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L'approche
interprétative
dans
la
traduction
vers
une
langue
étrangère.
Mikyung
CHOI
Université Nationale de Séoul
Messieurs les professeurs, chers collègues
et
étudiants,
c'est
un honneur pour
moi
de pouvoir
m'adresser à vous,
et
si je
me
suis permise de
m'exprimer
ici,
c'est
parce que cela nous donnera
l'occasion
de
parler de
la
traduction, qui suscite un
intérêt croissant
et
que je pourrai recueillir votre
opinion. Ma conférence ne sera qu'un aperçu général
sur la théorie interprétative et sur quelques
traductions que
j'ai
effectuées vers le français. Vos
remarques
et
commentaires seront, bien entendu, les
bienvenus au cours
de
cet exposé.
1.
Introduction
ll.
Diverses
approches
de
la
traduction
2.
L'approche linguistique
3.
Le discours impressionniste
4.
Les approches traductologiques
3.5.
La traduction comme transplantation de la
langue
et
de la culture de départ
2H;
Mikyung
CHOI
:3.6.
La théorie interprétative
III.
La
théorie
interprétative
1.
La compréhension
2.
La déverbalisation
3.
La réexpression
IV.
La
traduction
vers
une
langue
étrangère
V.
Conclusion
1.
Introduction
Aujourd'hui, les échanges entre les pays se
multiplient
et
on a de plus en plus recours à la
traduction. Les littératures étrangères ainsi que les
quantités d'infonnations que nous recevons nous
arrivent grâce à la traduction. L'opération traduis ante
regroupe sous son nom la traduction orale,
technique, littéraire, automatique ou encore
pédagogique. Impliquée dans beaucoup de domaines,
elle doit se plier à l'exigence de chaque genre ou
chaque texte.
On
ne peut pas traduire un texte
économique destiné aux étudiants
en
licence de la
même manière
qu'un
livre pour enfants.
Le
traducteur assume donc une tâche délicate qui
demande de mobiliser, bien entendu, ses
connaissances en langues, mais de tenir compte
d'autres
éléments qui entrent en jeu,
et
sur
lesquels
L'approche interprétative dans
la
traduction
217
nous reviendrons plus loin.
Le
traducteur
est
quelqu'un qui
est
chargé de la communication,
il
lui
faut bien des qualités : l'intelligence, la curiosité
intellectuelle, la capacité de compréhension, d'analyse,
de raisonnement, la sensibilité, etc.
Dans notre exposé, nous ferons une rapide
présentation des discours
sur
la traduction, de la
théorie interprétative
et
enfin de la traduction vers la
langue étrangère, laquelle implique en général la
collaboration
d'un
réviseur autochtone.
n.
Diverses
approches
de
la
traduction
1.
L'approche
linguistique
Les linguistes ont tendance à considérer la
traduction comme un acte de comparaison linguistique
:
d'où
l'expression comme : je traduis le français, le
coréen, etc. L'objet de la traduction
est
la langue.
Paradoxalement,
c'est
la recherche
sur
la traduction
assistée par ordinateur ou encore la traduction
automatique qui a poussé à réfléchir
sur
l'activité
traduisante. Car. les logiciels élaborés au début
n'arrivaient pas à échapper au problème de la
polysémie à cause de l'insuffisance des données
entrées. La machine, en effet, a produit des traductions
du type «My expensi ve friend» pour «Mon cher ami».
L'ordinateur traduit au niveau de la langue ou de la
parole, non à celui du discours.
218
Mikyung
CHOI
Les linguistes comme Georges Mounin ou
Jean-René Ladrniral prétendent que la traduction
est
impossible parce qu'il n'existe pas de correspondances
parfaites entre les langues. On peut avoir à traduire
un texte écrit dans une langue riche au vocabulaire
d'un
domaine donné dans une autre qui ne
l'est
pas.
Le vide lexical ferait obstacle à la traduction. Citons
ici
un passage
de
Mounin :
On
imagine aisément
que
la
culture sociale, dont
les
nominations
ne
reposent pas même sur des
objets
concrets,
démontre
encore
mieux
l'imperméabilité
des
civilisations : comment,
dit
Nida,
traduire frère et
soeur
en
maya,
lorsque cette langue n'a pas
de
mots
pour l'extension
de
ces
notions chez nous,
mais
des
termes distincts pour fr«e
pIus
jeune,
et
fr«e
plus
âgé?
Comment, d'une
façon
générale,
traduire
les
termes indiquant
la
parenté, pour des
civilisations dont
la
famille n'a
pas
du
tout
la
même
structure
que
la
nôtre?1)
li
nous faut rappeler que ce
n'est
qu'un faux
argument, parce que nous pouvons trouver des tours
d'expression pour expliquer les faits
de
culture, ou
recourir à l'emprunt, à la néologie, etc.
li
est
utile
lX>ur
l'apprentissage linguistique de
1.
Les
problèmes
théorique...;;
de
la
traduction, pp.65-67,
Gallimard,
1953,
Paris
L'approche interprétative dans
la
traduction
219
trouver les correspondances de chaque mot
et
de
chaque expression, mais cette approche devrait élargir
son champ, puisque même dans
la
linguistique
moderne,
le
courant interactif fait des recherches
en
tenant
compte des éléments extra-linguistiques qui
entrent en jeu dans l'énoncé. Dans
cc
sens, La
stylistique
com[Xlrée
du
français
et
de
l'anglais de
Vinay
et
de Oarbelnet
est
un outil excellent pour
l'apprentissage linguistique mais
il
n'est
pas suffisant
pour résoudre les problèmes sui generis de chaque
texte à traduire.
2.
Le
discours
impressionniste
C'est
ce qu'exprime dans une préface ou dans une
postface,
le
traducteur pour faire part de la difficulté
qu'il
a
sunnonter
au cours de la traduction, de
ses
sentiments, de ses repentirs, etc. Ce sont aussi
les comptes rendus de lecture
d'une
traduction,
lesquels ne relèvent pas
d'une
évaluation scientifique
; malheureusement, les
rares
titres ou études qui
existent
en
Corée en la matière en feraient partie.
Les auteurs citent les exemples de mau
vruses
traductions de leurs collègues, ou livrent quelques
astuces du genre telle expression idiomatique
anglaise devrait être rendue
en
coréen de telle
manière ;
le
style de
cet
auteur devrait
être
plus
épuré. Ou encore, ils se contentent de comparer les
traductions existantes
d'une
oeuvre à
d'autres,
etc.
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