du débit sanguin pulmonaire (Q) et des résistances vasculaires pulmonaires (RVP). On
peut donc écrire :
PAP = PCP + Q x RVP
Cette équation permet de montrer clairement que l’hypertension artérielle pulmonaire
peut résulter de trois causes principales suivantes.
3.1. HTAP POST-CAPILLAIRE
Elle résulte d’une élévation de la pression capillaire pulmonaire, elle-même consé-
cutive à une élévation de la pression veineuse pulmonaire secondaire à une insufsance
cardiaque gauche (ischémique), ou à un rétrécissement mitral.
Ce type d’hypertension résulte d’une transmission passive de l’augmentation des
pressions des veines pulmonaires vers les capillaires et le secteur artériel pulmonaire.
A la longue, par exemple dans le rétrécissement mitral, surviennent des modications
anatomiques des vaisseaux pulmonaires (épaississement de la média, brose de l’intima).
On parle d’artériolite oblitérante. Cette artériolite est responsable d’une élévation des
RVP et du gradient de pression trans-pulmonaire : l’HTAP devient alors mixte (pré et
post-capillaire). La composante pré-capillaire est à l’origine de la non-réversibilité des
PAP lors des tests pharmacologiques. On parle alors d’HTAP xée.
3.2. HTAP PAR ÉLÉVATION DU DÉBIT SANGUIN PULMONAIRE
C’est le cas de certaines cardiopathies congénitales avec shunt de type gauche-droit. Il
s’agit là de communications interauriculaires et ventriculaires, canal artériel, canal atrio-
ventriculaire complet. L’élévation du débit sanguin pulmonaire peut être considérable
allant jusqu’à 200 à 300 %. Dans certaines communications interauriculaires, le débit
pulmonaire peut doubler alors que les PAP restent normales par réduction secondaire des
RVP. Au cours de l’évolution, ces RVP vont s’élever du fait de modications structurelles
secondaires des artères pulmonaires (épaississement de la média, brose de l’intima).
La conjonction d’un hyper débit pulmonaire à l’élévation des RVP consécutive à une
artériolite oblitérante conduit alors à une HTAP sévère, avec possibilité d’inversion du
shunt (passage à un shunt droit-gauche) à ce stade avancé (syndrome d'Eisenmenger).
3.3. HTAP PRÉ-CAPILLAIRE PAR ÉLÉVATION DES RÉSISTANCES VASCULAI-
RES PULMONAIRES
Elle caractérise essentiellement les affections respiratoires chroniques. Les résistances
à l’écoulement sanguin se localisent au niveau des artères pré-capillaires. Ces vaisseaux
résistifs à paroi musculaire sont le siège d’un rétrécissement de leur lumière, qu’il soit dû
à des facteurs anatomiques (maladie thrombo-embolique, bilharziose, brose pulmonaire
interstitielle), ou à des causes plus fonctionnelles (vasoconstriction pulmonaire hypoxi-
que). Ce rétrécissement est à l’origine d’une augmentation des RVP.
3.3.1. RÔLE DE LA VASOCONSTRICTION PULMONAIRE HYPOXIQUE (VPH)
La nalité couramment admise de la VPH dans le poumon adulte est l’ajustement de
la perfusion capillaire pulmonaire à la ventilation alvéolaire. En cas d’hétérogénéité des
rapports ventilation/perfusion (atélectasie, pneumopathie, œdème pulmonaire…), la VPH
permet une réduction de la perfusion des zones mal ventilées, et améliore donc de fait
l’hématose pulmonaire. Il semble cependant exister une relation inverse entre l’étendue
des territoires pulmonaires hypoxiques et l’efcacité de la VPH. Le stimulus essentiel
de la VPH est la baisse de la PO2 du gaz alvéolaire, le seuil semblant se situer autour de
60 mmHg. La diminution de la PvO2 renforce aussi le mécanisme de la VPH (d’environ
20 %) lorsque la PO2 du gaz alvéolaire est inférieure à 60 mmHg [3].