i
i
“mathL2” — 2007/7/15 — 21:02 — page 6 — #27 i
i
i
i
i
i
Partie I. Algèbre et géométrie
6
Réciproquement, pour tout k∈N,fk(x)∈Ex(par récurrence, car x∈Exet Exest stable par f).
D’où Ex=Vect(fk(x))k∈N.n
Proposition 1.3. Soient fet gdeux endomorphismes de Etels que f◦g=g◦f.Alors,le
noyau et l’image de gsont des sous-espaces stables par f.
Preuve.
si x∈ker(g),alorsg(f(x)) = f(g(x)) = f(0E)=0E,d’oùf(x)∈ker(g);
si y∈Im(g), alors il existe x∈Etel que y=g(x). Par conséquent, f(y)=f(g(x))
=g(f(x)) ∈Im(g).n
Déterminons les sous-espaces stables dans les quelques cas particuliers suivants :
1) Tous les sous-espaces sont stables par une homothétie.
2) Rappelons qu’un projecteur est un endomorphisme psatisfaisant p2=pet qu’un projecteur
réalise une projection sur Im(p)=ker(p−Id)parallèlement à ker(p)(voir la section II.4. du
chapitre 19 de Mathématiques L1, Pearson Education, 2006). Montrons qu’un sous-espace est
stable par un projecteur psi et seulement s’il est la somme directe d’un sous-espace de Im(p)
et d’un sous-espace de ker(p).
Soit Fun sous-espace stable par p. L’endomorphisme ˜
pinduit par psur Fest un projecteur de F;
par conséquent, Fest la somme directe du noyau de ˜
pet de l’image de ˜
pqui sont, respectivement,
des sous-espaces de Im(p)et de ker(p).
Réciproquement, la somme directe d’un sous-espace de Im(p)et d’un sous-espace de ker(p)est
bien un sous-espace stable, car plaisse invariant tous les éléments de Im(p).
3) De même, les sous-espaces stables par une symétrie ssont obtenus comme somme directe
d’un sous-espace de ker(s−Id)et d’un sous-espace de ker(s+Id).
4) Supposons ici que Eest de dimension finie et considérons fun endomorphisme de E, nilpotent
d’indice n=dim E(c’est-à-dire fn=0et fn−1=0). Montrons que les sous-espaces stables sont
les ker(fk)pour k∈{1, ···,n}. Il est immédiat que ces sous-espaces sont stables d’après la
proposition précédente.
Soit Fun sous-espace stable par f; l’endomorphisme ˜
finduit par fsur Fest nilpotent. Notons
pson indice. On a alors F=ker(˜
fp)⊂ker(fp).
L’intérêt des sous-espaces stables est qu’ils permettent d’obtenir une première version plus simple
d’un endomorphisme : si l’on dispose d’une décomposition de Een somme directe de sous-espaces
stables par f, alors l’étude de fest équivalente à l’étude des endomorphismes induits par fsur
chacun de ces sous-espaces.
I.2.Polynômes d’un endomorphisme ou d’une matrice
Rappelons avant de commencer cette section que l’ensemble K[X]muni de l’addition, de la mul-
tiplication entre polynômes et de la multiplication par un scalaire jouit de la structure d’algèbre.
Définition 1.4. Soit f∈L(E). Pour tout polynôme P(X)=
N
k=0
αkXk∈K[X], on définit l’endo-
morphisme P(f)par
P(f)=
N
k=0
αkfk.