, quelles que soient les caractéristiques
de cette céphalée et qu’elle soit isolée ou associée aux
autres signes cliniques de la maladie (altération de l’état
général, fièvre, claudication de la mâchoire, signes
inflammatoires au niveau des artères temporales, douleurs
articulaires des ceintures ou troubles visuels). Le diagnostic repose sur la mesure de la VS, de la CRP et la réalisation
d’une biopsie de l’artère temporale. Si la suspicion clinique est forte, la corticothérapie doit être débutée avant les
résultats de la biopsie. Son efficacité est spectaculaire au
point que la persistance des douleurs au-delà de quatre
jours de traitement doit amener à reconsidérer le diagnostic.
Affections ophtalmologiques et ORL
Devant une céphalée récente inhabituelle sans signes
neurologiques, deux grandes affections doivent être suspectées : la sinusite aiguë et le glaucome aigu.
Les sinusites aiguës provoquent des céphalées souvent
très intenses, augmentées par la position tête penchée en
avant ou allongée. Les douleurs sont parfois isolées : en
effet, la décharge nasale purulente peut manquer en cas de
sinusite bloquée et la fièvre est inconstante. Le diagnostic
repose sur le scanner des sinus.
Un glaucome aigu doit être systématiquement évoqué
devant une douleur sévère, centrée sur le globe oculaire,
associée à une rougeur oculaire, des troubles visuels
(baisse de l’acuité visuelle ou vision de halos lumineux) et
parfois une semi-mydriase aréactive. Le diagnostic repose
sur la mesure de la pression intraoculaire.
mt, vol. 11, n° 6, novembre-décembre 2005
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Urgences
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Céphalées primaires
Les céphalées primaires comportent deux grands
types : les céphalées paroxystiques caractérisées par des
crises plus ou moins longues entrecoupées de périodes où
le sujet est parfaitement bien (migraines, algies vasculaires
de la face et céphalées de tension épisodiques) et les
céphalées chroniques quotidiennes dans lesquelles la
douleur est continue depuis des semaines, des mois et
parfois des années (céphalée de tension chronique, avec
ou sans migraine associée, avec ou sans abus médicamenteux). Le diagnostic de céphalée primaire ne doit pas être
envisagé devant une céphalée aiguë récente chez un sujet
n’ayant jamais eu de céphalée auparavant. En revanche, il
n’est pas rare qu’un sujet souffrant de migraine ou de
céphalées de tension ait une exacerbation aiguë de ses
céphalées. Si le patient ne reconnaît pas sa céphalée
comme étant « habituelle », la recherche d’une cause
secondaire s’impose. Cependant, il est fréquent que tous
les examens soient normaux et qu’il s’agisse effectivement
de l’aggravation d’une céphalée primaire, le plus souvent
en raison de facteurs psychologiques à préciser, parfois
associés à un abus médicamenteux d’antalgiques ou
d’antimigraineux de crise qu’il convient de rechercher et
de traiter par un sevrage.
Traitement des céphalées aiguës aux
urgences [19]
Chez un patient qui souffre d’une céphalée récente et
inhabituelle, l’urgence est en premier lieu au diagnostic
étiologique qui seul permettra de proposer un traitement
adapté en fonction de la cause. Si l’intensité de la douleur
le nécessite, un traitement symptomatique sera administré
par voie parentérale : paracétamol (Perfalgan®) 1 g en
courte perfusion IV ou nefopam (Acupan®) 20 mg en IV
lente, souvent associé à un antiémétique. Il est préférable
en l’absence de certitude diagnostique d’éviter l’aspirine
et les anti-inflammatoires non stéroïdiens susceptibles
d’aggraver une hémorragie et les sédatifs susceptibles de
masquer l’émergence de troubles de la conscience.
En cas d’exacerbation aiguë et intense d’une céphalée
primaire, il convient d’isoler le patient dans un lieu calme
et sombre, de le réhydrater si nécessaire, de lui administrer
en IV un antalgique associé à un antimétique et souvent un
anxiolytique. Le paracétamol, l’aspirine ou les AINS injectables (kétoprofène 100 mg) sont souvent suffisants pour
calmer la céphalée. Si malgré les traitements antalgiques
la céphalée persiste inchangée, il faut se poser la question
d’une cause secondaire. En effet, chez certains migraineux, une cause secondaire peut se manifester par une
céphalée quasi identique à celle des crises habituelles sauf
par sa durée (persistance au-delà de 72 heures).
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